Apprendre à devenir cheffe de la direction de Lavery en vendant du chocolat
Catherine Charron|Mis à jour le 06 août 2024Anik Trudel, cheffe de la direction du cabinet d'avocats Lavery (Photo: courtoisie)
À la tête des plus grandes entreprises du Québec, ces PDG sont bien souvent entrés sur le marché du travail en occupant des postes au bas de l’échelle. Voici les leçons tirées de ces premières expériences qui teintent encore aujourd’hui leur leadership.
LA PREMIÈRE JOB DU BOSS. Avant de se prêter à l’exercice de La première job du boss, la cheffe de la direction du cabinet d’avocats Lavery, Anik Trudel, ne s’était jamais vraiment demandé quelles avaient été les leçons tirées de ses premiers pas sur le marché du travail.
Encouragée tôt dans sa vie à faire preuve d’autonomie, elle a d’abord gagné des sous en gardant quelques enfants de son entourage dès l’âge de 11 ans. Ce que ses premiers revenus lui ont surtout permis de faire, c’est de prendre soin et de témoigner sa gratitude en gâtant ses proches.
«Je pouvais faire de beaux cadeaux, un gage de reconnaissance pour ce que je recevais moi-même de ces personnes-là. Et c’est quelque chose qu’encore aujourd’hui j’intègre tous les jours au travail. Je crois fondamentalement en l’importance de reconnaître rapidement les petits ou les grands bons coups», dit-elle.
À 15 ans, c’est toutefois derrière un comptoir du chocolatier et confiseur Laura Secord, dans l’arrondissement Côte-des-Neiges à Montréal, qu’elle a réellement fait son entrée sur le marché du travail. «J’ai quitté la maison à l’âge de 17 ans. J’avais besoin de gagner ma vie», raconte la dirigeante.
D’abord recrutée comme vendeuse, sa débrouillardise et son autonomie lui ont vite permis de gagner de nouvelles responsabilités, comme d’ouvrir et fermer le magasin, et de passer les commandes.
Après avoir enfilé son uniforme, elle devait s’assurer que son commerce soit bien rempli, que son espace de travail soit propre et ne manque de rien pour répondre aux besoins de la clientèle de l’établissement achalandé.
En remplissant des boîtes de chocolats et en préparant des laits frappés, Anik Trudel a vite compris que le client était roi. «Chacun a des goûts, des attentes, des postures différentes. Tu dois apprendre à t’adapter, et non l’inverse». Ce que cette leçon apprise à l’époque lui permet de faire aujourd’hui en tant que leader, c’est de se mettre dans les souliers de toutes les parties prenantes de l’organisation qui l’entoure, afin de prendre des décisions plus éclairées.
«Ça me permet de comprendre leur réalité, leurs particularités, leurs exigences. Être une leader, ça demande une grande intelligence émotionnelle», affirme la dirigeante.
Bien s’entourer
Anik Trudel éprouvait une certaine fierté à l’idée de travailler pour la bannière connue pour ses produits phares pour chaque occasion spéciale. Elle avait à cœur la mission de l’organisation, soit celle d’offrir un «service signature» de qualité, une habitude qu’elle a gardée tout au long de sa carrière.
Ce souci du détail, il se reflétait dans le marchandisage de ses étalages, dans l’uniformité du service offert aux clients, dans les pratiques d’hygiène aussi. Et tous ces fins détails, c’est sa mentore qui les lui a appris, la première sur la longue liste de personnes qui l’ont accompagnée tout au long de son parcours professionnel.
«Elle était très exigeante, mais très généreuse de sa personne. J’étais quand même jeune et elle a pris le temps de me montrer le travail. J’ai eu de la chance de connaître ça dans mon premier emploi», raconte Anik Trudel, qui tente aujourd’hui de redonner à son tour.
C’est pourquoi elle encourage les jeunes à oser demander de l’aide, tendre la main lorsqu’ils rencontrent des défis ou des embûches. «Il y a toujours quelqu’un qui va être là pour te donner une tape dans le dos dont on a besoin pour avancer», assure-t-elle.