Les investisseurs canadiens continuent de payer des frais parmi les plus élevés au monde, notamment en ce qui concerne les fonds communs de placement. (Photo: 123RF)
Lorsque j’interroge des conseillers financiers au Canada, quelques thèmes récurrents reviennent à la surface lorsque nous discutons d’investissements.
Des choses comme «les Canadiens n’utilisent pas les instruments fiscaux pour maximiser les rendements». Et «les Canadiens doivent cotiser davantage à leur CELI». Et, bien sûr, celle-ci: «ne cotisez pas à votre REER à la dernière minute».
Un autre thème est celui de la «planification holistique», qui a été abordé lors des conversations avec Janet Gray et Steve Bridge de Money Coaches Canada. Il s’agit de prendre en compte tous les aspects des finances du client (investissements, pensions, impôts, assurances, objectifs à long terme et à court terme, etc.
Il y a également des «choses à éviter» qui sont évoquées lors de ces conversations. Voici les trois principales erreurs d’investissement qui sont mentionnées:
1. Ne pas investir suffisamment tôt
Bien que nous ne puissions pas utiliser de machines à remonter le temps, le deuxième meilleur moment pour investir est aujourd’hui. La puissance des intérêts composés continuera de prévaloir. Et nous pouvons aider à éduquer ceux qui sont peut-être plus jeunes que nous à l’aide d’illustrations. Par exemple, Ally, 27 ans, et Garcia, 37 ans, commencent leur parcours d’investissement avec 20 000 dollars chacun, avec l’intention de retirer les fonds à l’âge de 57 ans. Ils investissent tous deux 100$ par mois, qui s’accumulent mensuellement, à un taux de rendement annuel de 5%. Résultats? Dans 20 ans, Garcia aura 95 356,17$. Et dans 30 ans, Ally aura 172 580,75$. C’est presque le double, et pourtant Ally n’a investi que 12 000 dollars supplémentaires en raison de la différence de 10 ans. Je trouve ces résultats stupéfiants. Et la valeur réelle de commencer à investir tôt. Le temps, c’est de l’argent et c’est vraiment le meilleur outil dont nous disposons pour construire notre patrimoine.
2. Se mettre en travers de notre propre chemin [comportement]
Les achats impulsifs peuvent conduire à des achats au mauvais moment. Dans la dernière étude Mind the Gap de Morningstar, nous apprenons que cela peut nous coûter un cinquième de nos rendements.
Notre étude annuelle sur les rendements pondérés en dollars [également appelés rendements des investisseurs] révèle que les investisseurs ont gagné environ 6% par an sur le dollar moyen qu’ils ont investi dans des fonds communs de placement et des fonds négociés en bourse au cours de la période de 10 ans qui s’est terminée le 31 décembre 2022. Cela représente environ 1,7 point de pourcentage de moins que les rendements totaux que leurs investissements en fonds ont générés au cours de la même période. Ce déficit, ou écart, s’explique par des achats et des ventes de parts de fonds mal programmés, qui ont coûté aux investisseurs environ un cinquième du rendement qu’ils auraient obtenu s’ils avaient simplement acheté et conservé leurs parts.
Cette tendance se retrouve d’une année sur l’autre dans ces études. C’est dans les fonds d’action sectoriels que les investisseurs ont obtenu les plus mauvais résultats, perdant plus de 4 points de pourcentage par an en raison de flux de fonds mal synchronisés.
Il s’agit là d’un nouveau cas d’investisseurs à la recherche de rendements. Ils essaient d’acheter à bas prix et de vendre à prix élevé, mais cela ne fonctionne pas. La magie opère de la manière la plus ennuyeuse qui soit: en achetant et en conservant. Ce n’est pas très sexy, mais ça marche.
3. Payer des frais exagérément élevés
Les investisseurs canadiens continuent de payer des frais parmi les plus élevés au monde, notamment en ce qui concerne les fonds communs de placement. Dans le dernier rapport Global Investor Experience, le Canada a obtenu une note inférieure à la moyenne.
Janet Gray suggère le site Getsmarteraboutmoney.ca pour vous aider, par exemple, à déterminer exactement ce que vous payez:
Vous pouvez payer des frais d’acquisition lorsque vous achetez ou vendez des parts ou des actions d’un fonds. Les fonds peuvent être proposés avec des frais à l’achat, des frais au rachat, des frais réduits ou sans frais. Ces frais d’acquisition sont fixés par la société de fonds communs de placement.
Heureusement, certains des abus les plus flagrants en matière de frais ont été interdits, comme la récente interdiction des frais d’acquisition reportés.
Comment réduire vos frais:
- Envisagez un compte à honoraires, de sorte que vous ne payez pas de frais d’acquisition lors de l’achat et de la vente de fonds; il s’agit d’une seule commission de conseil au client.
- Sachez exactement ce que vous payez et lisez attentivement le prospectus du fonds.
- Faites vos recherches en matière de frais d’investissement.
- Gardez à l’esprit que lorsque vous obtenez des conseils financiers par l’intermédiaire d’une banque, les conseillers sont fortement incités à vendre la propre gamme de fonds communs de placement de la banque, qui sont plus lucratifs pour les banques que les produits moins chers comme les FNB.
- Si vous travaillez avec un conseiller, demandez-lui le coût total que vous payez. Non seulement les frais de conseil, qui sont inclus dans le relevé annuel des frais, mais aussi le coût du produit et tous les autres frais. Posez-vous ensuite la question: est-ce que j’en ai pour mon argent avec ces frais?
- Enfin, les frais peuvent représenter une part importante des dépenses du ménage dans un budget annuel. Par exemple, si vous avez investi 500 000 dollars et que vous payez 2% de frais, cela représente 10 000 dollars par an. Les frais pèsent lourd dans votre budget global.