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Kamal Munir, le champion de l’inclusion

Karl Moore|Publié le 05 août 2021

Kamal Munir, le champion de l’inclusion

Kamal Munir est le nouveau vice-chancelier de l'Université de Cambridge. (Photo: courtoisie)

BLOGUE INVITÉ. Le nouveau vice-chancelier de l’Université de Cambridge, Kamal Munir, se prépare à avoir un impact sur les efforts d’équité, de diversité et d’inclusion de la célèbre université dès son premier mandat à l’automne 2021.

M. Munir est professeur de stratégie et de politique à la Judge Business School de Cambridge depuis 2000, après avoir enseigné pendant quatre ans à l’Université McGill. Champion de longue date de la diversité et de l’inclusion, sa nouvelle nomination est l’occasion idéale pour lui d’insuffler un changement durable à l’université alors que le monde sort de son état de pandémie.

«Mon rôle touche à tout ce qui concerne le côté humain, explique M. Munir, notamment les RH, les initiatives en matière de diversité et d’inclusion, les différents musées universitaires et l’engagement non seulement au sein de l’université, mais aussi à l’extérieur.»

Cambridge est profondément liée à sa base mondiale d’anciens élèves et à sa communauté élargie, et le rôle de M. Munir consiste à s’assurer que l’université développe et renforce ces liens.

En créant de nouvelles initiatives pour soutenir les relations entre tous ceux qui ont un lien personnel avec l’université à travers le monde, il peut renforcer la position de Cambridge en tant que force unificatrice qui rassemble les grands esprits, quelles que soient les distances et les différences.

«L’université possède huit musées et des jardins botaniques de classe mondiale, et les collections ont une grande signification pour de nombreuses communautés dans le monde, dit M. Munir. Comment pouvons-nous les utiliser comme un pont? Ce n’est que l’un des ponts que nous avons, bien sûr, ainsi que nos activités de recherche, d’enseignement et autres. Comment pouvons-nous rapprocher l’université de la communauté qui nous entoure et de la communauté mondiale? À l’intérieur de l’université, comment pouvons-nous en faire un lieu plus solidaire, plus aimable, plus égalitaire pour tous, et faire face aux différents défis auxquels nous sommes confrontés?» 

Dans l’espace hautement traditionnel qu’est Cambridge, où la classe et le capital social ont longtemps été d’une importance primordiale, l’une des tâches de M. Munir consiste à rendre les opportunités également accessibles à tous.

 

Lutte des classes

Les origines sociales et éducatives peuvent avoir un impact sur les relations interpersonnelles des étudiants, qui à leur tour influencent les opportunités dont ils entendent parler par le bouche-à-oreille. L’objectif de M. Munir est d’inclure tout le monde dans la discussion.

«Nous devons apporter plus de transparence dans nos processus, dit M. Munir. C’est la seule façon pour que tout le monde ait accès aux opportunités qui peuvent se présenter autour de nous. Sinon, celui qui a le plus de capital social ou le «meilleur» type de capital social continuera à obtenir de plus en plus d’opportunités.»

M. Munir a mené des recherches approfondies sur l’impact de la classe sociale, et a récemment publié un article sur les rituels de repas formels à Oxbridge. La race et le sexe sont des préoccupations essentielles dans le domaine de l’amélioration de la diversité et de l’inclusion, mais il estime qu’il est tout aussi nécessaire d’examiner ces deux aspects à travers le prisme de la classe sociale.

«Il y a une bataille à mener sur les fronts du genre et de la race, dit M. Munir. Et nous ne pouvons pas complètement exclure la classe de ces batailles, parce que la classe a une importance énorme et s’y croise de manière très profonde.»

En prêtant une attention particulière aux différences de classe qui imprègnent encore aujourd’hui la vie universitaire, notamment à Oxbridge, et en fournissant un effort concerté pour rendre les opportunités disponibles et connues de tous, l’université peut cultiver les talents de groupes qui ont pu être laissés de côté auparavant. 

«L’université en tant qu’organisation pourrait soutenir tout le monde plutôt qu’un petit nombre d’étudiants, explique M. Munir. Elle pourrait devenir un lieu de soutien pour tout le monde, et cultiver plus de talents, plutôt que seulement quelques-uns. Il faut essayer d’amener les gens au même niveau pour qu’ils aient accès à des opportunités similaires et faire en sorte que cela fasse partie de la vie universitaire de chacun. Je pense que tout le monde doit mettre un effort pour faire de l’université un lieu plus égalitaire et plus solidaire.»

Avec le programme inclusif qu’il a mis en place pour démarrer l’automne 2021 du bon pied, M. Munir est prêt à faire passer l’environnement positif et l’éthique collégiale qui font la réputation de Cambridge au niveau supérieur.

 

Karl Moore et Haley Crawford. Karl est professeur agrégé dans la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill et Haley est récente diplômée de la Ivey Business School.