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Fuga prend son envol

Emmanuel Martinez|Publié le 07 juin 2021

Fuga prend son envol

«La population veut des produits locaux, du bio, de la qualité. C’est exactement ce qu’on offre avec un cannabis de haut niveau, avec un goût intéressant et un effet prédictible», dit le patron de Fuga, Philippe Laperrière. (Photo: courtoisie)

Venant à peine de commercialiser son premier cannabis, Fuga compte ouvrir un autre site de production dans la région de Québec l’an prochain, a appris Les Affaires.

Installée à Stoneham, où elle produit du cannabis biologique sur 800 m2, la PME s’implantera à Cap-Tourmente.

«On termine les plans et la construction commencera cet automne, a expliqué en entrevue Philippe Laperrière, PDG et fondateur de Fuga. Il s’agira d’un site d’exploitation intérieur comme à Stoneham, mais aussi à l’extérieur. Puisqu’il aura un moins bon look en raison des aléas de la nature, le cannabis extérieur est destiné à l’extraction, pour des huiles, des résines et des produits ingérables.»

Fuga, qui signifie «envol» en latin, compte générer de 25 à 40 emplois à Cap-Tourmente seulement, soit environ le double qu’actuellement.

 

La qualité

Se spécialisant dans du cannabis haut de gamme cultivé à échelle humaine, l’entreprise vient de lancer son premier produit: le Tropicanna Cookies. Elle a conclu une entente avec Abba Medix pour distribuer ce cannabis médical au Québec et ailleurs au pays.

«On a trouvé un bon partenaire qui aide notamment des vétérans des Forces armées aux prises avec des séquelles de leurs missions en zones de combat, précise Philippe Laperrière. Je ne voulais pas nécessairement aller avec les plus gros, car parfois avec eux, on est juste un autre produit dans le catalogue. Je voulais en choisir un qui est dynamique et qui va croître.»

Fuga se lance d’abord dans le créneau du cannabis médical, mais vise aussi le secteur de la consommation récréative. Philippe Laperrière s’y connaît dans ces deux domaines, car il a décidé de se lancer en affaires dans cette industrie à la suite d’un grave accident de vélo de montagne en 2018.

«J’ai subi un traumatisme crânien et je ne pouvais pas travailler. J’avais des symptômes comme des nausées, des maux de tête et des étourdissements que je n’arrivais pas à soulager. J’ai donc essayé du cannabis et mes symptômes ont disparu», souligne le patron de Fuga. Il ne consommait pas de marijuana avant cet accident, mais il a changé son fusil d’épaule depuis.

Cette expérience lui a donné envie de se lancer dans la production et la vente de cannabis. Trois semaines après avoir présenté son plan d’affaires, il avait récolté 4 millions $ d’investisseurs sérieux.

 

Taille humaine

Son approche se veut artisanale, à petite échelle, avec une culture en sols vivants où des vers de terre et certains champignons viennent alimenter le terroir.

«On n’est pas dans le volume, mais dans la qualité, dit Philippe Laperrière. Chaque étape est faite à la main comme la taille. Pour une récolte de 80 kg, c’est 25 000 $ dépensés en taille. Notre séchage se déroule lentement sur au moins 12 jours pour mieux conserver les terpènes et les autres propriétés de la plante.»

Même si la concurrence est forte sur le marché du cannabis, Fuga n’estime pas s’être mis à table trop tardivement.

«La population veut des produits locaux, du bio, de la qualité. C’est la tendance lourde au niveau consommation et c’est exactement ce qu’on offre avec un cannabis de haut niveau, avec un goût intéressant et un effet prédictible», plaide le PDG de Fuga.

Il croit que le marché du cannabis imitera celui de la bière où les consommateurs se sont davantage tournés vers des produits de qualité des microbrasseries

C’est pour cette raison que Fuga explore déjà des opportunités d’affaires ailleurs au pays, afin de mettre sur pieds de 5 à 7 autres sites d’exploitation.