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Le Québec est champion des intentions d’investissement

François Normand|Publié le 18 janvier 2021

Au Québec, c’est dans le secteur minier où les intentions d’investir sont les plus élevées en 2021, selon la BDC.

Les entrepreneurs québécois sont les plus optimistes au Canada, car c’est au Québec que les intentions d’investissement s’améliorent le plus rapidement en 2021, révèle un sondage de la Banque de développement du Canada (BDC), publié ce lundi.

Ainsi, le Québec affiche des intentions d’investissement nettes à la hausse de 4% au cours des 12 prochains mois, selon ce sondage réalisé du 3 au 18 décembre, auprès de 1 001 propriétaires de PME au Canada.

Au Québec, c’est dans le secteur minier où les intentions d’investir sont les plus élevées en 2021, en raison de la hausse de la demande et des prix, selon la BDC.

Dans l’ensemble du Canada, ce sont aussi les entreprises du secteur des ressources (à l’exception du secteur pétrolier) qui enregistrent une forte reprise de leurs intentions d’investissement. Par contre, la situation se détériore pour les grossistes et les entreprises technologiques.

Seule la région de l’Atlantique a également un solde net positif des intentions d’investissement à 1% au Canada. Les Prairies affichent la pire performance (-13%), suivies par l’Ontario (-4%) et la Colombie-Britannique/Nord canadien (-3%).

En entretien à Les Affaires, Pierre Cléroux, vice-président, recherche et économiste en chef à la BDC, explique que l’optimisme des entrepreneurs du Québec tient au dynamisme de l’économie québécoise malgré la pandémie.

«On sent encore l’effet de la lancée de l’économie en début d’année 2020, juste avant le début de la pandémie», dit-il.

 

(Source: BDC)

 

L’économie québécoise plus dynamique

En 2019, le Québec a affiché une croissance de 2,7%, soit un rythme supérieur à la moyenne canadienne (1,7%) et à l’Ontario (1,9%). En 2020, le Mouvement Desjardins prévoit que le PIB québécois reculera de 5,3%, soit une baisse moins prononcée que la moyenne canadienne (-5,7%) et qu’en Ontario (-6%).

«D’ailleurs, après le premier confinement ce printemps, les entreprises québécoises se sont relevées plus vite que dans le reste du Canada», souligne Pierre Cléroux, en précisant que les entreprises de la Colombie-Britannique ont aussi repris leurs activités rapidement comme au Québec.

Par exemple, avant le deuxième confinement (amorcé en décembre, mais qui s’est accentué en janvier), l’économie québécoise avait récupéré 98% des emplois qu’elle avait en février, soit juste avant que la pandémie ne frappe le Québec de plein fouet.

Selon l’économiste de la BDC, la bonne performance de l’économie québécoise par rapport aux autres provinces avant la pandémie s’appuie sur un «alignement» de quatre facteurs.

Le secteur manufacturier performait bien, notamment en raison des exportations. Le secteur technologique faisait aussi bonne figure, tout en créant des emplois et de la richesse. Par ailleurs, le marché de l’habitation était dynamique, tirant vers le haut le secteur de la construction.

Enfin, avant la pandémie, le gouvernement du Québec affichait des surplus budgétaires, et ce, après des années de restrictions budgétaires effectuées sous le gouvernement libéral de Philippe Couillard.

Or, cette situation permet au gouvernement d’investir dans l’économie pour réaliser des projets d’infrastructures, sans parler d’investissements en santé et en éducation.