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Accordeurs de piano autodidactes de père en fils

Trium Médias|Publié le 10 mai 2023

Accordeurs de piano autodidactes de père en fils

Michel Pedneau soutient quant à lui que la pratique de cette profession se décline en plusieurs facettes, plus intéressantes les unes que les autres. Il affirme que c’est ce qui fait la beauté du métier.(Photo: Trium Médias)

Michel et Guy Pedneau suivent les traces de leur père. Avec près de 50 ans d’expérience derrière la cravate, le duo d’autodidacte a su perpétuer l’essence même du métier d’accordeur de piano au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

« À l’origine, pour notre père, ce n’était pas prévu comme ça. Lui avait appris le violon de son père, il était artiste. Toutefois, quand la crise économique a frappé, il a eu une proposition d’apprendre à accorder des pianos. Il a donc déménagé au Lac-Saint-Jean, puis à Chicoutimi un peu plus tard dans sa vie, pour combler la demande de l’époque », soutient Guy Pedneau, le plus jeune des deux frères. 

Le cadet ajoute que parmi les membres de leur famille, Michel et lui sont les seuls qui se sont intéressés à poursuivre le cheminement de leur père. Ils ont d’ailleurs commencé très tôt à apprendre de lui, en le suivant un peu partout dans la région lorsque le travail l’attendait.

« On voyait notre père travailler, et pour nous, il était un sage. C’était un peu intriguant pour nous, donc quand on avait du temps de libre, on partait avec lui et on allait n’importe où. Il nous donnait quelques petites besognes à faire et tranquillement, on s’est initié à ce domaine. »

C’est en étudiant au Conservatoire de musique de Chicoutimi que les frères Pedneau ont pu entrevoir pour la première fois la possibilité de devenir accordeurs de piano. Leurs parents étant musiciens et pionniers de l’établissement, leur destin était d’avance bien tracé pour eux.

« Comme le Conservatoire a ouvert et que l’on aimait la musique, on a commencé aussi à suivre les courants et à écouter la radio. C’est là que l’envie première de jouer de la musique est entrée, et que l’on s’est inscrit dans cette institution-là ». Il poursuit en soulignant qu’« avec le bébé boom, la demande dans l’accordage de piano devenait plus forte et Michel, qui a débuté avant moi dans le métier, n’était plus capable de fournir seul. C’est là qu’il m’a proposé de l’aider, ce que j’ai fait. Depuis, on travaille tous les deux comme accordeurs de piano, tout en poursuivant une carrière artistique chacun de notre côté ».

Un métier d’esprit et de cœur

Michel Pedneau soutient quant à lui que la pratique de cette profession se décline en plusieurs facettes, plus intéressantes les unes que les autres. Il affirme que c’est ce qui fait la beauté du métier.

« C’est une façon de voir les choses. L’accordage de piano peut se faire d’une façon mécanique, mais peut aussi se faire d’une façon artistique. C’est un mélange des deux sources, qui ont une base plutôt scientifique. À savoir les harmonies, les fréquences, mais aussi l’approche culturelle qui permet de se questionner sur la beauté du son et sur ce que l’on peut faire pour l’améliorer. Tout ça ensemble fait en sorte que c’est un peu une découverte à chaque fois! » s’exclame-t-il. 

Même après 50 ans à œuvrer dans ce domaine, Guy et Michel Pedneau ont toujours cette flamme et cette passion qui les allume à ce jour.

« On fait des rencontres très enrichissantes. Les gens sont heureux de notre service, on est heureux de le faire pour eux. Ça crée une telle atmosphère, qui fait que l’on n’a même pas vu les années passées. C’est un métier qui sait garder jeune longtemps! »

Une longue carrière qui se résume au déménagement de plus de 300 à 400 pianos et aux services d’accordement de pianos droits ou à queues, qui se sont étendus du Saguenay-Lac-Saint-Jean à la grandeur du Québec.