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Catso & Co cartonne grâce à l’amour du web pour les chats

Catherine Charron|Publié le 15 juin 2021

Catso & Co cartonne grâce à l’amour du web pour les chats

C'est grâce au compte Instagram de son chat Floki que Marie-Kristine Brodeur s'est lancée en affaires.(Photo: courtoisie)

Avant même de se lancer en affaires, Marie-Kristine Brodeur avait bâti une communauté d’abonnés qui se sont arraché en moins de deux jours la première centaine de bandanas colorés qu’elle a mis en ligne. Son secret? Créer un compte Instagram pour son chat Floki.

En effet, ceux qui gravitaient autour de son compagnon félin lui ont rapidement signifié qu’ils souhaitaient se procurer les mêmes accessoires que son chat arborait fièrement sur ses photos. Catso & Co était né.

Après ce succès, qui a mené ses items un peu partout sur le globe, l’entrepreneure de Carignan a lancé un second compte Instagram, cette fois-ci afin de documenter son parcours dans le monde des affaires. En misant sur la transparence, celle qui a tout appris grâce à des vidéos sur YouTube estime qu’elle est parvenue à créer un lien très serré avec ses abonnés basés aux quatre coins du monde.

«Mes clients qui m’ont acheté des produits en 2018 en achètent toujours aujourd’hui, car ils sentent qu’ils font partie de la compagnie. Je les incluais même, grâce à mes stories, lorsque je suis allée enregistrer l’entreprise», raconte Marie-Kristine Brodeur, qui laisse entendre que depuis le début de l’année, 41% de ses commandes ont été passées par des clients récurrents.

Ce sentiment d’appartenance fidélise sa clientèle, qui va même jusqu’à faire rayonner la marque volontairement auprès des membres de leur propre communauté.

Si aujourd’hui, près de la moitié de ses 23 700 abonnés d’Instagram habitent au Canada, ça n’a pas toujours été ainsi. À ses débuts, ils provenaient surtout de l’extérieur du pays, de la France ou des États-Unis notamment. Marie-Kristine Brodeur se réveillait d’ailleurs plusieurs fois par nuit afin de répondre idéalement en moins de quinze minutes à celles et ceux qui la contactait depuis des fuseaux horaires différents… un rythme qu’elle ne peut plus tenir aujourd’hui.

La femme-orchestre souhaite d’ailleurs s’entourer d’une «équipe de confiance» pour lui permettre de laisser aller quelques aspects de cette gestion de communauté. Une tâche plus facile à dire qu’à faire, avoue-t-elle, car ce canal de communication lui permet de rejoindre directement sa clientèle.

En effet, bien que ses produits se retrouvent depuis six mois dans une dizaine de points de vente dans la province, 90% de son chiffre d’affaires est réalisé via sa boutique en ligne, dont l’essentiel de son trafic provient de son compte Instagram.

Les bandanas et nœuds papillon faits sur la Rive-Sud de Montréal ont rapidement été rejoints sur ses tablettes virtuelles par des colliers et des harnais pour chiens et chats, de même que des chouchous et des chandails en coton ouaté pour qu’un maître synchronise son ensemble avec sa boule de poils.

(Photo: courtoisie)

Aujourd’hui, 80% de ses produits sont fabriqués au Québec, car la demande dépasse sa capacité de production, un autre défi auquel la jeune entrepreneure est confrontée.

Et celle-ci a fait un important bond depuis que Catso & Co s’est retrouvé dans les pages du magazine British Vogue.

 

Coup de pouce britannique

Il y a quelques mois, Marie-Kristine Brodeur a été contactée par un membre de l’équipe de l’éditeur du magazine Vogue, l’entreprise américaine Condé Naste, lui indiquant que Catso & Co était sélectionnée pour paraître dans la section «Vogue advertising feature» du numéro de juillet. «Au début, je croyais que c’était une autre tentative de connexion frauduleuse sur ma page Instagram, pour essayer de voler mon compte», dit-elle en riant.

Puisqu’elle se retrouvera à nouveau dans les pages de la publication britannique, Catso & Co enverra cinq nouvelles photos, cette fois-ci de ses abonnés à quatre pattes affublés de leurs produits afin que l’une d’elles soit sélectionnée par l’équipe de production. L’entrepreneure profite ainsi de cette tribune pour mettre en valeur l’un des membres de sa communauté, une manière de la remercier de l’encourager.

Depuis la mise en ligne du numéro du 3 juin dernier, Marie-Kristine Brodeur observe une hausse des comptes atteints par la page de son entreprise de 460%, de même qu’une augmentation de l’interaction avec son contenu de 1188%. En quatre jours, le harnais mis en vedette dans les pages du magazine a été vendu en plus d’exemplaires que depuis son lancement il y a deux mois. «C’est énorme», assure-t-elle.

En plus de lui ouvrir la voie vers de nouveaux partenariats au Royaume-Uni, cette mention a aussi des retombées au Québec, alors que différentes boutiques souhaitent tenir ses produits en magasin. Ce sera d’ailleurs un des grands chantiers de la griffe pour animaux au cours des prochains mois.