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Ce que les caisses de bières ont appris à Alex Brisson sur le travail d’équipe

Catherine Charron|Mis à jour le 21 août 2024

Ce que les caisses de bières ont appris à Alex Brisson sur le travail d’équipe

Alex Brisson, PDG de Norda Stelo (Photo: courtoisie)

LA PREMIÈRE JOB DU BOSS. Les premières expériences de travail de celui qui campe depuis 12 ans le poste de PDG de la firme de génie civil Norda Stelo, Alex Brisson, n’auront pas été de tout repos. Sa ténacité lui a toutefois permis de tirer de précieuses leçons.

Avant d’être catapulté dans une zone rurale et isolée de l’Allemagne à la fin des années 1980 sans parler la langue pour prendre des relevés sismiques, Alex Brisson a d’abord été sauveteur pendant deux étés, puis livreur de bières O’Keefe dans la région de Québec.

Si en apparence, cette dernière semble plutôt anodine, elle était loin de l’être, selon les dires du principal intéressé, car il ne faisait pas que transporter les caisses de bouteilles dans les dépanneurs et autres points de vente qui croisaient sa route.

«On était toujours trois, deux employés et un étudiant. La première chose qu’ils faisaient le matin, c’était d’échapper une caisse de bières, ce qui en brisait généralement deux ou trois. On appelait ça la casse. Ça leur permettait de boire sur la route toute la journée», raconte-t-il.

Ce n’était pourtant pas l’exception. La boisson coulait à flots dans cet environnement de travail au milieu des années 1980 : Alex Brisson a déjà vu un collègue ouvrir une bouteille de 26 oz en début de journée et en jeter le bouchon par la fenêtre, un autre boire jusqu’à 16 Porter alors qu’il travaillait dans l’entrepôt. À la fin de la journée, tous se retrouvaient dans la salle des employés où la bière était à volonté. Malgré les accidents de travail que ça engendrait, un tel comportement était accepté et toléré.

Le travail en tant que tel était physiquement très exigeant, même pour le jeune athlète qu’il était à l’époque. En plus de livrer les palettes de caisses de bières même par temps très chaud, il donnait un coup de main dans l’entrepôt pour classer et y déplacer les bouteilles.

C’est pourquoi il n’a jamais été tenté de lâcher ses études en génie pour travailler davantage, malgré le salaire très intéressant qu’il percevait pour son âge : les tâches physiquement exigeantes même pour l’athlète qu’il était alors et la consommation excessive ont plutôt eu l’effet inverse.

Il n’est toutefois pas malheureux d’être demeuré à cet emploi au cours de l’été de ses 18 ans, car il a pu en tirer des leçons. Il encourage même les jeunes qui se retrouvent dans un milieu de travail exigeant de persévérer, d’être tenaces et persévérants malgré les défis, de «ne pas lâcher trop vite».

«On a à passer différentes étapes, et les premiers emplois, c’est une belle école de vie, estime-t-il. Il faut affronter quelques barrières, ça nous sert par la suite.»

L’importance du travail d’équipe

De ce milieu de travail exigeant, Alex Brisson a surtout appris l’importance du travail d’équipe. «J’ai saisi la synergie, la complémentarité et la complicité de tout ce monde-là», dit-il.

Depuis qu’il campe des postes de leadership, il tente du mieux qu’il le peut d’éviter de reproduire cette cassure qu’il observait entre les employés terrains et les patrons à cause du manque de communication.

«Je parle avec les gens, peu importe qui ils sont. Je m’intéresse à ce qu’ils font, et à leur faire sentir que c’est aussi important que ce que je fais. Je veux créer cette recette-là que tous travaillent ensemble, partagent la même vision et les mêmes objectifs.»