Le duopole Google-Facebook va se transformer en « triopole » avec la montée d’Amazon.
Google devrait voir ses recettes publicitaires baisser pour la première fois aux États-Unis cette année, à cause de la chute des budgets marketing des voyagistes, heurtés de plein fouet par la pandémie.
Le cabinet eMarketer a prévu lundi que le géant internet conservera la plus grosse part du gâteau publicitaire numérique, mais que le duopole Google-Facebook va se transformer en « triopole » avec la montée d’Amazon.
Les revenus publicitaires nets de Google aux États-Unis vont baisser de 5,3 % à 39,6 milliards de dollars, selon les prévisions révisées des experts de l’entreprise.
La part de marché de la firme californienne s’établirait alors à un peu plus de 29 %, suivie de Facebook avec 23 % et Amazon à près de 10 %.
Le déclin de Google « est principalement causé par une chute abrupte des dépenses des annonceurs dans les voyages, qui (avant la pandémie) étaient concentrées sur les produits publicitaires du moteur de recherche », explique Nicole Perrin, analyste chez eMarketer.
« Le secteur du tourisme et des voyages a été l’industrie la plus durement touchée par la pandémie », estime-t-elle.
« Les dépenses publicitaires des acteurs du cybercommerce ont aussi été amoindries : selon des rapports, Amazon a retiré ses annonces liées à la recherche sur Google plus tôt cette année quand il peinait à répondre à la forte demande des clients pour les achats en ligne ».
Google vend des produits publicitaires de différentes sortes, des spots avant et pendant les vidéos sur YouTube aux petites annonces sur le moteur de recherche.
Les pubs liées aux recherches, d’ordinaire très prisées par les voyagistes, sont en première ligne de la crise actuelle, et elles devraient générer 7,2 % de recettes en moins aux États-Unis cette année.
D’après eMarketer, les revenus publicitaires de Facebook vont de leur côté augmenter de près de 5 % à 31,4 milliards de dollars, portés notamment par Instagram.
L’année 2020 devrait surtout consacrer l’ascension d’Amazon, dont les recettes américaines vont progresser de 23,5 % à 12,75 milliards, selon le cabinet.