Emballage Cartier surveille les grèves dans les ports d’Amérique du Nord
Initiative de journalisme local|Mis à jour le 08 octobre 2024«En ce moment, nous avons un bateau en provenance d’Italie qui fait la ligne au port de Montréal. Nous n’avons pas pu le détourner», regrette Sylvie Nadon, directrice des achats chez Emballage Cartier. (Photo: Julien Dubois, Initiative de journalisme local)
Emballage Cartier de Saint-Césaire surveille de près la grève qui se généralise dans les ports de Montréal et de l’Est américain. L’entreprise québécoise travaille avec des fournisseurs répartis en Amérique du Nord.
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Bien qu’Emballage Cartier fonctionne essentiellement par la route, la grève frappant actuellement les ports de Montréal et de l’Est américain pourrait avoir tout de même des conséquences dans le temps pour la grande entreprise basée à Saint-Césaire. Son approvisionnement est en premier lieu concerné.
«En ce moment, nous avons un bateau en provenance d’Italie qui fait la ligne au port de Montréal. Nous n’avons pas pu le détourner, regrette Sylvie Nadon, directrice des achats. Il transporte du matériel pour nos machines et l’arrivée des pièces est reportée d’une semaine.
Un délai qui n’a pas de conséquence pour le moment. « Nous avons déjà ces pièces en inventaire, rassure Sylvie Nadon. Mais je suis davantage préoccupée par la grève dans les ports aux États-Unis. Nous avons des partenaires en Amérique du Nord et leur manque d’approvisionnement pourrait avoir des répercussions sur nos produits en termes de quantité et de fabrication. »
Gestion des matières premières
Les fournisseurs d’Emballage Cartier pourraient subir des pénuries de matières premières. Un scénario qu’envisage la directrice des achats, sans pour autant garder l’espoir d’une résolution rapide du conflit lié à la convention collective des débardeurs.
« Notre volume de pellicule plastique est bon pour le moment, mais il ne faut pas que le problème perdure. On ne connaît pas les ressources de nos partenaires et si le blocage perdure, on aura un problème. Néanmoins, le coût des grèves est gigantesque pour les États-Unis en termes d’importation et d’exportation. Par conséquent, je doute que le pays laisse la situation perdurer.»
En attendant, plusieurs problèmes se profilent. « La situation de blocage crée un stress sur la chaîne d’approvisionnement, analyse Sylvie Nadon. Les délais de livraison seront plus importants et les prix vont augmenter. Il est aussi possible que nous nous tournions vers d’autres fournisseurs partenaires qui travaillent de manière différente. Ainsi, notre produit final pourrait se voir modifier et il est important de communiquer là-dessus avec nos clients, car certains d’entre eux évoluent dans des milieux très réglementés, comme la santé, par exemple.»
Des solutions
Le signal d’alarme n’est pas encore tiré et l’entreprise est déjà prête à parer à ce genre d’éventualité.
« Nous avons des plans de contingence, poursuit la directrice. Des ententes ont déjà été actées avec des fournisseurs dans ce genre de conditions. Ce n’est pas le premier moment difficile que nous traversons. La crise de la COVID a exigé des arrangements particuliers, tout comme la grève des camionneurs qui a suivi. On pense aussi à l’ouragan Hélène qui touche les États-Unis. Nous n’avons pas eu de conséquences pour le moment, mais lorsqu’un ouragan touche le golfe du Mexique, cela frappe les usines de résines, une matière dont nous avons besoin pour le plastique. »
À l’interne aussi, Emballage Cartier pourrait subvenir en partie à ses besoins pour un temps donné.
«Nous pouvons produire plus pour prévoir les pénuries, car nous avons des espaces de stockage au sein de l’entreprise de Saint-Césaire et de notre succursale en Ontario. Des entreprises partenaires pourraient aussi nous soutenir, assure Sylvie Nadon. On a les capacités financières et de stockage pour éviter les ruptures. On a les reins solides.»
Par Julien Dubois, Initiative de journalisme local, Le Journal de Chambly