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Créer de la valeur à travers la crise

Valérie Lesage|Publié le 19 mai 2020

Créer de la valeur à travers la crise

Martin Cousineau, président de Lobe, poursuit ses activités philanthropiques sans restriction. Il peut le faire parce que son entreprise est bien capitalisée, parce qu’il la gère depuis toujours comme si on était en récession. (Photo: courtoisie - EEB)

BLOGUE INVITÉ. Au cœur de la longue crise que nous traversons, il y a des gestes qui forcent l’admiration. Dans la communauté des entrepreneurs, ces gestes-là sont partout, même si parfois silencieux, et ils ont tous en commun de créer de la valeur pour la société.


J’ai eu l’occasion de parler avec plusieurs chefs d’entreprises ces dernières semaines et je suis touchée par leur solidarité et leur sens aigu de la responsabilité. Soutenir financièrement des employés mis à pied temporairement, ce n’est pas une obligation, mais c’est ce que font beaucoup d’hommes et de femmes d’honneur, dans la mesure de leurs capacités.

 

Martin Cousineau, président de Lobe, qui a perdu plus de 80 % de son chiffre d’affaires à cause du confinement, est de ces gens-là. En plus, il poursuit ses activités philanthropiques sans restriction.

 

Il peut le faire parce que son entreprise est bien capitalisée, parce qu’il la gère depuis toujours comme si on était en récession. Quand même… il pourrait céder à la peur et se replier ; il a plutôt choisi d’agir, comme plusieurs autres entrepreneurs.

 

Julia Gagnon d’Attraction, manufacturier de vêtements de Lac-Drolet en Estrie, a tout fait pour devenir un service essentiel, afin de pouvoir ramener des employés au travail, consciente de l’impact terrible de mettre à pied 136 personnes dans un village de 1000 habitants.

 

Elle a démarré la production de masques et de blouses de contagion et, aujourd’hui, son entreprise en fabrique des milliers par jour pour protéger la population et les travailleurs de la santé.

 

Maillons importants

Nicholas Pedneault, président de Congebec, maillon important de la chaîne alimentaire, relève des défis jamais vus avec des comportements de consommation imprévisibles et des perturbations dans l’approvisionnement. Chaque jour, il trouve sa motivation dans l’idée qu’il joue un rôle vital pour la population. Et en tant que vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, il relevait récemment que les entrepreneurs de la région doivent faire la démonstration que le déconfinement peut bien se passer.

 

Ils doivent être exemplaires dans les mesures de sécurité, d’abord pour leurs employés, mais ensuite pour que notre province puisse se refaire une santé économique. Il faut tracer la voie correctement pour que Montréal puisse à son tour participer pleinement à l’effort. La responsabilité sociale des entrepreneurs a toujours son importance, mais dans cette crise, encore davantage.

 

Particulièrement conscients des risques de l’anxiété sur la santé mentale, Sébastien Cordeau de la coopérative horticole Groupex a lancé une initiative remarquable. Les 113 membres de la coop se sont donné la mission de contribuer aux rapprochements familiaux par le mieux-être.

 

Ils ont pris le temps d’écouter leurs équipes et de demander à chacun : comment tu te sens ? Et comment va ta famille ? Cette écoute a fait beaucoup de bien et elle a été accompagnée d’un autre geste : l’envoi d’une trousse de santé et mieux-être à tous les membres, aux partenaires d’affaires et finalement, à l’industrie. 

 

Je pourrais poursuivre avec un grand flot d’exemples… J’en choisis un dernier. Le président des Capitales de Québec, Michel Laplante, cherche par tous les moyens à offrir une mini saison de baseball en respectant la distanciation sociale.

 

Jusqu’ici, des obstacles se dressent à chaque solution trouvée… Mais il continue d’essayer parce que son souci, c’est de redonner de la joie aux gens. Créer de la valeur pour une société, c’est plus qu’une question d’argent.