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La parité homme-femme en entrepreneuriat au Québec n’est pas pour demain ni après-demain, selon une nouvelle étude dévoilée mercredi par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et Femmessor.
Malgré une croissance impressionnante de 32 % des entreprises détenues par les femmes de 2017 à 2019, contre seulement 3,7 % chez les hommes, les femmes ne possédaient que 25,2 % des entreprises constituées en société au Québec en 2019. Ce taux était de 22,8 % dix ans plus tôt.
« C’est intéressant de constater que les femmes ont eu un rattrapage, mais au rythme que cela se déroule, cela va prendre plus de 20 ans avant d’atteindre la parité. Donc, il faut agir », a affirmé le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, en entrevue avec Les Affaires.
Le rapport souligne notamment que les entreprises féminines sont aussi plus petites. « La taille moyenne d’une entreprise détenue par une femme a été estimée à environ quatre employés, tandis que celle d’une entreprise détenue par un homme compte cinq employés », indique le document.
Michel Leblanc croit donc qu’il faut non seulement travailler sur le nombre d’entreprises dirigées par les femmes, mais aussi sur leur croissance pour qu’elles atteignent en moyenne la même taille que celles appartenant aux hommes.
Scénarios
Le rapport présente différents scénarios pour l’évolution de l’entrepreneuriat féminin d’ici dix ans. Par exemple, si la croissance du nombre d’entreprises appartenant aux femmes atteint 35 % durant cette période, soit un peu plus que les bons résultats enregistrés avant la pandémie, la proportion de l’entrepreneuriat féminin serait alors de 34 % au Québec. Ce serait 11 700 entreprises féminines de plus qu’actuellement.
« Si on continue à les soutenir, je suis très confiante que cette lancée va se poursuivre », a souligné la PDG de Femmessor, Sévrine Labelle.
Selon elle, l’impulsion fournie par des programmes du fédéral et du gouvernement du Québec a permis d’accélérer la croissance de l’entrepreneuriat féminin.
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Malgré tout, les biais auxquels font face les femmes d’affaires et un plus difficile accès au financement constituent des freins identifiés par les entrepreneures pour lancer leur entreprise. À cela s’ajoute une aversion au risque, un manque de confiance en soi et la conciliation famille-travail, selon rapport.
Encore la pénurie de main-d’œuvre
Sévrine Labelle voit cependant des tendances positives se profiler comme les banques et les autres acteurs financiers qui ont des programmes spécifiques pour les femmes ou les minorités. Une meilleure formation du personnel pourrait aussi minimiser les possibles biais vécus par les femmes. Des garanties de prêts ou d’autres actions de l’État donneraient un coup de pouce aux femmes pour que leurs projets reçoivent le feu vert d’institution financière privée ou coopérative.
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Le rapport soulève aussi une question qui est sur toutes les lèvres dernièrement au Québec : la pénurie de main-d’œuvre. Même si les scénarios envisagés par le rapport tiennent pour acquis que le nombre d’entreprises aux mains des hommes restera la même, celles-ci auront besoin de main-d’œuvre. S’il n’en reste pas assez pour de nouvelles entreprises féminines, il serait illusoire de penser que leur nombre pourra augmenter significativement. Dans ce contexte, une augmentation des seuils d’immigration, une meilleure productivité et une formation accrue de la main-d’œuvre sont des conditions essentielles pour une plus grande proportion d’entreprises créées par des femmes.