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Année difficile pour les PME, selon la FCEI

Emmanuel Martinez|Publié le 09 janvier 2024

Année difficile pour les PME, selon la FCEI

«Pour de nombreuses PME, l’année 2023 était censée être celle qui permettrait de laisser derrière elles les chocs immenses reçus durant la pandémie. En rétrospective, c’est le contraire qui est arrivé», dit François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI. (Photo: FCEI)

Si vous êtes de ceux qui croient que 2023 a été difficile pour les PME, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) vous donne raison.

En colligeant ses données mensuelles pour l’ensemble de l’année dernière et en comparant ce résultat avec les chiffres annuels depuis 2009, la FCEI soutient que le niveau de confiance des PME n’a jamais été aussi bas, à l’exception de 2020 en plein cœur de la pandémie. Après avoir remonté à 58,3 en 2021, l’indice, qui sonde l’opinion des entrepreneurs quant à leur rendement dans les 12 prochains mois par rapport à leur performance actuelle, a poursuivi sa glissade pour s’établir à 47,8 en 2023.

L’organisation estime aussi que l’état général des affaires est en baisse pour les PME québécoises. Parmi elles, 45% affirment que leur situation était bonne en 2023, 42% soutiennent qu’elle était acceptable, tandis 13% jugeaient être en mauvaise posture.

«Pour de nombreuses PME, l’année 2023 était censée être celle qui permettrait de laisser derrière elles les chocs immenses reçus durant la pandémie, dit François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI, par communiqué. En rétrospective, c’est le contraire qui est arrivé. Les coûts ont continué à s’additionner, et les gouvernements ont contribué à rendre la situation plus difficile. Citons par exemple la hausse des coûts d’électricité, qui a été la plus élevée en 25 ans, la hausse du salaire minimum la plus importante depuis 1995, et que dire de la fin d’année qui a été marquée par des augmentations majeures des taxes municipales.»

Baisse de la demande

Même si la pénurie de main-d’œuvre a été moins sévère en 2023 qu’en 2022, elle reste néanmoins la raison principale pour expliquer la limitation des ventes. Le manque de bras demeurait nettement plus important en 2023 qu’en moyenne depuis 2009. À part pour l’agriculture, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée se trouvait au sommet dans tous les secteurs pour comprendre ce qui plafonne le plus les ventes des PME.

En agriculture, une demande insuffisante est la première cause citée par 58% des PME du secteur. Il s’agit d’un bond de 31 points de pourcentage par rapport à la moyenne historique. La FCEI précise qu’une demande insuffisante est également en hausse pour les secteurs du commerce de détail, du commerce de gros et de la fabrication. Elle croit que l’inflation et l’augmentation des coûts d’emprunt sur les ménages sont à l’origine d’une baisse de la consommation.

L’organisation mentionne aussi que les PME québécoises ont dû encaisser des charges et des coûts qui sont en augmentation par rapport à la moyenne historique: charges salariales (+18%), coûts d’assurance (+30%), coûts des carburants et de l’énergie (+4%) et coûts d’emprunt (+50%).

Il y a ainsi eu moins de fonds pour les investissements en 2023. Ils sont en baisse dans toutes les catégories (bureautique, outillage de fabrication, terrains et bâtiments ainsi que les véhicules), selon la FCEI.

Priorité aux PME du Québec

Face aux difficultés des PME et au ralentissement économique observé dans les derniers trimestres, la FCEI juge qu’elles devraient être au cœur des priorités de l’État québécois cette année.

«Il est temps de diminuer le poids fiscal qui freine davantage les petites entreprises d’ici que dans les autres provinces canadiennes, notamment avec des taxes sur la masse salariale 30% plus lourdes, note François Vincent. De plus, le ministre des Finances du Québec doit mettre fin à l’injustice fiscale qui empêche les plus petites entreprises des secteurs de la construction et des services d’avoir accès au taux d’impôt réduit pour petite entreprise. Enfin, il faut à tout prix limiter les augmentations des coûts gouvernementaux.»

La FCEI estime également que le fédéral, la province et les municipalités devraient alléger le fardeau administratif et réglementaire des PME. Elle souligne que plus de 2,25 millions de Québécois travaillent dans une PME, soit plus de 8 employés sur 10 du secteur privé.

Accaparé récemment par le réseau public en grève et par le soutien et l’attraction de multinationales, notamment pour la filière des batteries, le gouvernement Legault devrait se centrer sur les PME en 2024, d’après la FCEI.

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