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Hausse de 6% des tarifs d’électricité

Dominique Talbot|Publié le 31 mars 2023

Hausse de 6% des tarifs d’électricité

(Photo: 123RF)

À quelques heures de l’entrée en vigueur des nouvelles augmentations des tarifs d’électricité, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) hausse le ton et lance une pétition pour que Québec diminue le fardeau fiscal des PME.

Dès demain, donc, le prix de l’électricité augmentera de 6,5% pour les entreprises. Pour celles facturées au tarif industriel de grande puissance (tarif L), la hausse sera de 4,2% alors que le prix pour les particuliers sera de 3%.

«Arrivant le 1er avril, ce n’est pas un poisson d’avril, mais les dirigeants de PME se demandent si ce n’est pas eux les poissons en regardant cette forte augmentation qui arrive pendant qu’Hydro-Québec se réjouit de ses profits historiques», dit sans détour François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.

Selon lui, il est évident que cette nouvelle hausse va «mettre une pression sur l’augmentation des prix aux consommateurs et une difficulté supplémentaire pour les petites entreprises». La goutte qui fait déborder le vase pour la Fédération.

S’adressant directement aux ministres Eric Girard et Pierre Fitzgibbon dans une pétition que les entreprises peuvent signer depuis ce matin, l’organisation économique dénonce notamment «l’imposition injuste pour les petites entreprises» et «la hausse des salaires et des taxes sur la masse salariale».

Elle demande, entre autres, la réduction de la taxe sur la masse salariale, une baisse du taux d’imposition pour les PME de la province «pour atteindre la moyenne canadienne de 2,4%» et l’augmentation de la déduction pour les petites entreprises à 600 000 $.

«Les entrepreneurs québécois doivent surmonter de nombreux défis, mais avec une fiscalité désavantageuse pour les petites entreprises, dit M. Vincent. Pour que les PME puissent offrir et montrer à la province tout leur talent et leur valeur, il faut que le gouvernement en prenne soin et leur permette de s’épanouir.»

 

«Choc tarifaire»

Rappelons qu’en 2019, le gouvernement de la CAQ avait retiré à la Régie de l’énergie la responsabilité de fixer certains tarifs d’électricité. Sous le bâillon, il avait adopté la Loi visant à simplifier le processus d’établissement des tarifs d’électricité. Il prévoyait un gel des tarifs en 2020 et une augmentation annuelle de 2% arrimée à l’inflation à partir de 2021. En comparaison, la hausse de l’année dernière était de 2,6%.

«Ce choc tarifaire est une tuile de plus qui tombe sur la tête des PME déjà bien affaiblies par la pénurie de main-d’œuvre, la hausse des coûts et la dette pandémique qu’elles doivent encore rembourser», affirme François Vincent, qui souligne au passage que selon les données compilées par son organisation, la hausse de 6,5% qui entre en vigueur demain «est la plus forte jamais enregistrée en 25 ans».

Dans un rapport de recherche publié en février, la FCEI écrivait que 64% des dirigeants de PME subissaient un impact négatif important en raison de l’inflation et que 73% se voyaient dans l’obligation d’augmenter leurs prix.