Chocolat Lamontagne: une nouvelle génération aux commandes
Emmanuel Martinez|Mis à jour le 15 octobre 2024Le fondateur de Chocolat Lamontagne, Richard Lamontagne (au centre), a vendu en juin son entreprise à ses deux enfants:Tina et Danny Lamontagne. (Photo: courtoisie)
Après une année de réorganisation de ses installations à Sherbrooke, Chocolat Lamontagne est prête à conquérir davantage le marché américain, et ce, avec une nouvelle génération aux commandes.
À la mi-juin, Tina et Danny Lamontagne ont pris les rênes de la PME fondée par leur père Richard en 1978. Ils ont racheté un bloc de 51% d’actions afin de devenir les uniques propriétaires. Danny assure la direction générale depuis quatre ans, tandis que Tina est basée en Floride où elle occupe le poste de vice-présidente aux ventes.
L’entreprise de 125 employés, qui brasse de belles affaires avec ses chocolats vendus chez Costco et ailleurs, souhaite accroître sa présence au sud de la frontière, où elle réalise déjà la moitié de son chiffre d’affaires.
«On a investi 15 millions de dollars (M$) depuis trois ans pour l’équipement et l’automatisation, explique Danny Lamontagne en entrevue. Pour les trois prochaines années, on veut augmenter les revenus de 35%.»
Ralentir pour accélérer
Le PDG explique que tout l’équipement est en place pour accroître la production sans avoir à faire des embauches ni dépenser davantage.
«On est passé de 30M$ en 2021 à 44M$ en 2022, avant d’atteindre 60M$ de revenus en 2023, mais cela devenait serré dans notre usine, car les ventes avaient dépassé nos capacités de fabrication, dit-il. On a pris la décision de ralentir le rythme et de fermer quelques clients pour réorganiser les installations afin de passer à la prochaine étape. Les revenus ont par conséquent baissé à 55 millions l’an dernier.»
Ce pas de recul pour bien installer des machines est maintenant terminé. Il estime donc que son entreprise sera en mesure d’atteindre un chiffre d’affaires d’environ 85M$ annuellement avec les machines et les employés en place.
Vive les couches
Chocolat Lamontagne a connu du succès en partie avec la fabrication de chocolat pour des marques privées des deux côtés de la frontière. Elle confectionne et emballe par exemple des classiques comme les amandes enrobées de chocolat pour des clients qui les revendent sous leur propre marque. La PME manufacture aussi des friandises en vrac que des clients vont par la suite emballer à leur goût.
Chocolat Lamontagne a su gagner le cœur des consommateurs grâce à sa propre marque qui porte le nom de l’entreprise. «Cela représente environ le quart de nos ventes, note Danny Lamontagne. Aux États-Unis, cela va très bien surtout avec notre produit vedette qui consiste en des pistaches enrobées de chocolat avec du sel de mer himalayen.»
L’entrepreneur estime que c’est grâce à des innovations en matière de produits que son entreprise a pu faire sa place sur les tablettes.
«On a commencé à produire il y a quatre ans des friandises avec deux ou trois couches de chocolat, précise-t-il. Cela nous a permis de prendre notre envol. Par exemple avec une couche de chocolat blanc et une autre de chocolat noir avec de la noix de coco grillée autour d’une amande.»
Bien qu’elle livre déjà ses produits au Texas, en Oregon et en Californie, la PME les présentera à Los Angeles à de potentiels clients au mois d’août. Elle est incorporée en Floride, afin de faciliter ses ventes chez nos voisins. Toutefois, toute la production se fait à son unique usine de Sherbrooke, qui doit rester le centre névralgique de Chocolat Lamontagne pour encore longtemps.