Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Quels sont les titres défensifs intéressants à l’heure actuelle?

Karl Rettino-Parazelli|Édition de la mi‑Décembre 2023

Quels sont les titres défensifs intéressants à l’heure actuelle?

Voici les titres défensifs suggérés par quatre experts. (Photo: 123RF)

Nous avons demandé à des experts de nous suggérer des titres défensifs de qualité et intéressants en ce moment. Voici leurs choix.

 

La sélection de David Caron

directeur sénior, gestionnaire de portefeuille de la Division des actions nord-américaines, IA gestion mondiale d’actifs

(Note: Les portefeuilles de David Caron détiennent des positions dans les entreprises mentionnées.)

 

1. Constellation Software (CSU, 3184,43$) 

Quand le contexte économique est difficile et que les coûts de financement sont élevés comme à l’heure actuelle, les temps sont souvent plus durs pour les entreprises qui misent sur les acquisitions pour croître. L’histoire est différente avec Constellation Software, puisque cette société basée à Toronto a de l’argent à dépenser, note David Caron. « Elle peut compter sur des flux de trésorerie en excédent et sur un bilan en excellente situation, explique-t-il. Dans un environnement économique difficile, c’est intéressant. »

Par l’entremise de ses six filiales, Constellation Software acquiert, gère et bâtit des logiciels qui comblent les besoins de différents marchés ciblés, des cliniques médicales aux entreprises de déménagement, en passant par les spas et l’agriculture. 

« Si l’inflation est élevée et que les conditions de financement se resserrent pour les entreprises en général, Constellation se retrouve à être dans certains cas un des seuls acquéreurs potentiels, explique David Caron. Comme elle est capable de déployer du capital rapidement, la rentabilité sur ses acquisitions est plus intéressante. » 

Avec une croissance de 42 % entre le début de l’année et la mi-novembre, la performance du titre dépasse largement celle du S&P/TSX (+1 %), mais le moment est malgré tout propice pour acheter, estime David Caron. « Il s’agit toujours d’une très bonne entreprise à détenir en portefeuille à long terme », dit-il.

 

2. Brookfield Infrastructure Partners (BIP.UN, 37,11$) 

Un titre peut battre de l’aile parce qu’il est question d’une entreprise qui traverse une période de turbulences, ou parce que le marché n’a pas fait une bonne évaluation de son potentiel. Selon David Caron, Brookfield Infrastructure tombe dans la deuxième catégorie. « Le titre a été puni malgré ses attributs défensifs qui n’ont peut-être pas été bien évalués. C’est pour cette raison que le titre se négocie actuellement à un niveau très intéressant », affirme-t-il. Dans bien des cas, les entreprises de services publics ont une dette imposante et doivent se refinancer, ce qui est compliqué par les temps qui courent. « Dans le cas de Brookfield Infrastructure, ce n’est pas nécessairement le cas », ajoute le gestionnaire. 

Brookfield Infrastructure est un titre défensif classique. L’entreprise possède et exploite notamment des infrastructures qui acheminent de l’électricité et du gaz naturel, en plus d’être présente dans le domaine du stockage de données. « Plusieurs des actifs de l’entreprise sont protégés de l’inflation grâce à des contrats, explique David Caron. Même si l’inflation demeure élevée dans les prochains mois, elle pourra augmenter le prix facturé pour l’utilisation de ses actifs. » 

David Caron ajoute que Brookfield Infrastructure devrait par ailleurs bien se débrouiller dans les prochains mois, même si on assiste à une stagflation — croissance économique très faible ou nulle, combinée à une inflation qui demeure élevée.

 

3. Element Fleet Management (EFN, 21,21$)

Ce gestionnaire de parcs de véhicules basé à Toronto a plusieurs cordes à son arc en contexte de ralentissement économique, soutient David Caron: un modèle d’affaires qui tombe à point, un carnet de commandes qui déborde et une stratégie qui a de quoi plaire aux actionnaires. 

D’abord, le modèle d’affaires. L’argument de vente d’Element Fleet est de réduire les coûts d’exploitation des quelque 1,5 million de véhicules qui composent les flottes dont elle s’occupe. « C’est une offre de services qui peut être intéressante dans un contexte de ralentissement économique », affirme le gestionnaire. Qui plus est, ajoute-t-il, « l’entreprise est un des leaders dans tous les marchés où elle se trouve », soit au Canada, aux États-Unis, au Mexique, en Australie et en Nouvelle-Zélande. 

Si le moteur économique « tousse » pendant quelques mois, certaines entreprises seront peut-être moins tentées de se lancer dans le renouvellement de leur flotte de véhicules, mais Element Fleet aura amplement de pain sur la planche, souligne-t-il, puisque les perturbations des chaînes d’approvisionnement des dernières années ont créé un goulot d’étranglement du côté de l’offre. Résultat: l’entreprise n’a pas été en mesure de livrer tous les véhicules commandés comme prévu. « Ils ont un carnet de commandes qui va les occuper pour deux ans. » 

L’entreprise a par ailleurs l’habitude de procéder à des rachats d’actions, note David Caron, ce qui permet de retourner de l’argent aux actionnaires.

 

4. Granite Real Estate Investment Trust (GRP.UN, 50,62 $ US)

Les espaces disponibles ne se font pas rares seulement dans l’immobilier résidentiel. C’est aussi vrai dans l’immobilier industriel, et c’est là-dessus que Granite Real Estate peut compter pour assurer sa stabilité dans les prochains mois, estime David Caron. « C’est un marché qui est encore serré, dit-il. Il n’y a pratiquement pas de locaux libres. » 

Granite (auparavant MI Developments) était sous l’égide de l’équipementier automobile Magna International avant de voler de ses propres ailes à partir de 2003. Il y a dix ans, la vaste majorité des espaces locatifs de Granite étaient occupés par Magna. Cette surexposition rendait l’investissement moins intéressant, affirme David Caron. « Aujourd’hui, cette proportion est descendue à 20 %. Magna est toujours un locataire de qualité, mais l’exposition est bien moindre. » 

Les quelque 140 propriétés de Granite — surtout des locaux industriels et des entrepôts — situées en Amérique du Nord et en Europe sont encore plus recherchées depuis que de grandes entreprises américaines ont décidé de délaisser l’Asie pour rapatrier leur production aux États-Unis dans la foulée de l’« Inflation Reduction Act » ou du « CHIPS and Science Act », fait remarquer le gestionnaire. « Je pense qu’on est en présence d’un vent de dos qui peut soutenir ce créneau, malgré le fait qu’on puisse penser que l’industrie peut ralentir dans un contexte économique défavorable, juge-t-il. C’est une tendance qu’on devrait continuer d’observer dans les prochaines années. » 

 

Découvrez la sélection de Steve Goulet à la page suivante.

 

La sélection de Steve Goulet

conseiller en gestion de patrimoine et gestionnaire de portefeuille, Financière Banque Nationale

 

1. Alimentation Couche-Tard (ATD, 78,85$) 

Qui dit titre défensif dit souvent consommation de base, et difficile de trouver des produits plus essentiels que l’essence et les aliments vendus par Couche-Tard. « Certains des produits que l’entreprise vend seront affectés si on entre en récession l’an prochain. Les profits seront peut-être à la baisse pendant un an. Mais dans trois ans, j’ai confiance que l’entreprise se sera adaptée ou va rebondir parce que l’économie sera de retour sur les rails », soutient Steve Goulet. 

« Couche-Tard va connaître des variations, mais si on regarde l’historique de la société, ce ne sera pas énorme, poursuit-il. La valeur de l’entreprise ne baisse pas parce qu’elle vend moins de café. » 

Ce fleuron québécois conserve les atouts qui ont fait son succès depuis des années, note le gestionnaire: des sources de revenus diversifiées, des fournisseurs variés, ce qui réduit les risques en ce qui a trait aux approvisionnements, une bonne équipe de direction, un plan stratégique solide et une présence dans 25 pays et territoires. « Tous ces facteurs font en sorte que ce type d’entreprise est moins assujetti à une variable quelconque », dit-il.

Seul bémol, aux yeux de Steve Goulet: le prix de l’action. Celle-ci s’est négociée sous la barre des 65 $ pendant une partie de l’été, mais a atteint les 78 $ en novembre. Après la récente poussée en Bourse, l’expert recommande donc d’attendre un repli avant d’acheter.

 

2. Banque Royale du Canada (RY, 120,53$)

Celles et ceux qui sont à la recherche d’un titre solide et abordable, qui tiendra le coup lors d’éventuelles turbulences, devraient se tourner vers celui de la plus importante entreprise canadienne en matière de capitalisation boursière, recommande Steve Goulet. 

Bien sûr, admet-il, le contexte actuel n’est pas tout à fait favorable. Les prêts commerciaux pâtissent des centres commerciaux de moins en moins remplis et les hausses successives des taux d’intérêt ont fait mal aux ménages canadiens, mais les renouvellements hypothécaires effectués à des taux plus élevés profitent aux banques. « C’est possible qu’il y ait de mauvaises créances, mais ça devrait être bien géré », affirme le gestionnaire. Il est certain que les banques sont sensibles à ce qui se passe dans l’économie en raison des prêts, mais leur valorisation et leur rentabilité les protègent », ajoute Steve Goulet. 

Dans le cas de la Royale, le choix est d’autant plus intéressant que le titre se vend aujourd’hui à « prix d’ami », après une difficile année 2023, remarque le gestionnaire. « Il a chuté à cause des craintes liées au fait que l’économie ralentit et que les consommateurs sont étouffés, mais de façon générale, je pense qu’on peut être confortable avec le prix actuel. »

 

3. Visa (V, 249,97$US) 

Que les consommateurs décident de se serrer la ceinture ou non dans les prochains mois, ils n’auront d’autre choix que de payer leurs achats avec leur carte de crédit. Il peut donc être judicieux de miser sur l’un des deux plus gros joueurs de l’industrie pour traverser la tempête, soutient Steve Goulet. « Il va y avoir moins de transactions ou de moins grosses transactions, donc les revenus vont probablement baisser. Mais si la Bourse baisse, Visa va moins diminuer », dit-il. Son profil est connu et sa croissance est persistante, durable. » Malgré les vents contraires qui pourraient souffler à court ou à moyen terme, le gestionnaire est certain de voir le volume de transactions revenir à un niveau élevé dans trois ans, soit l’horizon sur lequel il aime évaluer les titres.

L’année 2023 n’a d’ailleurs pas été mauvaise du tout pour l’entreprise américaine, qui a vu son titre bondir de près de 18 % entre le début du mois de janvier et la mi-novembre. Son éternel concurrent, Mastercard (MA, 404,40 $ US), a également enregistré une croissance appréciable en Bourse pendant la même période (+14 %) et aurait pu constituer un choix tout aussi intéressant aux yeux de Steve Goulet. Mais ce dernier préfère Visa en raison de son prix plus abordable. Un écart considérable pour une résistance aux turbulences somme toute similaire, affirme-t-il.

 

Découvrez la sélection de Jean-Philippe Legault à la page suivante.

 

La sélection de Jean-Philippe Legault

gestionnaire de portefeuille et analyste financier, Cote 100

 

1. NextEra Energy (NEE, 57,34$US)

Cette entreprise américaine qui produit et distribue de l’électricité provenant de différentes sources d’énergie dans 49 États américains et 4 provinces canadiennes (dont le Québec) a ce qu’il faut pour traverser une période économique plus ardue, estime Jean-Philippe Legault. 

L’entreprise est avant tout propriétaire de la Florida Power & Light Company, qui alimente en électricité plus de 12 millions de personnes à travers la Floride. « C’est un peu comme l’Hydro-Québec de la Floride, affirme le gestionnaire. C’est un bel État où évoluer, en raison de la croissance de la population et de la réglementation favorable. Il y a de belles perspectives de croissance à long terme. » 

Comme c’est le cas de la plupart des sociétés du secteur des services publics, NextEra Energy est en quelque sorte protégée par son modèle d’affaires, ajoute-t-il. « La distribution d’électricité est réglementée, donc on sait qu’il y aura du rendement sur les investissements effectués. Cela signifie que les risques sont limités. »

Sa division Nextera Energy Resources se spécialise quant à elle dans les projets d’énergie renouvelable (solaire, éolien et batteries destinées au stockage), qui sont appelés à se multiplier dans les prochaines années, souligne M. Legault. « C’est évident que c’est un secteur populaire qui a beaucoup d’argent investi et de subventions disponibles. »

 

2. Berkshire Hathaway (BRK.B, 361,33$US)

Cette société d’investissement bien connue tire son caractère défensif des quatre piliers sur lesquels elle s’appuie, estime Jean-Philippe Legault: les technologies (en particulier Apple), les services publics, les chemins de fer et les assurances. «Ce sont quatre grands piliers, et dans chaque sphère, on retrouve des aspects défensifs», dit-il. 

Cette entreprise est également une valeur sûre en raison de la philosophie adoptée depuis plusieurs années par ses têtes dirigeantes, Warren Buffet et Charlie Munger, ajoute le gestionnaire. «On connaît les dirigeants qui sont très conservateurs, donc il n’y a pas une prise de risque indue. Leur style de gestion rend aussi le titre défensif. »

 

3. Elevance Health (ELV, 465,37$US) 

La santé a toujours été et demeure un secteur défensif, la plupart des besoins médicaux n’étant pas soumis aux variations de l’économie ou des marchés boursiers. Voilà pourquoi Jean-Philippe Legault recommande cette entreprise qui décroche des contrats gouvernementaux pour offrir une assurance publique à des millions d’Américains — le programme Medicaid pour les plus démunis et Medicare pour les personnes âgées —, tout en offrant des assurances privées. 

« L’avantage pour l’investisseur, c’est que le marché de l’assurance aux États-Unis est contrôlé par cinq joueurs nationaux. C’est un oligopole, fait remarquer le gestionnaire. Le fait qu’il y a si peu de joueurs dans l’industrie rend le titre d’autant plus intéressant. » 

Jean-Philippe Legault croit également qu’Elevance Health peut profiter du fait que peu de gens changent d’assureur, les démarches étant souvent jugées trop complexes. Dans ce contexte, difficile d’imaginer une chute brutale du nombre d’assurés.

 

4. Maximus (MMS, 81,84$US)

Si on cherche de la stabilité et de la prévisibilité, difficile de trouver mieux que les programmes gouvernementaux, dont les paramètres sont établis à l’avance. Investir dans Maximus, c’est en quelque sorte miser sur cette stabilité.

Cette entreprise américaine se spécialise dans les services gouvernementaux, du fédéral jusqu’au municipal. Elle est présente aux États-Unis, mais aussi dans d’autres pays, comme le Canada, l’Australie, la Corée du Sud ou encore l’Arabie saoudite, et exécute des mandats variés. Elle remporte des contrats gouvernementaux pour soutenir des services de santé ou des services aux citoyens, comme des programmes de recherche d’emploi. L’entreprise a par exemple été appelée en renfort par le gouvernement américain pour ouvrir un centre d’appels pendant la pandémie et a prêté main-forte à Élections Canada. 

« On parle de programmes gouvernementaux, mais l’entreprise a aussi une division qui fait de l’amélioration d’infrastructures technologiques », ce qui se traduit notamment par de la consultation en cybersécurité et par l’implantation de technologies infonuagiques, ajoute Jean-Philippe Legault. 

En considérant la croissance et le vieillissement de la population, combinés à des besoins technologiques sans cesse grandissants, l’expertise de Maximus est recherchée, observe le gestionnaire.

 

Découvrez la sélection de Stéphan Morin à la page suivante.

 

La sélection de Stéphan Morin

conseiller en placements, Valeurs mobilières Banque Laurentienne

 

1. The North West Company (NWC, 36,02$)

Il y a un peu plus d’un an, le conseiller en placements Stéphan Morin avait été appelé à suggérer des titres dans le contexte d’incertitude économique qui tracassait déjà les investisseurs. Ses choix, qui ont plusieurs caractéristiques défensives, sont encore d’actualité cette année, dit-il. « Il faut laisser la chance aux titres de s’épanouir. Ce qui était bon il y a un an l’est encore aujourd’hui. »

À commencer par le titre de North West, cette entreprise canadienne qui exploite surtout des épiceries et des magasins dans des régions éloignées. Les résultats n’ont pas été très impressionnants depuis le début de l’année, affichant une croissance d’à peine 1,5% à la mi-novembre, mais l’entreprise a toujours des atouts pour se maintenir en bonne posture malgré les perturbations en vue, estime Stéphan Morin. 

Elle est présente dans le secteur de la consommation de base, avec ses épiceries et ses magasins à rabais, elle fait face à peu de concurrence en régions éloignées et son titre est plus abordable que celui des géants canadiens de l’alimentation comme Metro (MRU, 70,04 $) ou Loblaw (L, 120,77 $). 

Qui plus est, son bilan est satisfaisant et une bonne partie de sa dette n’est renégociable que dans quelques années, observe-t-il. « Ses coûts de financement sont raisonnables, donc elle devrait être en mesure de bien performer dans les prochaines années. »

 

2. Walmart (WMT, 155,30$US)

Devenue au fil des ans synonyme de bas prix, y compris pour les produits alimentaires, la multinationale américaine fait encore partie de la courte liste de Stéphan Morin pour traverser les prochains mois l’esprit tranquille. « Dans un contexte où tout le monde se serre la ceinture et cherche les aubaines, je pense que Walmart a certainement sa place », dit-il.

Bien qu’elle tire toujours de l’arrière par rapport à Amazon en matière de commerce électronique, Walmart a une offre en ligne de plus en plus intéressante, souligne le conseiller en placements. Les problèmes des chaînes d’approvisionnement s’étant pour la plupart résorbés, il croit par ailleurs que l’entreprise pourra poursuivre sur sa lancée des derniers mois, son titre ayant gagné près de 17 % entre le début de l’année et la mi-novembre. « Elle devrait avoir un meilleur pouvoir d’achat, donc de meilleures marges bénéficiaires », juge-t-il. 

 

3. Canadien National (CNR, 157,38$)

Joueur incontournable du commerce de marchandises au Canada, le Canadien National a certes connu de meilleurs jours — perte de 4,5 % pour le titre cette année, à la mi-novembre —, mais l’avenir est prometteur, soutient Stéphan Morin, à la lecture des résultats financiers de l’entreprise. Lors de la présentation de ses résultats du troisième trimestre de 2023, à la fin du mois d’octobre, la direction du CN a réitéré son optimisme pour la période 2024-2026 en disant notamment compter sur une croissance des volumes transportés supérieure à celle de l’économie. 

Le conseiller en placements croit également que le CN pourra profiter des décisions d’affaires de certaines entreprises nord-américaines. « Des joueurs manufacturiers qui avaient auparavant une empreinte plus grande en Asie vont rapatrier une partie de leur production ici, prévoit-il. Ça devrait profiter à des joueurs comme le CN. » 

Stéphan Morin juge par ailleurs qu’il peut être utile de conserver le titre du transporteur ferroviaire dans son portefeuille pour être bien positionné lorsque les nuages se dissiperont. « Le jour où le marché va redécoller, il est possible que ce titre-là accélère plus rapidement que l’ensemble du marché », affirme-t-il.

 

4. Intact Financial Corporation (IFC, 210,01$) 

Quand il a recommandé ce titre il y a 12 mois, Stéphan Morin a fait valoir que l’assurance faisait partie de la liste des paiements incontournables d’un mois à l’autre, ce qui demeure vrai cette année au moment où les craintes de récession persistent. « Dans un contexte de changement climatique, tu n’as pas le choix d’être bien assuré », ajoute-t-il. 

« En attendant que les clients fassent des réclamations, Intact peut constituer un fond de réserve, souligne le conseiller en placements. L’entreprise place l’argent à des taux d’intérêt plus élevés qu’il y a deux ans, ce qui est très intéressant. » À son avis, les revenus d’intérêts surpassent l’augmentation des coûts liés aux réclamations, qui surviennent dans un contexte inflationniste.