Ability Biologics: une nouvelle biotech voit le jour à Montréal
Emmanuel Martinez|Publié le 07 Décembre 2023«C’est intéressant d’établir cette compagnie à Montréal», affirme Jean-François Pariseau, le cofondateur d'Amplitude Ventures, à propos d'Ability Biologics. (Photo: Amplitude Ventures)
Grâce aux efforts d’Amplitude Ventures, une nouvelle entreprise en biotechnologie est née à Montréal: Ability Biologics.
La société de capital de risque a mené une ronde de financement qui s’est traduite par une récolte 12 millions de dollars américains afin de lancer l’entreprise spécialisée en ciblage biothérapeutique. Elle est la principale actionnaire, sans être majoritaire.
Le Fonds de solidarité FTQ, Alexandria Venture Investments, Page One Ventures et Charles River Laboratories ont aussi contribué à la cagnotte. Cette dernière entreprise américaine possédait l’outil phare de la start-up qui vient d’être créée. Appelée AbiLeap, cette plateforme contient une vaste banque de données de centaines de milliers de molécules d’anticorps qui est jumelée à de l’intelligence artificielle. Cet instrument pourrait permettre de découvrir des traitements efficaces contre le cancer ou des maladies chroniques.
«Générer des anticorps demande beaucoup de temps et de labeur, mais l’intelligence artificielle nous permet d’économiser énormément de temps et d’être plus précis afin de choisir ceux qui seront plus puissants et avec moins d’effet secondaire, explique Jean-François Pariseau cofondateur d’Amplitude Ventures, en entrevue. C’est une technologie mature. On a déjà beaucoup d’intérêt de grosses biotechs pour développer des anticorps de nouvelles générations.»
Une équipe d’expérience
Le but d’Ability Biologics sera notamment de s’associer à des partenaires afin d’identifier des molécules qui pourraient mener à des traitements. Avec sa base de données et l’IA, la start-up permet d’accélérer le volet de la recherche par ordinateur, avant de pouvoir passer aux étapes subséquentes, soit la culture de micro-organismes puis des tests sur des animaux.
«On a une expertise unique en faisant le travail au niveau computationnel, note Jean-François Pariseau. C’est intéressant d’établir cette compagnie à Montréal.»
L’approche de la nouvelle entité a séduit le Fonds de solidarité FTQ. «Ability se trouve à la rencontre de deux secteurs de pointe réputés au Québec: le développement de médicaments et l’IA, affirme Geneviève Guertin, vice-présidente pour les placements privés et investissement d’impact/sciences de la vie, par communiqué. Le Fonds est fier de faire partie de cette aventure aux côtés de cette société qui a choisi de s’enraciner au Québec, et dont l’équipe de direction est promise à de grandes choses.»
La start-up sera dirigée par des gens d’expériences. Cofondateur, Giles Day est le chef de la direction, tandis que Jean-Philippe Bürckert occupe la chaise de vice-président de la technologie. L’entreprise aura peut-être des laboratoires à Sherbrooke, mais rien n’a été confirmé. Elle compte embaucher une quinzaine de personnes.
Giles Day est d’ailleurs derrière le moteur de découverte au cœur de la nouvelle entreprise. Cette plateforme avait été entamée par Distributed Bio, qu’il avait cofondée en 2010 à San Francisco, mais qui avait été achetée par Charles River Laboratories en 2021.
«Ce n’était pas dans le modèle d’affaires de Charles River de développer la plateforme, car c’est une compagnie de service, précise Jean-François Pariseau. Elle aurait dû investir beaucoup d’argent pour continuer à peaufiner ça. Elle avait besoin d’un partenaire comme nous qui avons beaucoup d’expérience pour la création d’entreprise à haut potentiel.»
Après des pourparlers avec Charles River Laboratories, Giles Day et d’autres employés font le saut chez Ability Biologics pour propulser cette biotech.
Malgré un environnement difficile pour le capital de risque, Amplitude Ventures est très actif récemment. Il a lancé en novembre la start-up Reverb Therapeutics à Vancouver avec des partenaires et une autre doit aussi être annoncée d’ici la fin du mois.
Le fonds en est à sa 18e réalisation, dont sept à Montréal. Ayant également des bureaux à Toronto et Vancouver, il gère un portefeuille de 500 millions de dollars dans la médecine de précision.