«Ce que l’analyse a montré, c’est que si toutes les autres variables sont les mêmes, le participant à un régime de retraite collectif voit sa retraite prolongée de quatre ans», selon Jean-Philippe Côté, conseiller Avoirs/Investissements, Mercer Canada. (Photo: courtoisie)
Les frais de gestion qu’on vous réclame pour gérer les économies liées à votre retraite pourraient en fait la raccourcir. Ils grugeront quatre ans à la durée de vos placements si vous ne participez pas à un régime de retraite à cotisation déterminée, qui ont des frais de gestion beaucoup plus avantageux.
Une analyse du cabinet-conseil Mercer, le baromètre du degré de préparation à la retraite, montre que les participants à un régime de retraite à cotisation déterminée ont une longueur d’avance sur les particuliers qui doivent se débrouiller seuls. En effet, les premiers seront « prêts » à prendre leur retraite à 66 ans, tandis que les seconds le seront… à 70 ans.
Le baromètre de Mercer considère qu’une personne est « prête » pour sa retraite à l’âge où elle peut décaisser une somme équivalente à 70 % de son revenu préretraite annuellement jusqu’à son décès, tout en ayant une probabilité de 75 % de ne pas épuiser son épargne avant le décès.
Les frais de gestion médians du marché des particuliers sont de 1,9 % au Canada, tandis qu’ils sont de 0,6 % pour les régimes de retraite à cotisation déterminée. C’est cette simple différence qui éloigne la retraite de quatre ans afin de bénéficier des fonds accumulés jusqu’au même âge pour les deux groupes.
L’écart serait encore plus profond si une personne avec un régime de retraite et une autre sans régime prenaient toutes deux leur retraite à 65 ans, prêtes ou non. La seconde épuiserait ses fonds 12 ans avant la première.
« Ce que l’analyse a montré, c’est que si toutes les autres variables sont les mêmes, le participant à un régime de retraite collectif voit sa retraite prolongée de quatre ans, explique le conseiller aux avoirs et aux investissements de Mercer Canada, Jean-Philippe Côté. C’est vraiment du côté des frais de gestion où ça se joue. »
Jean-Philippe Côté suggère fortement aux gens qui ont accès à un régime de retraite de le maximiser, que sa participation soit volontaire ou non. « Les frais de gestion sont bas, parfois l’employeur verse une contrepartie… Un régime offert par le patron, c’est la solution la plus avantageuse. »
Options
Il existe différentes options pour tenter de diminuer les frais de gestion pour les personnes qui n’ont pas accès à ce type de régime.
La première solution est celle de gérer vous-mêmes vos propres capitaux assignés pour la retraite. Jean-Philippe Côté souligne toutefois que tout le monde n’a pas les connaissances adéquates ni le temps nécessaire pour assurer un suivi approprié.
Le conseiller de Mercer propose de vérifier s’il est possible de participer au régime de son conjoint, ce que permettent certains employeurs. Une autre avenue est de regarder avec un ancien employeur si son fournisseur de services n’aurait pas un régime orphelin pour les « participants terminés » qui ont des frais de gestion compétitifs.
Les ordres professionnels, les syndicats et autres associations ont aussi parfois des régimes collectifs auxquels les travailleurs pourraient être éligibles.
Il y a également le régime volontaire d’épargne retraite (RVER), un programme mis sur pied par le gouvernement du Québec qui s’adresse aux travailleurs qui n’ont pas accès à un régime de retraite et qui propose de faibles frais de gestion.
« On peut également demander à son employeur de démarrer un régime de retraite collectif, ajoute Jean-Philippe Côté. C’est de plus en plus facile à mettre en place. »