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Groupe Olivier: le concessionnaire sans frontières

Claudine Hébert|Mis à jour le 26 juillet 2024

Groupe Olivier: le concessionnaire sans frontières

Au total, l’entreprise, dont le siège social est demeuré à Saint-Hubert, détient 23 concessions (dont 21 dans la Belle Province) et trois centres de véhicules d’occasion. (Photo: Facebook)

En moins de 15 ans, le propriétaire de la concession Ford Saint-Hubert, Jacques Olivier, est passé d’un seul commerce à près de 25. Ce qui en fait un des trois plus importants groupes de concessionnaires automobiles au Québec. Et foi de l’homme d’affaires montérégien, ses emplettes sont loin d’être terminées.

Depuis 2010, le PDG du Groupe Olivier multiplie les acquisitions qui lui ont permis de prendre de l’expansion en Montérégie, en Estrie, sur la Rive-Nord de Montréal, ainsi que sur la Côte-Nord et même au Nouveau-Brunswick. Les concessions Nissan Grand-Sault et Honda Bathurst lui appartiennent. Au total, l’entreprise, dont le siège social est demeuré à Saint-Hubert, détient 23 concessions (dont 21 dans la Belle Province) et trois centres de véhicules d’occasion.

Expansion américaine en vue

«Et si tout se déroule bien, notre groupe pourrait ajouter au tableau deux nouvelles adresses d’ici la fin de l’année 2024. Une au Québec et une autre… dans l’État de New York», affirme Jacques Olivier qui ne peut en dire plus pour le moment.

À ce propos, si la transaction new-yorkaise se concrétise, le Groupe Olivier deviendrait la troisième entreprise du Québec (avec H Grégoire et Groupe Holland) à détenir au moins une concession automobile au pays de l’Oncle Sam. «Cette acquisition nous permettrait de faciliter la transition de nos véhicules d’occasion vers le marché américain sans avoir à verser une commission à un intermédiaire», souligne le concessionnaire. Mentionnons que plus de 250 000 véhicules d’occasion canadiens prennent la route du marché américain chaque année.

Le PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec, Ian P. Sam Yue Chi, salue l’expansion du Groupe Olivier. «Il s’agit désormais d’un modèle d’affaires que préconisent plus de 75% de nos membres. L’expansion leur permet de diversifier leurs marques automobiles tout en diversifiant leur empreinte régionale. Ce qui permet de mieux répartir les risques et les succès au sein de notre industrie», soulève le représentant de tous les concessionnaires de la province.

Vive la diversification

La diversification est justement la principale motivation qui a incité Jacques Olivier à prendre de l’expansion pour la première fois en 2010. «Lors de la crise économique de 2008-2009, je venais de racheter la concession de mon paternel (Ford Saint-Hubert). Je n’ai pas du tout apprécié le sentiment de dépendance envers une seule marque automobile, et surtout les conditions monétaires exigées par cette dernière pour en assurer la survie», raconte le concessionnaire.

Lorsque Hyundai Canada a signalé son intention d’ouvrir une concession à Saint-Basile, Jacques Olivier a instantanément déposé sa candidature. En obtenant l’aval du manufacturier sud-coréen pour mener cette nouvelle adresse, le coup d’envoi était lancé pour les projets d’expansion de l’entreprise.  

Pour l’anecdote, l’entourage de Jacques Olivier ne comprenait pas qu’un concessionnaire de la Rive-Sud veuille acheter des concessions sur la Côte-Nord. Le groupe en détient actuellement six (trois à Sept-Îles, trois à Baie-Comeau). La distance était beaucoup trop grande, soutenaient plusieurs détracteurs. «Ils ont été encore plus surpris lorsque j’ai acheté des concessions dans les Maritimes», raconte, tout sourire, le président et principal actionnaire du Groupe Olivier.

Bien s’entourer

Jacques Olivier tient à souligner que la solide expertise de sa garde rapprochée, formée d’une trentaine de gestionnaires, s’avère un avantage non négligeable pour l’aider à déployer ses ailes ailleurs qu’en Montérégie. Puisque ses deux principaux associés Daniel Fox et Michel Martineau s’expriment fort bien dans la langue de Shakespeare, la barrière de la langue, dit-il, ne constitue nullement un obstacle pour magasiner des concessions hors Québec.

Connaître la culture de la communauté où évolue la concession ainsi que ses réalités opérationnelles font aussi partie des atouts indispensables, avise le dirigeant qui compte près de 1000 employés au sein de sa vingtaine de concessions. «À mes yeux, c’est un privilège de pouvoir rassembler la vingtaine d’hommes et de femmes qui dirigent nos concessions autour d’une table et de les voir discuter et d’échanger sur les bonnes pratiques de l’industrie», mentionne le concessionnaire.

Mais le plus important, c’est d’être entouré de professionnels qualifiés sur place. «Il faut travailler avec des avocats, des comptables et des notaires de la ville ou du moins de l’État ou la province de la concession convoitée. Il faut s’entourer d’experts qui connaissent bien leur marché et les subtilités des lois locales», explique-t-il.

«Et, d’insister Jacques Olivier, mieux vaut collaborer avec des professionnels qui nous ont été recommandés par notre propre entourage juridique et financier que de se fier aux suggestions d’un moteur de recherche sur le web.»

Une recette, qui à ce jour, a porté ses fruits.