«Que ce soit pour aider des entrepreneurs, pour peindre, pour élever un chien, pour surmonter des problèmes relationnels ou mieux cuisiner, l’infopreneuriat, c’est tout ça», affirme l’infopreneure Geneviève Gauvin. (Photo: courtoisie)
Avec ses cheveux roses, Geneviève Gauvin ne passe pas inaperçue, mais cela lui sert bien comme infopreneure, un métier où se démarquer est une des clés du succès.
Depuis 2018, la femme d’affaires de 34 ans s’est taillée sa place en fournissant des outils à ceux qui veulent monétiser leurs connaissances sur le web. Pour elle, un infopreneur est une personne qui travaille dans le domaine de la transmission de son savoir, comme le coaching, la formation en ligne, l’éducation ou simplement pour aider les gens. «C’est vague, car cela peut être dans n’importe quelle industrie, dit-elle en entrevue. Que ce soit pour aider des entrepreneurs, pour peindre, pour élever un chien, pour surmonter des problèmes relationnels ou mieux cuisiner, l’infopreneuriat, c’est tout ça.»
Elle tient à préciser qu’un influenceur n’est pas un infopreneur. «Il faut enseigner quelque chose pour être une infopreneur, tandis que l’influenceur a plutôt un rôle de promotion d’un produit. La mission d’un infopreneur, c’est de transmettre son expertise.»
Celle qui baigne dans ce domaine depuis 2013 vante la flexibilité de ce type d’emploi, qui permet de travailler où et quand on veut.
«Si on fait quelque chose de préenregistré, on n’a pas besoin d’être là, dit-elle. Cela nous donne beaucoup de liberté physique. Un autre avantage, c’est que cela ne coûte pas grand-chose pour démarrer. Pas besoin d’obtenir du financement des banques.»
Les infopreneurs réussissent à gagner leur vie en vendant directement leurs conseils à des usagers ou en touchant des sommes de sites affiliés.
«C’est un concept vieux comme le monde, note Geneviève Gauvin. L’entreprise affiliée donne une commission en échange des clients convertis grâce à ce partenariat. Il n’y a pas de budget préétabli donc c’est un avantage pour l’entreprise qui veut faire la promotion de ses produits.»
Par exemple, une personne qui offre des conseils de voyage sur internet pourrait suggérer des hôtels pour une destination dont elle parle et ainsi toucher une commission si des gens font des réservations à cet endroit. Même chose pour ceux qui présentent des recettes et dont le site propose des liens externes afin d’acheter des casseroles ou d’autres objets pour cuisiner.
Beaucoup de concurrence
L’infopreneuriat a connu une explosion durant la COVID-19, qui a provoqué la généralisation du télétravail, selon Geneviève Gauvin. Le public est depuis beaucoup plus réceptif à suivre des formations ou des conseils en ligne qu’avant.
«Le défi des infopreneurs en 2024 est de se faire une place, note la Québécoise. C’est plus difficile, car il y a plus de concurrence. Il faut se bâtir une marque personnelle forte pour favoriser des liens. Il faut miser sur sa personnalité pour se différencier.»
Geneviève Gauvin affirme qu’elle fait sa marque en s’appuyant sur sa personnalité «bruyante et sans tabou». Son style flamboyant et ses cheveux ne passent pas inaperçus!
«Il faut déterminer les valeurs que tu veux promouvoir, dit-elle. J’aime parler d’argent, car c’est une valeur de liberté, pour vivre de belles expériences ou aider les autres. De porter ces valeurs dans nos messages, cela se travaille. Mais il faut être 100% soi-même.»
Multiples compétences
Pour arriver à vivre de leur passion, les infopreneurs doivent développer plusieurs compétences. Et c’est là qu’intervient Geneviève Gauvin.
Elle a mis sur pied une trousse de formation appelée Ka-Ching, en référence aux bruits que les vieilles caisses enregistreuses faisaient lorsqu’on les ouvrait pour déposer de l’argent.
Sous forme de vidéos données par des spécialistes dans différents domaines, cette trousse vendue aux infopreneurs leur permet de s’améliorer pour bâtir, structurer et faire progresser leur entreprise en ligne. Ils peuvent ainsi entre autres apprendre à mieux gérer leur courriel, bien établir leur marque et se distinguer sur les réseaux
«C’est une boîte à outils pour entrepreneur. On aborde la rédaction persuasive, la vente, les finances, etc., explique-t-elle. Cela fait cinq ans que je propose ça. Chaque année les formations sont différentes. Je me consacre entièrement à ça maintenant.»
Si la trousse était à l’origine produite uniquement par des Québécois, elle est désormais élaborée avec des partenaires européens depuis quelques années, car de nombreux clients infopreneurs viennent de France, de Belgique et de Suisse.
La femme d’affaires a même organisé une fête à Paris ce mois-ci pour souligner le lancement de sa nouvelle trousse.
En 2023, 17 000 personnes de la francophonie se sont inscrites à l’Expérience Ka-Ching. En plus de faire connaître l’infopreneuriat, cet événement permet à des infopreneurs québécois d’attirer l’attention sur le marché européen.
Aujourd’hui, 75% de l’audience de Geneviève Gauvin est européenne. «Faut continuer de s’adapter et de se renouveler, car chaque jour, il y a de nouveaux entrepreneurs, précise-t-elle. Ils ont besoin d’information. On a tous soifs d’apprendre», conclut-elle, en ajoutant qu’elle estime être sur une belle lancée.