Assurer nos retraites, à qui la responsabilité?
Institut de planification financière|Publié le 14 octobre 2022Si vous avez 40 ans, votre horizon pour la retraite est probablement d’environ 50 ans. Une perspective à long terme peut être totalement différente des manchettes. (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. Une récente étude publiée par une société de gestion d’actifs internationale nous apprend sans grande surprise que les 4 préoccupations les plus souvent soulevées pour assurer une retraite confortable sont l’inflation, les taux d’intérêt faibles, la dette des gouvernements (donc la capacité à payer les rentes promises) et, finalement, l’incertitude, notamment au niveau de la santé.
L’une des conclusions de l’étude qui surprend est que 80% des personnes sondées sont d’avis que leur employeur devrait prendre une part de responsabilité dans la planification de leur retraite.
Sachant qu’il est de plus en plus rare que les salariés travaillent au même endroit toute leur carrière, et que les généreux régimes de retraite à prestations déterminées font plus l’exception que la norme, il me semble que c’est un peu rêver en couleurs.
Plus inquiétant encore : 40% des gens affirment qu’il faudrait un miracle pour arriver à prendre une retraite sans soucis financiers.
Alors que faire?
D’abord, si vous êtes à l’aube de la retraite et que vous n’avez jamais planifié, les options sont probablement limitées. Mais si vous avez du temps devant vous, de simples décisions suivies d’actions concrètes pourront vous placer en bonne posture.
Oui, cela demande des efforts, mais il s’avère que plusieurs d’entre nous pourraient passer plus de 30 ans à la retraite. C’est là que l’expression « c’est dans l’effort que l’on retrouve la satisfaction et non dans la réussite » prend tout son sens. Voici mes suggestions.
1. Prenez la responsabilité, ne vous fiez pas aux autres
Le fameux «c’ta cause que» ne devrait pas être une raison pour ne pas réussir à planifier une retraite confortable. Nombreux sont les clients à m’avoir dit «oui, mais moi je n’ai pas de fonds de pension comme au gouvernement». D’accord. Mais rien n’empêche de s’en créer un avec un investissement automatique mensuel un peu plus élevé, en réduisant d’autres dépenses.
2. Fermez l’écran, les manchettes tape-à-l’oeil ne tiennent pas compte du long terme
L’année 2022 a eu son lot de mauvaises nouvelles pour les investisseurs. Les mots inflation, hausse des taux, guerre en Europe, correction boursière, récession, et j’en passe, sont partout dans les médias.
Le court terme semble toujours à l’avant-plan.
Pourtant, si vous avez 40 ans, votre horizon pour la retraite est probablement d’environ 50 ans. Une perspective à long terme peut être totalement différente des manchettes. Prenons l’exemple de l’indice S&P 500, qui regroupe environ 500 grandes entreprises américaines. En date du 12 octobre, son rendement pour 2022 est de -25,43%. Avouons que ça fait réagir.
Mais sur 5 ans, le rendement cumulatif atteint 40,10%. Pas mal.
Concentrons-nous sur le long terme quand l’objectif est à long terme.
3. Prenez le long chemin pour vous enrichir
Investir pour atteindre l’indépendance financière n’est pas facile. Ça prend de la discipline, de la persévérance et des conseils judicieux. Je sais qu’en cherchant sur le web, on peut trouver en quelques clics des trucs pour s’enrichir, une recette magique pour prendre sa retraite à 40 ans ou encore le fameux FNB qui rapportera gros.
Méfiez-vous des trucs trop beaux pour être vrais ou de tout ce qui est facile. Planifier une retraite, c’est un long chemin qui se fait à petits pas. Un exemple: un jeune de 25 ans qui déciderait de mettre de côté 50$ par semaine dans son CELI jusqu’à 65 ans, en augmentant ses contributions de 2% chaque année, accumulerait un pactole de 343 914$ (avec un rendement annuel moyen de 4%).
4. Acceptez que plus d’un chemin mène à l’indépendance financière
Vous pouvez choisir plus d’un chemin pour atteindre vos objectifs. Si certains peuvent privilégier l’acquisition d’un parc immobilier, ou bâtir une entreprise qui sera vendue à gros prix, d’autres choisiront l’investissement boursier.
Ne vous comparez pas aux autres, toutes les situations sont différentes.
5. Rencontrez votre planificateur financier pour choisir le bon chemin
Une autre étude récente menée auprès de 1 000 Américains de 18 à 24 ans nous apprend que 34% de la génération Z regardent Tiktok et YouTube pour en apprendre sur les finances. Si certaines de ces sources peuvent être sérieuses, nombre d’entre elles sont gérées par des NLQ (non légalement qualifiés) qui se disent experts.
À moins qu’on vous offre d’évaluer votre situation personnelle, qui est unique, il y a peu de chances que leurs «conseils» soient aussi judicieux que ceux d’un professionnel qui prend le temps nécessaire pour vous connaître et adapter ses recommandations à votre réalité.
Choisissez vos sources d’information avec soin.
André Lacasse, Pl. Fin., MBA