Consommer de façon plus responsable : l’enjeu de notre époque
auteur-576|Publié le 30 septembre 2019C’est un fait : nos modes de vie ont un impact sur l’environnement. Et, parce que nos choix ne sont pas ...
C’est un fait : nos modes de vie ont un impact sur l’environnement. Et, parce que nos choix ne sont pas toujours alignés sur les intérêts de la planète, on parle maintenant de consommation responsable. Désormais, bien des gens achètent « local » ou privilégient le covoiturage.
Mais en fait-on suffisamment ? Pour le savoir, le Fonds de solidarité FTQ, en collaboration avec la firme Léger, a sondé 1 002 adultes québécois à propos de leurs habitudes écoresponsables.
Les résultats de cet « écoportrait » sont présentés en ligne dans un format ludique où les citoyens sont invités à répondre à un court questionnaire sur quatre thématiques (transport, alimentation, habitudes d’achat, déchets et gaspillage) afin de comparer leurs propres gestes « verts » à ceux de la population québécoise. Nous avons fait le test.
Les limites du « geste citoyen »
Après avoir répondu au questionnaire, Jean-Pierre, 56 ans, professionnel dans une institution d’enseignement à Montréal, reconnaît que le Québec a beaucoup de chemin à faire sur le plan environnemental. « Et je m’inclus là-dedans ! précise-t-il. Je pense que le temps de la sensibilisation est révolu. Il faudrait de la coercition pour que les choses changent vraiment. Par exemple, si on nous faisait payer nos poubelles au poids… Selon moi, on atteindrait vite l’objectif zéro déchet ! »
Pour l’heure, selon L’écoportrait du Fonds de solidarité FTQ, 61 % des Québécois se sont déclarés incapables de vivre un an sans générer de déchets.
« Le bac brun est offert dans notre municipalité, et toute la famille participe », dit Michel, 43 ans, professionnel des relations publiques et père de deux enfants. « Par contre, je n’irais pas jusqu’à composter à la maison. Arriver à atteindre le zéro déchet, ce serait possible, mais pas sans des initiatives municipales et des réglementations plus sévères contre le suremballage. »
Le dilemme de l’achat « local »
L’écoportrait du Fonds de solidarité FTQ révèle que les Québécois veulent acheter des produits d’ici. En revanche, pour la grande majorité (80 %) d’entre eux, ce n’est pas pour une raison environnementale, mais pour encourager les producteurs locaux.
Cela dit, le prix demeure le critère décisif pour 37 % des Québécois ; le quart (26 %) des répondants accepterait tout de même d’acheter un chandail « fabriqué au Québec » s’il était vendu entre 5 $ et 9 $ de plus que le même chandail fabriqué à l’étranger.
Un résultat qui ne surprend pas Isabelle, 40 ans, qui a travaillé longtemps dans le secteur de la mode. « Le problème, dit-elle, c’est qu’en réalité il faudra certainement débourser plus que 10 $ supplémentaires pour un chandail fabriqué au Québec. »
Celle qui aime beaucoup les vêtements des créateurs québécois croit, hélas, qu’il s’agit encore d’un luxe…
Manger plus « vert »
L’écoportrait du Fonds de solidarité FTQ souligne en outre que la viande fait de moins en moins partie de notre menu quotidien. Pas moins de 41 % des Québécois disent avoir réduit leur consommation de viande au cours de la dernière année, contre un maigre 3 % qui disent l’avoir augmenté.
Maryse, 62 ans, consultante en informatique qui partage sa vie entre Sherbrooke et Vancouver, fait partie de ceux qui consomment moins de viande. « Depuis environ un an, j’ai coupé toute la viande, à l’exception du poisson », dit-elle.
Maryse est aussi sensibilisée par l’aspect « local » de son alimentation. Elle reçoit d’ailleurs un panier de légumes bios et locaux chaque semaine. « En lisant L’écoportrait, j’ai été surprise de constater que, pour bien des gens [NDLR : 41 % des répondants au sondage], le terme “local” s’étend à tout le Québec, souligne-t-elle. C’est vaste, le Québec… En ce qui me concerne, un produit local doit avoir été cultivé à moins de 50 ou 100 kilomètres de chez moi. S’il vient de la Côte-Nord, à 800 kilomètres de Sherbrooke…, je ne trouve pas que c’est très “local” ! »
À son avis, il faudrait trouver un moyen d’identifier plus clairement les produits vraiment « locaux »…
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Pour comparer vos habitudes écoresponsables à celles de la population québécoise, prenez quelques minutes pour répondre aux questions de L’écoportrait du Fonds de solidarité FTQ, portant sur le transport, l’alimentation, vos habitudes d’achat et les déchets et le gaspillage. Vous pourriez être surpris !