Marc Beaudin (Photo: Courtoisie)
Depuis l’ouverture de son restaurant en 2001 à Montréal, Au Pied de Cochon (PDC) s’est développé en ajoutant une érablière, une cidrerie et une foule d’aliments vendus au détail.
Toutefois chaque lancement donnait lieu à des signatures visuelles disparates, sans cohésion entre les différents produits. «On n’était pas si organisé que ça, avoue Marc Beaudin, l’associé du chef Martin Picard dans cette aventure. On ne savait pas qu’on allait se ramasser avec autant de produit.»
À titre d’exemple, le copropriétaire de l’entreprise explique que Martin Picard aimait bien consulter ceux qui avaient confectionné ces délices au sujet de l’étiquette.
«On a réalisé qu’il manquait une ligne directrice, poursuit-il. L’idée de faire participer tout le monde fonctionne plus ou moins. Ce qu’on faisait avant marchait à petite échelle, mais pas avec presque 40 produits. Après 22 ans, il était temps de revoir notre identité visuelle et notre image de marque.»
PDC a donc fait appel à l’agence Sid Lee pour uniformiser et rafraichir le design de ses aliments, comme des condiments, des tartes, des tourtières et des sauces, qui représentent environ le quart de ses revenus. La facture visuelle de ses alcools demeure cependant inchangée.
Le symbole de la marque, le cochon, les couleurs, le langage et la typographie ont notamment été revus. Inspirée des gilets de chasse, la couleur orange est centrale dans cette nouvelle approche. Elle est entre autres accompagnée ici et là d’un vert forêt, d’un rouge pomme et de différentes teintes de bruns.
Le déploiement de ces nouvelles étiquettes se fera progressivement jusqu’à la fin de l’année. Il a commencé en mars avec trois sirops d’érable.
Meilleure mise en marché
Ce rafraichissement de la marque s’inscrit dans une volonté d’Au Pied de Cochon de mieux vendre ses produits sur les tablettes des supermarchés et des épiceries fines.
«Avoir un super produit et un bon nom est essentiel, mais il faut un effort commercial pour appuyer la commercialisation, note Marc Beaudin. On a beaucoup réalisé ça depuis un an et demi environ.»
Revamper l’image de la marque est un des éléments de la stratégie de PDC pour stimuler ses ventes. Une autre approche consiste à aller à la rencontre de la clientèle.
«On peut avoir de beaux produits sur les tablettes, mais si on n’est pas là, les produits ne se vendent pas, affirme Marc Beaudin. Par exemple, tous les jeudi et vendredi cet été, je vais me promener avec mon BBQ dans les stationnements d’épiceries pour fais découvrir nos relishs. Martin Picard est aussi allé dans plusieurs succursales de la SAQ pour faire déguster nos spiritueux. Il faut goûter pour acheter.»
Contrôle des coûts
L’entreprise qui emploie plus d’une centaine de personnes lors du temps des sucres doit cependant composer avec la rareté de la main-d’œuvre. Pour contourner le problème, elle s’est équipée afin d’être plus efficace.
De plus, elle a choisi de contrôler ses dépenses et d’ainsi améliorer ses marges. «Au restaurant, on a décidé d’accueillir moins de gens, explique Marc Beaudin. Au lieu de faire 200 clients par soir, on en fait 130. Le chiffre d’affaires est moins grand, mais le bénéfice est aussi bon. Cela nous permet également de garder notre personnel et de bonifier sa qualité de vie, car les soirées sont moins longues. Même chose à la cabane à sucre où on sert 40% moins de personnes.»
Pour assurer sa croissance, l’entreprise compte accroitre son offre, notamment en ajoutant une crème d’érable, ainsi que des desserts et des pâtés supplémentaires.
«Martin, c’est un grand créatif, précise son associé. C’est plus fort que lui, il veut en rajouter !»