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Des grands-parents généreux, mais souvent au détriment de leurs finances, selon un sondage

La Presse Canadienne|Publié à 14h38

Des grands-parents généreux, mais souvent au détriment de leurs finances, selon un sondage

RBC recommande aux grands-parents d'avoir une «conversation franche» avec leur descendance le plus tôt possible afin de s'assurer que l'aide fournie ne dépasse pas leur capacité financière. (Photo: 123RF)

De nombreux grands-parents se sentent obligés d’aider financièrement leur descendance, et bien souvent pour répondre à des besoins primaires. Une générosité qui se fait parfois au détriment de l’épargne pour la retraite, suggère un nouveau sondage.

Selon l’enquête de la RBC menée auprès de grands-parents canadiens de 55 ans et plus et dévoilée cette semaine, 70% des répondants ont déclaré que leurs enfants adultes (25 ans et plus) s’attendent à recevoir de l’aide pour payer les dépenses essentielles du quotidien, comme la nourriture et les vêtements.

Et plus de la moitié des répondants ont affirmé apporter déjà un tel soutien au moins une fois par mois. Aux yeux de la planificatrice financière de la RBC Brigitte Felx, l’accélération de l’inflation au cours des dernières années peut expliquer cette réalité. 

«Ce que le sondage démontre, c’est qu’au niveau de la nature du soutien, ce n’est plus nécessairement juste la volonté d’aider. Ça devient une nécessité. On voit que de nombreux grands-parents se sentent de plus en plus obligés de fournir de l’aide financière», commente-t-elle en entrevue. 

Et ce qui frappe aussi particulièrement la planificatrice financière dans les résultats du sondage est l’impact de ce coup de pouce sur l’épargne. 

Parmi les répondants qui aident actuellement au moins un enfant adulte (21%) ou ayant donné de l’argent à leurs petits-enfants (30%), plus de la moitié ont déclaré sacrifier leur propre épargne pour fournir ce soutien. Également, le tiers des répondants donateurs craignent manquer d’argent et ne plus pouvoir payer leurs propres dépenses. 

«Il y a un impact et même un risque immédiat au niveau des finances quant à ces grands-parents. Est-ce qu’ils vont être en mesure de réussir leur retraite et d’avoir les revenus nécessaires pour bien vivre à la retraite? Ces statistiques-là nous interpellent comme planificateur financier», mentionne Brigitte Felx. 

Avoir un plan financier

RBC recommande aux grands-parents d’avoir une «conversation franche» avec leur descendance le plus tôt possible afin de s’assurer que l’aide fournie ne dépasse pas leur capacité financière. 

«C’est d’avoir une compréhension claire des attentes de part et d’autre», indique Brigitte Felx. 

Se tourner vers un conseiller financier est aussi à envisager. Celui-ci pourra élaborer un plan prévoyant un montant destiné aux plus jeunes qui convient aux liquidités actuelles, suggère également l’institution bancaire. 

D’ailleurs, seuls un peu plus du tiers des répondants donateurs (37%) ont déclaré avoir analysé leurs finances pour vérifier l’ampleur du soutien qu’ils peuvent apporter actuellement. Et ils sont encore moins nombreux (20%) à avoir réfléchi à l’effet de cette aide sur leurs plans de retraite.

Plusieurs ont indiqué ignorer le total versé à leurs enfants adultes ou petits-enfants. Mais en fonction de ceux qui ont fait un suivi de leurs dons, le montant moyen annuel remis à un enfant adulte s’élève à près de 7000$. Pour ce qui est de l’argent et des cadeaux remis aux petits-enfants, la moyenne est d’environ 4000$, selon l’enquête de RBC. 

Avoir un plan financier dans lequel on intègre des objectifs enlève beaucoup de stress et d’émotions, souligne Brigitte Felx. 

«On veut aider dans le moment présent, mais il faut toujours voir à long terme parce que la plupart des gens de 55 ans et plus vont prendre leur retraite nécessairement dans les prochaines années. Donc, planifier et jeter un regard vers le futur, c’est aussi nécessaire», soutient-elle. 

L’aspect émotif peut jouer un rôle dans le sentiment d’avoir l’obligation d’offrir un soutien à ses proches, note Brigitte Felx. 

«Je pense que comme parents, on a vraiment le souci d’aider nos enfants. On veut qu’ils réussissent et partent bien dans la vie. Personnellement, ayant un jeune de presque de 25 ans, je peux très bien comprendre à quel point ça peut toucher les grands-parents de vouloir aider», dit-elle. 

Le sondage a été mené en ligne auprès de membres du Forum Angus Reid. Plus de 1500 grands-parents canadiens de 55 ans et plus ayant des enfants adultes de 25 ans et plus ont été interrogés dans le cadre de cette enquête.

La marge d’erreur pour un échantillon de cette taille est de plus ou moins 2,5%, précise RBC.