Le moral des entreprises canadiennes se porte mieux, dit la BdC
La Presse Canadienne|Publié le 22 octobre 2019Le portrait est un peu plus sombre dans les Prairies.
Le moral des entreprises canadiennes s’est légèrement amélioré, révèlent les résultats d’une nouvelle enquête de la Banque du Canada, mais les différences se sont accentuées entre les Prairies, durement touchées par les turbulences du secteur de l’énergie, et le centre du Canada.
Les résultats du sondage de la banque centrale, réalisé auprès de la haute direction d’une centaine d’entreprises, laissent entrevoir « une légère amélioration » du climat général des affaires, les sociétés tablant sur une croissance modérée de leurs ventes au cours de la prochaine année.
L’indicateur de confiance de l’enquête sur les perspectives des entreprises a atteint 0,43 point. Dans son enquête estivale, ce même indicateur s’était établi à -0,07 point après révision.
Cependant, la Banque du Canada a souligné que les perspectives d’ensemble étaient plus faibles dans les Prairies, en raison des difficultés persistantes du secteur de l’énergie.
« Les réponses des entreprises des Prairies relatives à la plupart des indicateurs, sur l’activité économique, et les pressions sur la capacité et les prix, indiquent une détérioration de la confiance, qui atteint un faible niveau dans l’enquête de l’automne », a affirmé la banque centrale dans son rapport.
Le document a également évoqué un moins grand appui à un accroissement des investissements dans les Prairies.
« Les entreprises privilégient notamment les investissements stratégiques en technologie, automatisation et systèmes logiciels ainsi que les plans d’investissement pour soutenir la progression de la demande », a expliqué la Banque du Canada.
« Toutefois, plusieurs entreprises, dont plusieurs situées dans les Prairies, ont indiqué que la réglementation, l’incertitude et leur bilan freinent leurs projets d’investissement. »
Dans l’ensemble, le solde des opinions sur les intentions d’embauche a été légèrement inférieur à la moyenne historique en raison de la faiblesse des régions productrices d’énergie. Les entreprises du centre du Canada et de la Colombie-Britannique ont pour leur part signalé leur intention d’accroître leur effectif.
L’enquête sur les perspectives des entreprises précède l’annonce de la Banque du Canada sur son taux d’intérêt directeur et la publication de son rapport sur la politique monétaire, prévues la semaine prochaine.
Brian DePratto, économiste principal à la Banque TD, a estimé que les différences régionales dans l’enquête sur les perspectives des entreprises restaient nettes, mais que, dans l’ensemble, les entreprises interrogées étaient raisonnablement optimistes face aux conditions économiques.
« En fin de compte, les thèmes abordés dans le rapport d’aujourd’hui sont le reflet des grands thèmes économiques de cette année, alors la Banque du Canada a peu de raisons de changer de stratégie », a écrit M. DePratto dans un rapport.
« Tant que les données nationales ne commenceront pas à devenir négatives, la banque sera à l’aise pour rester sur la touche même si ses homologues des économies avancées continuent d’assouplir leurs politiques monétaires. »
La Banque du Canada a maintenu son objectif de taux directeur inchangé à 1,75 % au cours des derniers mois, en prédisant que la faiblesse économique observée au début de l’année était temporaire et que la croissance reprendrait cette année.
La banque centrale devrait mettre à jour ses prévisions économiques dans le cadre de son rapport sur la politique monétaire.
L’enquête sur les perspectives des entreprises menée par la Banque du Canada a été réalisée du 20 août au 13 septembre, à l’approche de la campagne électorale fédérale, qui a officiellement débuté le 11 septembre.
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