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Au Diable Vert: une étoile de plus dans le ciel de Glen Sutton

Claudine Hébert|Publié le 27 juin 2019

PME DE LA SEMAINE. En moins de 15 ans ils sont parvenus à décupler les revenus annuels de l’entreprise.

PME DE LA SEMAINE. Réussir — et être rentable —, dans l’industrie touristique, plus particulièrement dans le domaine du plein air, constitue un défi de taille au Québec. Un tour de force qu’accomplit pourtant la station de montagne Au Diable Vert, à Glen Sutton, depuis une bonne décennie.

Depuis qu’ils en ont fait l’acquisition en 2005, Julie Zeitlinger et Jeremy Fontana ont transformé cette station de plein air en l’une des destinations les plus courues des Cantons de l’Est. Et ce, été comme hiver. « Nos quelque 120 places d’hébergement en refuge affichent complet tous les weekends de l’année. De juin à octobre, s’ajoutent à ces abris près d’une trentaine d’espaces de camping qui sont, eux aussi, occupés sept jours semaine. En fait, nous affichons complet près de 260 jours par année », soutient Jeremy Fontana.

En moins de 15 ans, ce couple formé d’une Autrichienne et d’un Italien, parents de quatre enfants, a permis de décupler les revenus annuels de l’entreprise qui se situent aujourd’hui entre 1 et 2 M$.

D’où vient la clientèle ? Majoritairement du Québec, indique Jeremy Fontana. « Inutile de s’obstiner à investir des dizaines de milliers de dollars pour attirer une clientèle hors Québec. On n’offre ni chasse ni baleine ni produits autochtones ou tourisme gourmand, soit les principales attractions qui attirent les touristes hors Québec. Remarquez, près de 10 % des visiteurs proviennent tout de même de l’extérieur de la province. »

«En fait, nous affichons complet près de 260 jours par année », soutient Jeremy Fontana. (Photo: courtoisie)

Quelle est donc alors la recette de cette PME touristique qui compte maintenant une vingtaine d’employés ? Croître tout en préservant l’intimité des lieux, répond le propriétaire. L’entreprise qui s’étendait au départ sur une superficie de 200 acres en compte aujourd’hui plus de 460, dont une centaine sont situés en bordure de la rivière Missisquoi. « Notre destination offre un des rares panoramas québécois dignes des Préalpes européennes, situés à moins de 90 minutes du pont Champlain. Une vue spectaculaire presque vierge d’habitation à laquelle nous avons ajouté diverses activités qui peuvent occuper les visiteurs pendant au moins une semaine », ajoute Jeremy Fontana.

Parmi ces activités, on note le Vélo-Volant, la descente de la rivière Missisquoi sur embarcation, et, depuis l’été dernier, le National Geographic ObservÉtoiles, le tout premier planétarium extérieur à réalité augmentée au monde, signale Jeremy Fontana. Cet amphithéâtre de 184 sièges, aménagé à plus de 300 m d’altitude, constitue un investissement de plus de trois quarts de millions de dollars. L’an dernier, les 35 soirées ont affiché, elles aussi, complet. Les propriétaires ont d’ailleurs réussi à obtenir pour la station, l’appellation de Réserve internationale de ciel étoilé. Il s’agit de la 2e destination du genre au Québec, après l’observatoire du Mont-Mégantic, à obtenir ce titre. Au total, le Canada en compte 20.

Ce n’est pas la seule distinction que collectionne maintenant cette destination. En janvier dernier, la station Au Diable Vert a, pour une 2e fois en trois ans, remporté le World Travel Award dans la catégorie Canada’s Leading Wilderness Resort. L’entreprise a réussi à décrocher ce titre devant le chic Clayoquot Resort, de l’ile de Vancouver, en Colombie-Britannique (un séjour y coûte près de 2000 $ la nuit par personne), un habitué de ce prix depuis la création de cette catégorie en 2015.

Au Diable Vert en bref

— Année de fondation : 1998

— Nombre d’employés : 24, dont trois dédiés au marketing et développement

— Chiffre d’affaires : Entre 1 et 2 M$

— Bon à savoir : l’activité ObservÉtoiles ne contribue pas seulement à augmenter la notoriété de la station de montagne Au Diable Vert, elle stimule aussi l’activité économique de plusieurs commerçants à Sutton. Il faut savoir que plus de 75 % des gens qui participent à ces soirées ne séjournent pas à la station. La plupart des commerçants, notamment l’Auberge Sutton Brouerie estime voir des hausses d’achalandage d’au moins 15 % à 20 % les jours de présentation de l’activité.