La psychologie financière est l’étude des raisons pour lesquelles nous utilisons notre argent à une chose plutôt qu’à une autre. (Photo: 123RF)
Bien des choix que nous faisons sur nos finances sont le fruit d’attitudes et de croyances non étudiées que nous avons sur l’argent, son rôle dans notre vie, et la manière de l’employer au mieux dans la poursuite de nos objectifs de vie.
La psychologie financière est l’étude des raisons pour lesquelles nous utilisons notre argent à une chose plutôt qu’à une autre. C’est un vaste domaine qui comprend les facteurs cognitifs, sociaux, émotionnels et culturels qui entrent en jeu quand on prend des décisions financières. Plus simplement, la psychologie financière traite du côté humain (et non plus numérique) des compromis financiers.
Par exemple, quand quelqu’un hérite d’un patrimoine à la mort d’un être aimé, il peut parfois trouver difficile de dépenser cet argent ou d’en jouir parce que profiter de ce décès de quelque manière que ce soit peut être ressenti comme une trahison. Cela n’a rien à voir avec l’argent lui-même et tout à voir avec le processus du deuil, mais qui affecte le comportement financier.
Qu’est-ce qui fait qu’un individu est très dépensier et qu’un autre s’applique à être économe? Probablement pas leur âge, leur revenu, leur éducation ou leur sexe, mais la manière dont l’un et l’autre conçoivent la dépense et l’épargne et dont ils les appréhendent émotionnellement. C’est notre pensée qui domine notre comportement. Si vous voulez changer votre comportement financier de façon durable, commencez par bien connaître votre propre esprit.
Comment la psychologie affecte-t-elle les choix financiers?
Certaines décisions financières peuvent s’expliquer par la psychologie cognitive, qui est centrée sur la manière dont le cerveau organise, traite et récupère l’information. Prenons par exemple l’aversion aux pertes, par laquelle le cerveau humain ressent la douleur d’une perte de façon plus aiguë que le plaisir d’un gain équivalent. Ici, on est dans le cognitif. Nous ne pouvons pas changer l’aversion aux pertes, c’est simplement comme ça que fonctionne notre cerveau. Dans le domaine de la psychologie cognitive, la meilleure chose que nous puissions faire la plupart du temps est de nous éduquer sur la manière dont nous pouvons inconsciemment méjuger les compromis, puis compenser consciemment cette erreur de jugement.
D’autres décisions financières sont influencées par la psychologie sociale, qui se concentre sur la manière dont nous nous comportons vis-à-vis de nous-mêmes et d’autrui. Par exemple, quelqu’un peut associer la richesse à la cupidité ou à l’exploitation parce qu’il a été élevé par des personnes qui vilipendaient les riches. Une autre personne peut croire que le succès financier lui apportera des amis, et aura donc plaisir à payer des tournées de boissons dans les rapports sociaux avec d’autres personnes. Ces croyances sont le fruit de la psychologie sociale. Dans ces exemples, une attitude ou une croyance qui a pu commencer au niveau inconscient pourrait être rendue consciente ou être modifiée pour peu que l’on en prenne la peine et qu’on y travaille.
Les croyances et les attitudes qui sont les nôtres dans le domaine de l’argent ont un effet profond, mais non examiné sur nos comportements financiers. Certaines personnes associent l’argent à des opportunités ou à la liberté, et ils l’utilisent donc pour ouvrir des portes, financer des aventures, et créer des souvenirs. D’autres associent l’argent à la sécurité et la sûreté et en conservent le plus possible pour préserver leur tranquillité d’esprit. Si l’on a affaire à des conjoints, il y aura une forte possibilité de conflits sur les priorités financières du couple. Se disputer sur le comportement qui est «le bon» sera probablement infructueux, mais comprendre le besoin psychologique profond qui motive chaque comportement peut conduire à une compréhension commune et une façon créative de résoudre les problèmes.
Comment la psychologie financière peut-elle m’aider?
Nul besoin d’être dans une pagaille financière ou d’avoir des inhibitions pour bénéficier de la psychologie financière. Comprendre vos propres attitudes et croyances dans ce domaine peut vous aider à prendre de meilleures décisions, mieux comprendre les personnes que vous aimez et améliorer votre communication avec elles, et en dernier lieu à mieux aligner vos finances sur vos priorités et vos objectifs.
Une façon de penser plus saine peut aussi améliorer votre qualité de vie si vos finances ne subissent aucun changement. Il y a certaines attitudes et croyances fortement associées au bien-être financier, et d’autres liées au stress et au mécontentement. Apprendre comment modifier pour le mieux sa façon de penser est un moyen simple d’améliorer sa qualité de vie et sa prise de décisions.
Pour commencer
Si vous voulez effectuer des changements dans la façon dont vous gérez votre argent, la première chose à faire est peut-être de faire l’inventaire des attitudes et des croyances qui sont les vôtres et de vous demander: «Est-ce que c’est bien sain? Est-ce que ça me rend service? Est-ce que c’est même vrai?». Si les réponses à ces questions sont «non», vous pouvez commencer à contester ces croyances et à les remodeler.
Voici quelques questions pour commencer. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses. Le but de ces questions est de jeter la lumière sur les pensées et les émotions que l’argent suscite actuellement en vous.
1. Finissez la phrase suivante par un seul mot: «L’argent est___________». Pourquoi le pensez-vous? Quelles sont les expériences ou les observations qui vous permettent de l’affirmer?
2. Si l’argent était un personnage dans l’histoire de votre vie, serait-il parmi les bons ou les méchants? Un ami ou un ennemi? Pourquoi?
3. Quand vous étiez enfant, quelle était votre situation financière? Comment les personnes qui vous ont élevé(e) géraient-ils leur argent? Voyez-vous des raisons pour lesquelles cette situation affecterait votre opinion sur l’argent et la manière dont vous le gérez aujourd’hui?
4. Comment l’argent affecte-t-il votre vie sociale, en bien ou en mal?
5. Si l’argent n’avait aucune importance, comment vivriez-vous votre vie? Serait-elle différente de celle que vous vivez aujourd’hui? Quelle réaction cela vous inspire-t-il? Voyez-vous ces émotions se manifester dans votre comportement financier?
En conclusion
Quand on rend l’inconscient conscient, on n’est plus dominé par les habitudes ou les réflexes. Être conscient des attitudes et des croyances qui nous dictent notre comportement nous donne l’occasion d’apporter des changements là où ils peuvent avoir le plus grand impact: dans nos pensées.
Lorsque la façon de penser change, le comportement suit tout naturellement. Demeurez à l’écoute pour avoir des informations complémentaires sur la manière de contester et de changes les attitudes et les croyances financières qui posent problème.