Quel est l'élément qui aide à faire la différence dans le succès de ces entrepreneurs ? Cinq couples, cinq ...
Quel est l’élément qui aide à faire la différence dans le succès de ces entrepreneurs ? Cinq couples, cinq réponses.
Mettre un peu d’assouplisseur
C’est bien de tout partager, frustrations comprises. La communication est essentielle dans une relation de couple entrepreneur. « Mais ça aide d’ajouter un peu de Downy dans les discussions. Il y a certains soirs où nos orteils, à ma conjointe et à moi, ne se sont pas du tout touchés », avance Benoît Doyon, président fondateur de L’Imaginaire, un réseau de boutiques pour collectionneurs de tout genre. Une entreprise qu’il dirige 50-50 avec sa conjointe Mireille Bergeron depuis plus de 30 ans. « J’ai toujours été une personne qui aime peser sur le gaz à fond, qui a plein de projets. Mireille, elle, contrôle les freins. Si elle n’avait pas été là, j’aurais fait plusieurs tonneaux dans le fossé. En fait, l’entreprise n’existerait plus depuis longtemps. »
Depuis trois ans, leurs deux fils ont entamé le processus de relève. Depuis leur arrivée, l’entreprise de Québec a ouvert quatre nouvelles boutiques réparties à Lévis, Montréal, Trois-Rivières et Sherbrooke. L’Imaginaire compte aujourd’hui plus de 150 employés.
Dépenser raisonnablement
Sans être des partenaires d’affaires officiels dans l’entreprise qu’il dirige, le designer Louis Désilets et sa conjointe Louise Choquette partagent une vision commune dans la gestion des revenus de la société : éviter le piège des folles dépenses. « Ce n’est pas parce que les affaires de l’entreprise vont bien, même plus que bien, qu’il faut à tout prix changer ses habitudes de vie », soutient le président de Studio D. Contrairement à plusieurs couples entrepreneurs qui vont opter pour la résidence dans un quartier cossu et les voitures de luxe, Louis et Louise vivent toujours dans leur cottage de banlieue sur la Rive-Sud, roulent en Mazda et en Acura et s’offrent un gros voyage tous les deux ans. « C’est ce qui a fait la différence lors des périodes difficiles… et qui a permis que l’on soit toujours en couple après 37 ans de vie commune », soutient l’entrepreneur.
Amis d’abord
Au-delà du sentiment amoureux, Julie Bernard, copropriétaire du studio Locomotion, est convaincue que c’est la grande amitié qu’elle et son conjoint Yan ont développée au fil des ans qui contribue au succès de leur modèle d’affaires. « En fait, plusieurs croient que nous sommes frère et soeur. Nous avons la même vision de l’entreprise. De plus, on se complète dans nos tâches, dit-elle. Sa force, c’est la gestion du personnel, et moi, le marketing et le développement des affaires. »
Des intérêts différents
Henry Mizrahi et Bonnie Lester sont coactionnaires des Aliments Lesters, à Laval. Depuis déjà 20 ans, ce couple dans la jeune cinquantaine dirige la destinée de l’entreprise de 275 employés à titre de troisième génération. Leur recette pour faire perdurer les liens d’amour et d’affaires ? Elle repose sur trois ingrédients, répond M. Mizrahi, président de l’entreprise. « D’abord, Bonnie et moi avons des champs d’expertise différents. Comptable agréée, elle gère les finances et la comptabilité. Moi, avocat de formation et toujours membre du Barreau, je veille aux ventes et aux opérations. De plus, on s’est toujours mutuellement respectés. Chacun agit pour l’autre à titre de conseiller, mais ultimement, nous gardons chacun le pouvoir de décision de nos divisions respectives. Enfin, on s’est toujours fait un devoir de minimiser les discussions d’affaires à la maison avec les enfants tout en leur partageant certains défis de la gestion. De plus, nous avons tous les deux des intérêts différents, incluant les choix d’activités bénévoles. Ainsi, lorsqu’un défi se présente au travail, nous avons beaucoup plus d’énergie pour le surmonter et le régler rapidement.
À chacun ses souliers
Au lendemain de la tragédie qui a frappé Lac-Mégantic, Julie Rouillard, comptable professionnelle agréée, et son conjoint Francis Therrien, ex-garagiste, se sont demandé quel geste ils pourraient poser pour contribuer à la collectivité. Ce couple dans la jeune quarantaine, en compagnie d’un ami, Jacques Boulanger, a alors créé le Camping Aventure Mégantic en 2015. Un établissement qui a obtenu un classement 5 étoiles et qui a été désigné Camping de l’année 2018.
Pourtant, Julie avait toujours refusé d’aller travailler au garage de son conjoint. « Il n’était pas question que l’on se côtoie sous un même toit matin et soir. Je m’occupe de l’accueil et lui des opérations sur le terrain. Certes, nous travaillons ensemble, mais pas dans le même environnement. Chacun accomplit ses tâches sans que l’autre repasse derrière. On se fait confiance. Et ça fonctionne très bien », indique Mme Rouillard. Depuis novembre, le couple entrepreneur est devenu propriétaire à 100 % de l’établissement qui héberge également une auberge ouverte à l’année et une érablière.