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5 clés pour reconnaitre les CV enjolivés par l’IA

Catherine Charron|Mis à jour le 13 novembre 2024

5 clés pour reconnaitre les CV enjolivés par l’IA

Il existe également des logiciels comme ceux utilisés dans le milieu scolaire pour détecter le plagiat qui parviennent à identifier dans quels textes l’IA générative a été utilisée. (Photo: 123RF)

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RHÉVEIL-MATIN. Trop beau pour être vrai, ce curriculum vitae? Il se peut très bien qu’il ait eu droit à un petit coup de pouce d’une intelligence artificielle (IA), d’après la plateforme américaine Capterra.

Selon les résultats de son enquête «Job seeker AI survey» réalisée en juillet 2024 auprès de quelque 3000 personnes dans le monde, dont le Canada, la moitié d’entre eux disent y avoir déjà eu recourt pour cette raison.

Chez 82% des répondants, ils s’en sont servis pour donner un peu de lustre à leurs compétences «dans un CV, une lettre de motivation, une demande d’emploi ou une évaluation de compétence», écrivent l’analyste et l’analyste principal de Capterra, Emilie Audubert et Brian Westfall.

Ils l’utilisent autant pour se démarquer et apparaitre comme un meilleur candidat que pour simplement ne pas être désavantagé par rapport à tous les autres chercheurs d’emplois qui s’en servent également.

Près du quart des individus interrogés s’en sont plutôt servi pour trouver la bonne réponse aux questions qui leur étaient posées.

Les recours à l’IA des recrues potentielles sont multiples. Le candidat peut par exemple se servir uniquement des agents d’IA générative comme ChatGPT. Il peut aussi avoir recours à des plateformes qui jumèlent les employés et les employeurs compatibles. D’autres encore vont s’en servir afin d’enregistrer leur performance lors d’entretien afin de lui transmettre de la rétroaction afin de bonifier leurs prestations futures.

Et cette inclinaison à utiliser de tels outils technologies semble tout à fait justifiée puisqu’ils ont 79% plus de chance d’après d’obtenir une offre d’emploi d’après les calculs de l’organisation. C’est peut-être le fruit du nombre plus élevé de CV qu’ils parviennent à transmettre comparativement à leurs homologues qui préfèrent ne pas y avoir recours. L’écart est en moyenne de 172 candidatures par rapport à 80.

«L’utilisation de l’IA représente une problématique complexe. Non seulement il n’est pas aisé de détecter du contenu créé avec son aide, mais certaines de ses applications ne sont même pas forcément préjudiciables au processus d’évaluation des candidats», font remarquer les experts de Capterra.

5 pistes

L’organisation a identifié 5 trucs afin d’éviter de recevoir ou de déceler les candidatures un tant soit peu trompeuses.

Circonscrire le recours à l’intelligence artificielle en fait partie. Les entreprises qui ne tolèrent pas de consulter des CV bonifiés par l’IA doivent le mentionner sur leur page carrière.

On suggère aussi de préférer les entrevues d’embauche en présentiel ou en vidéoconférence à celles au téléphone, puisque c’est sur cet appareil que les «téléprompteurs» nourris par l’IA sont les plus fréquemment utilisés.

Il existe également des logiciels comme ceux utilisés dans le milieu scolaire pour détecter le plagiat qui parviennent à identifier dans quels textes l’IA générative aura été utilisée, rappelle-t-on.

Si la personne responsable du recrutement doute encore, elle peut toujours décrocher le combiné téléphonique et contacter les références fournies par le candidat. Celles-ci pourront l’aiguiller dans sa décision, et confirmer ou infirmer les dires de la potentielle recrue.

Pour mener une telle enquête, ça prend du temps. Elles doivent éviter de «se baser sur des contenus faciles à inventer de toutes pièces, tels que les CV et les lettres de motivation, pour faire leur choix. C’est en faisant évoluer la culture du recrutement et en convainquant les responsables d’en faire une priorité qu’il leur sera plus facile de détecter les candidats trompeurs», écrivent Emilie Audubert et Brian Westfall.