L’adoption des FinTech au Canada a plus que doublé depuis 2017, passant de 18% à 50%
Selon l’étude Global FinTech Adoption Index 2019 d’EY, l’adoption des FinTech au Canada a plus que doublé depuis 2017, passant de 18% à 50%. Le Canada accuse toujours un retard par rapport à la moyenne globale, le taux étant passé de 33% à 64% dans le monde.
En comparaison, le taux atteint 87% en Chine et en Inde, 82% en Russie et en Afrique du Sud. Le taux est plus bas aux États-Unis (46%), en France (35%) et au Japon (34%).
«Au Canada on a de belles idées, un bon niveau d’innovation et de capital de risque dans le domaine. Malheureusement, les consommateurs n’étaient pas en mode adoption», explique Anthony Rjeily, associé responsable de la pratique de transformation numérique et d’innovation chez EY Canada.
Le manque de connaissances (29% des répondants) en matière de FinTech est la principale raison pour laquelle les consommateurs continuent d’utiliser les services de leur institution financière plutôt que ceux d’une FinTech. La confiance était la deuxième raison (24%) citée en 2019, alors que c’était la raison la moins citée en 2017.
«Il y a une équation intéressante entre le risque perçu et le côté pratique. La compréhension et le niveau de confiance des consommateurs ont augmenté, malgré les risques du côté de la cybersécurité et la protection de la vie privée. Cette perception est basée sur la sensibilisation, qui a augmenté au cours des dernières années», explique M. Rjeily. La confiance pourrait augmenter davantage si le Canada adopte des mesures similaires à celles adoptées en Europe, comme le RGDP.
Parmi les raisons qui poussent les consommateurs canadiens à faire appel aux FinTech, on mentionne les taux et frais avantageux (42%), la facilité d’ouverture de compte (19%) et l’accès à des produits et services plus novateurs (10%).
Si l’adoption des FinTech passait surtout par les services de transfert d’argent et de paiement (96% des répondants pouvaient en nommer un), on constate une accélération au niveau du prêt et de l’emprunt. «Les FinTech donnent accès à des facilités de crédit qui ne sont pas offertes par les grosses banques, en évaluant le risque de façon très différente, en utilisant des données alternatives plutôt que des cotes de crédit», précise l’associé.
Le marché évolue très rapidement. «Il y a 3 ans, les start-up en FinTech n’étaient pas vues comme des compétiteurs sérieux par les grandes institutions bancaires. La situation a changé l’année suivante, quand elles ont commencé à développer leurs propres solutions ou à considérer des acquisitions», selon M. Rjeily. Mais intégrer les solutions des laboratoires d’innovation est un défi. C’est pourquoi la tendance est passée aux partenariats depuis un peu plus d’un an. «Les FinTech amènent un talent créatif, un niveau d’innovation et d’agilité que les banques n’ont pas. Les banques ont des canaux de distribution très large, avec beaucoup de clients, et le plus haut taux de confiance de l’industrie. Le marché reste concurrentiel, et donne des occasions de mariages intéressantes.»
Banque ouverte
L’adoption du concept de banque ouverte (open banking), qui donne la possibilité aux consommateurs de partager leurs données bancaires avec leur consentement, pourrait amener une autre vague de produits et services financiers innovateurs par des tiers partis.
L’associé donne l’exemple de la vente d’une maison, qui demande aujourd’hui d’interagir avec plusieurs intermédiaires – courtier, notaire et banque. «Une organisation pourrait offrir un service qui permet une expérience de bout en bout, simplement en autorisant l’accès à nos données. L’achat d’une maison pourrait ainsi être possible en minutes plutôt qu’en quelques semaines.»
Le sondage Global FinTech Adoption Index 2019 a été réalisé à partir de 27 103 entrevues auprès d’adultes actifs numériquement entre février et début mars 2019, dans 27 marchés.
Pour en savoir plus: Les Canadiens peinent à adopter les fintech