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Trois banques pour se prémunir contre les retombées de SVB

Morningstar|Publié le 17 mars 2023

Trois banques pour se prémunir contre les retombées de SVB

Bien qu’on ne sache trop à quel point le risque de contagion est élevé dans le secteur à la suite de l’implosion de SVB, peut-être que le moment est venu pour les investisseurs de considérer les banques européennes. (Photo:123RF)

Les événements qui ont entouré la semaine dernière l’effondrement de Silicon Valley Bank, plus grosse faillite depuis la crise financière de 2008, montrent les risques auxquels est en proie le secteur bancaire nord-américain.

Au cours de cette période, les banques américaines ont chuté de 10%, au moment où elles étaient déjà sous tension en raison de la fuite des dépôts, du ralentissement économique, des craintes de récession et des hausses de taux qui découragent les emprunteurs éventuels.

Avec cette incertitude, il est important d’examiner la situation des institutions financières outre-Atlantique. À la différence de leurs homologues américaines, les banques européennes continuent de connaître des flux de dépôts positifs et de maintenir des réserves suffisantes de liquidités. Elles sont également bien capitalisées.

Bien qu’on ne sache trop à quel point le risque de contagion est élevé dans le secteur à la suite de l’implosion de SVB, peut-être que le moment est venu pour les investisseurs de considérer les banques européennes comme moyen de diversifier leur participation bancaire et d’atténuer les risques qui pourraient généralement s’étendre à d’autres banques américaines. 

 

Voici trois exemples :

1. HSBC 

La HSBC de Londres (HSBC) est l’une des plus grandes banques mondiales avec trois billions $US d’actifs et 40 millions de clients dans le monde. La banque offre des services commerciaux, institutionnels et au détail, de banque et marchés mondiaux, de gestion de patrimoine et de banque privée dans 64 pays d’Asie, d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, et d’Amérique du Nord.

Le Royaume-Uni et Hong Kong sont ses deux plus gros marchés.

«Nous considérons que les fortes positions de HSBC dans les systèmes bancaires de Hong Kong et du Royaume-Uni et sa capacité à établir un lien entre les deux pour soutenir des opérations commerciales mondiales est la principale source de son avantage concurrentiel», concluait récemment un rapport de la firme de recherche en économie et investissements Morningstar.

La large empreinte mondiale de la banque la soumet à des exigences plus élevées en matière de capitaux, mais la diversification réduit aussi la volatilité des profits par rapport à ses pairs, comme on l’a vu au cours de la crise financière mondiale.

«Vu que la Chine, Hong Kong et Singapour sont d’importants centres de richesse et des couloirs commerciaux de plus en plus importants, la décision prise par la banque de se réorienter sur l’Asie, qui génère environ 75 % de ses profits avant impôt, est stratégiquement cohérent», dit l’analyste d’actions de Morningstar Johann Scholtz, qui fixe la juste valeur de l’action à 49 $US. Elle se transide en ce moment autour de 34 $US. 

Plus récemment, HSBC a quitté des marchés peu rentables et des régions au faible rendement dans le cadre de ses efforts de restructuration, ce qui fait qu’elle est maintenant mieux positionnée pour générer un rendement des actions égal ou supérieur à son coût du capital.

2. Lloyds

La Lloyds (LLOY : LSE / LYG (CAAE) : NYSE), dont le siège social est aussi à Londres, exploite trois segments commerciaux : la banque au détail (hypothèques, cartes de crédit et comptes courants), la banque commerciale (prêts, opérations bancaires, gestion des fonds de roulement) et l’assurance et la gestion de patrimoine (assurance vie et assurance de biens, pensions).

Avec 95 % de ses actifs situés en Grande-Bretagne, Lloyds s’est transformée en banque commerciale et de détail locale à faible risque à la suite d’un important processus de restructuration qui a commencé en 2011. Elle exploite une des franchises de banque au détail les plus solides du Royaume-Uni.

«La banque s’est débarrassée de 190 milliards GBP d’actifs en liquidation et 200 milliards GBP d’actifs pondérés selon le risque, et à beaucoup réduit sa dépendance au financement de gros», dit Johann Scholtz, qui fixe la juste valeur de l’action à 77 $US. Elle se transige actuellement autour de 47 $US.

Bien que les hypothèques constituent le plus gros des prêts aux consommateurs (66 %), la Lloyds a produit des marges d’intérêt net robustes, sous l’effet d’une importante base de financement par dépôts et à la suite de ses efforts pour privilégier les marges plutôt que les volumes.

3. USB

Le géant bancaire suisse UBS (UBS) est la plus grosse société mondiale de gestion de patrimoine. Il exploite aussi une banque universelle en Suisse et une banque d’investissement mondiale.

Ayant surmonté le sauvetage financier monté par le gouvernement suisse et les amendes américaines pour fraude fiscale, en 2011, «UBS a réussi à établir de nouveau sa réputation de plus grosse société de gestion de patrimoine et de banque privée mondiale pour les personnes très fortunées», dit un rapport de Morningstar sur les actions.

Les clients très fortunés constituent actuellement environ 30 % des actifs d’UBS dans ses opérations de gestion de patrimoine.

«Les clients très fortunés attachent beaucoup d’importance à la solidité de leur relation avec leur banquier, qui se construit sur de nombreuses années et souvent sur plusieurs générations», dit M. Scholtz, qui fixe la juste valeur de l’action à 22,80 $US. Elle se transige aujourd’hui autour de 20 $US.

La banque suisse procure des participations à des mouvements de croissance à long terme robustes, notamment la concentration de plus en plus grande de la richesse, l’augmentation du nombre de nantis dans les économies en développement, et le vieillissement de la population.

«Au niveau mondial, la richesse devient de plus en plus concentrée, et les actifs des personnes très fortunées augmentent à un rythme beaucoup plus élevé que le PIB», note M. Scholtz.

La banque est bien positionnée pour bénéficier de la croissance de la richesse dans les marchés émergents, où la concurrence est moins intense. De plus, la sécurité et la diversification offertes par une institution financière suisse présentent une option attrayante pour les investisseurs en provenance de pays plus volatiles.