Bad Monkey Popcorn se distingue avec un emballage compostable
Emmanuel Martinez|Publié le 06 Décembre 2023Fabio Zeppilli, cofondateur et vice-président des ventes, John Giove, PDG, et Joseph Zeppilli, vice-président du marketing, montrent le nouvel emballage de Bad Monkey Popcorn qui a remporté un prix à Toronto. (Photo: courtoisie)
Avec un nouvel emballage compostable pour réchauffer son maïs soufflé, la PME montréalaise Bad Monkey Popcorn compte sur cette innovation pour propulser davantage sa fulgurante croissance au Canada et aux États-Unis.
Présenté en octobre au salon Grocery Innovation Canada, l’emballage, surnommé Heat N’ Eat, est le premier se mettre au four micro-ondes ou conventionnel et sur le BBQ avec du maïs déjà éclaté. Cette nouveauté a permis à Bad Monkey de remporter le prix du produit le plus durable à cet événement torontois ainsi qu’un autre au concours Prix Innovation en alimentation du Conseil de la transformation alimentaire du Québec en novembre.
« En Ontario, on a battu de gros joueurs américains, explique en entrevue Fabio Zeppilli, le cofondateur de l’entreprise avec ses trois frères. C’est une belle reconnaissance. D’ici un an, on va se détourner à 100% du plastique pour adopter cet emballage compostable. »
Fait à base de papier, ce sac pour le maïs soufflé prêt à manger a été développé par son équipe après 24 essais. Le résultat final sera commercialisé dans environ deux semaines.
Il s’agit d’un des moyens pris par cette entreprise fondée en 2015 pour conquérir l’Amérique du Nord. « On veut se distinguer avec ce volet environnemental, ainsi qu’avec l’expérience du pop corn chaud et croustillant, soutient Fabio Zeppilli. Du côté marketing, personne n’est aussi agressif que nous. On a plus de 100 000 abonnées sur les réseaux sociaux avec un excellent taux d’engagement. »
Au sud de la frontière
Jusqu’à présent, cette stratégie fonctionne. Le maïs soufflé décliné en une dizaine de saveurs, dont au lard, au ketchup ainsi qu’au sirop d’érable, est déjà commercialisé dans 25 000 points de vente en Amérique du Nord.
«On fait 80 % de nos revenus au Canada et 20% aux États-Unis, mais dans un an et demi, cela risque d’être l’inverse, explique le vice-président des ventes. Il y a tellement de potentiel, c’est incroyable.»
«Il y a une demande pour de l’innovation dans le marché, ajoute-t-il. Les détaillants aiment beaucoup nos produits. J’avais prévu plus de difficultés. On ne voit pas beaucoup de compétition. On veut devenir le roi du pop corn en Amérique du Nord. »
Puisque le marché américain est énorme et que la demande est au rendez-vous, Bad Monkey compte se concentrer sur le maïs soufflé déjà éclaté pour croître. Pas question pour le moment d’investir dans d’autres créneaux alimentaires à court terme. Mais à plus long terme, elle désire se diversifier. «On espère devenir comme Kellogg’s qui a commencé dans les céréales avant de s’étendre dans l’agroalimentaire.»
Clubs professionnels
Jeunes, les frères Zeppilli se faisaient surnommer «Bad Monkey» par leur mère lorsqu’ils n’étaient pas sages, d’où le nom de l’entreprise. Les deux hommes d’affaires sont actionnaires minoritaires de la PME qu’ils ont créée après avoir vendu la majorité à la société d’investissement Champlain en 2021.
«On est des cow-boys, dit Fabio Zeppilli. Toutefois, pour avoir la structure d’une compagnie qui fait des millions de dollars en revenu, il faut avoir de l’expérience et nous n’avions pas les compétences nécessaires. Avec Champlain, c’est plus professionnel qu’avant. On peut maintenant concurrencer les Américains les plus imposants.»
La PME montréalaise fera parler d’elle dans les prochains mois. Le contrat signé plus tôt cette année avec Disney pour lancer des emballages conjoints avec des marques du géant américain ne s’est pas encore matérialisé sur les tablettes, mais cela devrait se faire en 2024.
Des ententes avec des clubs professionnels de la LNH, de la NBA ou de la NFL sont aussi au menu. «On veut devenir le maïs soufflé officiel de deux ou trois équipes américaines de ces ligues, mentionne Fabio Zeppilli. On sera vendu en exclusivité dans leur stade. On parle avec 29 clubs et on espère choisir les meilleures offres d’ici trois mois. C’est important d’être là où les gens vivent du bonheur.»