Le président de Shopify Harley Finkelstein, Hyla Nayeri, cofondatrice de 437, et Joanna Griffiths, fondatrice et présidente de Knix, ont participé à une conférence sur l’avenir du commerce à C2 Montréal. (Photo: Arianne Bergeron)
Si vous pensez que le recours à des influenceurs pour vendre des produits ne constitue qu’une mode passagère, détrompez-vous.
«Les influenceurs sont là pour de bon, a affirmé Hyla Nayeri la cofondatrice de la compagnie ontarienne de maillots de bain et de vêtements de sport 437, lors d’une conférence sur l’avenir du commerce à C2 Montréal, vendredi matin. C’est grâce à eux qu’on a réussi à grandir. Les influenceurs et les médias sociaux sont notre pain et notre beurre.»
Devant un parterre d’entrepreneurs, ce constat sur l’importance de ces acteurs dans une stratégie commerciale était partagé par le président de Shopify Harley Finkelstein et Joanna Griffiths, fondatrice et présidente de l’entreprise de sous-vêtements Knix, qui étaient aussi sur scène.
Hyla Nayeri, qui a été sur la liste des trente personnes de moins de trente ans de Forbes, estime que les relations avec les influenceurs ne doivent pas être basées sur un simple échange de service, mais sur un véritable partenariat.
«Les influenceurs représentent une extension de nous, dit celle qui a cofondé 437 en 2017 à l’âge de 20 ans. Ils font partie de l’équipe. De la même façon que tu écoutes ton équipe, tu dois faire de même avec ces créateurs de contenu. Si tu leur verses des milliers de dollars, tu dois discuter avec eux avant de lancer une campagne, afin de savoir comment ils voient les choses.»
De son côté, Joanna Griffiths de Knix estime qu’il est essentiel que ces influenceurs aient les mêmes valeurs qu’elle. Ce fut le cas lorsqu’elle a fait appel à la mannequin Ashley Graham comme ambassadrice mondiale de sa marque.
«On a connecté à un niveau plus profond, car nous avons les deux eu des jumeaux, a révélé celle qui a vendu 80 % de son entreprise à Essity pour 320 millions de dollars US l’été dernier. Pour que cela fonctionne, il ne faut pas que ce soit juste transactionnel. Si elle a des problèmes, je dois l’écouter. Je dois être là dans les bons comme dans les mauvais moments.»
«Les influenceurs sont des entrepreneurs, ajoute celle qui a été choisie entrepreneure de l’année 2022 par EY Canada. Il faut les traiter avec respect. De manière générale, les gens ne veulent pas travailler avec des personnes désagréables.»
Écouter le consommateur
L’avenir du commerce de détail passe par une meilleure écoute des besoins des clients, selon Joanna Griffiths de Knix.
«De plus en plus de compagnies vont concentrer leurs actions sur les consommateurs au lieu de vouloir plaire aux investisseurs ou faire ce qui est cool, dit-elle. Je crois beaucoup en une présence physique, avec des magasins, car les clientes désirent toucher et voir les produits et se faire dire que cela leur va bien.»
Donc pas question de mettre un DJ ou des fleurs dans ses boutiques, parce que les autres le font. Il faut que chaque initiative représente vraiment une plus-value pour le consommateur.
C’est dans cette optique que 347 offre un service personnalisé à sa boutique torontoise.
«Les clients peuvent prendre rendez-vous pour essayer les maillots ou les vêtements, souligne Hyla Nayeri. Même si nous vendons un produit moyen de gamme, ce service – avec des conseils et de petites attentions telle une bouteille d’eau – est ressenti comme un moment de luxe qui est très apprécié.»
Mais attention, puisque les goûts des consommateurs changent constamment, les commerces doivent s’adapter rapidement.
«Le futur est très dynamique», résume Joanna Griffiths.