Grâce à la technologie des «bandes numériquement augmentées», l’équipe pourra remplacer les annonceurs locaux des autres équipes canadiennes par ses propres partenaires dans la diffusion des matchs. (Photo: La Presse Canadienne)
Que les partisans du Canadien de Montréal se fassent une raison, l’écusson de la Banque Royale du Canada est là pour rester sur la Sainte-Flanelle, a confirmé mercredi la présidente France Margaret Bélanger devant le Cercle canadien de Montréal.
«Autres temps, autres mœurs», a-t-elle lancé dans une tentative de clore le débat qui a enflammé de nombreux partisans depuis l’annonce de lundi dernier.
Au cours d’une conférence prononcée devant un parterre de gens d’affaires, ainsi que de ses collègues de l’état-major du CH, Mme Bélanger a réitéré que l’organisation plus que centenaire était résolue à intégrer de la publicité sur son mythique uniforme rouge.
«On est, pour certains, trop jeune pour se souvenir de ça, mais apparemment qu’il fut un temps où il n’y avait même pas d’annonceurs sur les bandes dans les arénas, a-t-elle rappelé. Les ligues évoluent et se modernisent.»
La présidente sports et divertissement du Club de hockey Canadien n’a pas manqué de souligner que la Ligue nationale de basketball avait emprunté cette voie dès 2016 et que les Ligues majeures de baseball allaient emboîter le pas dès la saison prochaine.
Elle a qualifié cette pratique de «tendance lourde» dans le sport professionnel nord-américain.
Au sujet des critiques qui pleuvent sur l’organisation chaque fois qu’elle doit prendre une décision controversée, elle estime que cela est tout à fait normal parce que «le Canadien, ça fait partie de notre fibre montréalaise, c’est notre identité. Ça fait partie de notre culture, de notre histoire au Québec, au Canada».
Sans connaître les détails financiers de l’entente avec la RBC, ce n’est toutefois pas par manque de dynamisme économique que le Canadien a pris la décision d’ajouter de la publicité sur son chandail. Selon des données tirées de la saison écourtée 2021, 1,1 million de téléspectateurs regardent les matchs du CH à la télévision. Un nombre qui avait bondi à 4,4 millions lors du long parcours de l’équipe en séries éliminatoires, a révélé Mme Bélanger.
À cela, il faut ajouter 184 millions de visionnements pour les vidéos produites par l’organisation et diffusées sur diverses plateformes en ligne. Le Canadien compte 4,6 millions d’abonnés à ses plateformes en ligne et arrive au premier rang de la LNH pour le nombre d’articles lus.
Par ailleurs, le club de hockey pourra bénéficier d’une autre nouvelle source de revenus cette saison en imposant ses propres annonceurs sur les bandes des équipes adverses au Canada. C’est-à-dire que, grâce à la technologie des «bandes numériquement augmentées», l’équipe pourra remplacer les annonceurs locaux des autres équipes canadiennes par ses propres partenaires dans la diffusion des matchs.
«Nos annonceurs, non seulement seront-ils présents au Centre Bell, mais lorsque le Canadien se déplace à l’étranger au Canada, si on est à Vancouver ou à Calgary, on va être capable de voir encore nos annonceurs en visionnant le match à la télé», a-t-elle fait savoir.
Cette technologie est déjà connue des amateurs de sport alors que l’on pouvait voir apparaître des publicités numériques dans les baies vitrées ou sur la glace en regardant des parties diffusées à la télévision ou en ligne.