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District M veut devenir une «Licorne»

Denis Lalonde|Publié le 25 janvier 2019

District M obtient un financement de 12M$ pour accélérer ses travaux de R-D et sa croissance internationale.

La PME montréalaise District M obtient un financement de 12 millions de dollars pour accélérer le développement de ses produits et sa croissance internationale. 

Investissement Québec et le Fonds de solidarité FTQ injectent respectivement 9M$ et 3M$ dans l’entreprise. 

Il s’agit d’un deuxième investissement pour le Fonds de solidarité dans District M après un premier financement de 8M$ annoncé en septembre 2016.

Fondée en 2013, l’entreprise offre une plateforme d’échanges publicitaires pour faire le lien entre divers éditeurs et annonceurs. L’entreprise, qui génère des revenus annuels de 100M$, compte parmi ses clients des entreprises comme CBS, Conde Nast, eBay, Walmart et Air Canada. 

«Au départ, nous avions un objectif clair, développer la meilleure stratégie pour aider les éditeurs qui avaient de la difficulté à effectuer leur virage numérique à faire le saut dans l’industrie de la programmatique», raconte Jean-François Côté, président et chef de la direction de District M, une entreprise qui compte 100 employés dans ses bureaux de Montréal, Toronto, New York et Los Angeles. 

«Il y a six ans, à partir du moment où un internaute cliquait sur une page web, il fallait compter de 2,5 à 3 secondes avant que la publicité s’affiche. Aujourd’hui, tout se joue en millisecondes. Il faut être beaucoup plus rapide pour éviter que les usagers quittent la page avant d’avoir visionné la publicité», explique M. Côté. 

Cette course à la vitesse force les entreprises à innover. Selon le dirigeant, ce qui fait la différence aujourd’hui est la qualité de la plateforme technologique, puisque les éditeurs comprennent beaucoup mieux l’environnement numérique.

Objectif Licorne

«Avec le financement de 12M$, nous voulons d’abord doubler la taille de l’entreprise d’ici deux ans, tant au niveau du personnel que des revenus. Puis, d’ici cinq ans, nous aimerions que la valorisation de la société atteigne le milliard de dollars, ce qui ferait de District M une licorne québécoise ayant son siège social à Montréal», affirme M. Côté. 

Ce dernier ajoute que l’entreprise souhaite consolider sa présence dans ses marchés actuels et accélérer son expansion internationale en ciblant l’Europe, l’Australie et le reste de l’Asie-Pacifique. À ce jour, la société génère 65% de ses revenus aux États-Unis, 20% au Canada et 15% en Europe. 

La société dit également avoir un plan de croissance par acquisitions dans des «niches très précises». Jean-François Côté explique que District M procédera à des acquisitions pour atteindre divers objectifs, comme pour augmenter sa pénétration dans divers marchés ou pour acheter des technologies en intelligence artificielle ou en apprentissage automatique. «Par exemple, aujourd’hui, de plus en plus de gens se désabonnent de leur service de câblodistribution et préfèrent utiliser des applications comme Netflix sur leur téléviseur intelligent. Il y a une opportunité pour nous de ce côté. Nous pourrions donc tenter d’acheter une entreprise qui détiendrait un produit qui nous aiderait à améliorer notre technologie», dit-il.

Le dirigeant précise que District M est exempte de dette et qu’elle peut obtenir des facilités de crédit pour réaliser des acquisitions «de 30M$, 40M$ ou 100M$».

Devenir une «prétendante à la Coupe Stanley»

Les fonds doivent aussi permettre à l’entreprise d’accélérer sa croissance par l’ouverture de bureaux à Paris et à Londres d’ici six mois, de même que par l’embauche de personnel au sein de son équipe technique. Cette dernière a pour mandat de développer son portefeuille de solutions dans les domaines de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage automatique.

«Nous cherchons tant des employés expérimentés que des jeunes qui viennent de terminer leurs études», raconte Jean-François Côté. Le dirigeant dit voir District M comme une équipe de hockey qui signe de bons agents libres et repêche des joueurs à l’avenir prometteur pour devenir une sérieuse prétendante à la Coupe Stanley, ou un leader mondial, dans son industrie.