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COVID-19: leadership sous tension

Jeux de sociétés|Publié le 23 mars 2020

COVID-19: leadership sous tension

Un ou une leader est un phare qui éclaire la voie à suivre et qui guide dans l’obscurité de la crise. C’est aussi à travers l’adversité que l’on reconnaît l’étoffe des plus grands. (Photo: Josh Hild pour Unsplash)

BLOGUE INVITÉ. La crise provoquée par la COVID-19 désoriente. Les repères d’hier ne sont plus ceux d’aujourd’hui ni de demain. La boussole organisationnelle s’affole. 

À mesure que la crise évolue, on salue le leadership du premier ministre du Québec, François Legault, et de son équipe. À l’instar de nos élus, les dirigeants d’entreprises et les CA doivent faire preuve de leadership en élaborant des stratégies de réponse et en prenant des décisions cruciales dans un contexte d’urgence. 

Pour braver la tempête, nos dirigeants doivent canaliser l’énergie des employés vers une direction commune pour en limiter les conséquences et préparer l’avenir. 

La spirale des changements torpille tous les secteurs de l’entreprise et toutes les catégories d’employés, même celles longtemps protégées et vivant dans l’illusion d‘un environnement stable. La structure organisationnelle abat ses silos. Le pouvoir décisionnel se décentralise. Le sommet se rapproche de la base pour prendre le pouls et s’ajuster. Les dirigeants et leurs équipes développent de nouvelles manières de collaborer capitalisant sur l’intelligence collective. 

Ciment de la solidarité 

Le leadership est sous tension dans cet environnement mouvant, incertain et complexe. Devant la menace planétaire, les leaders ont comme arme leur jugement et leur discernement. Tout en incarnant les valeurs de l’entreprise, ciment de la solidarité collective, les dirigeants doivent faire preuve d’un leadership marqué par : 

  • L’empathie : la crise sème le chaos et la confusion. Elle porte le niveau de stress et d’émotion des employés à ébullition. Ils sont inquiets de leur avenir. La prise de conscience de ces préoccupations permet de désamorcer en partie les tensions, de communiquer efficacement et de convaincre.
  • La mobilisation : pour braver la tempête, il faut canaliser l’énergie des employés vers une direction commune pour en limiter les conséquences et préparer l’avenir.
  • La résilience : la résilience « se dit de ce qui présente une résistance aux chocs ». Pour naviguer à travers les flots tumultueux de l’adversité, les dirigeants résilients trouvent un sens à ces transformations majeures. Ils font de ces épreuves et échecs un trampoline pour se propulser vers l’avant et se réinventer.
  • L’humilité : la crise précipite la prise de décision et la profondeur de la réflexion s’en trouve limitée par la vitesse d’exécution et l’indisponibilité des données. La gestion s’opère en mode solution, itératif, avec des essais et aussi des erreurs. Dans de telles circonstances, les dirigeants doivent avoir la capacité d’admettre leurs erreurs et de s’excuser, le cas échéant.
  • La communication : l’un des défis consiste à maintenir le lien de confiance qui risque de s’effriter par les tensions, l’isolement et la détresse. Un leader doit avoir la capacité d’expliquer clairement et en toute transparence l’état de la situation sans complaisance. Le calme, la maîtrise de soi et la sincérité des propos démontrés par un dirigeant ou une dirigeante apaisent l’intensité des inquiétudes.
  • Le courage : la crise amène son lot de remises en question draconiennes. Des décisions difficiles et parfois impopulaires doivent être prises relativement aux ressources humaines, matérielles et financières. Diriger dans cette période de turbulence, c’est oser se remettre en question, changer de cap et trancher. Il faut monter au front.

Le leadership à l’ère de la COVID-19

 

«  À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. » — Pierre Corneille

La pandémie est vectrice d’incertitude, d’instabilité et d’inquiétude. Un ou une leader est un phare qui éclaire la voie à suivre et qui guide dans l’obscurité de la crise. C’est aussi à travers l’adversité que l’on reconnaît l’étoffe des grands leaders. Comme l’énonce si justement Pierre Corneille : « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. »