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L’entrepreneuriat dans l’entrepreneuriat d’Alexandre Bilodeau

Emmanuel Martinez|Publié il y a 7 minutes

L’entrepreneuriat dans l’entrepreneuriat d’Alexandre Bilodeau

Le champion olympique Alexandre Bilodeau (à droite sur la photo) a fondé en novembre dernier la firme d’investissement Partenaires A2 avec Alexandre Lucas. (Photo: courtoisie)

Le champion olympique Alexandre Bilodeau s’est lancé dans un nouveau défi en fondant la firme d’investissement Partenaires A2 avec Alexandre Lucas.

Ayant œuvré ensemble chez Walter Capital, les deux hommes affaires ont en main plus de 25 millions de dollars (M$) qu’ils désirent déployer dans des PME qui ont un BAIIA allant de 2 à 10M$. Cette somme provient d’un bureau familial de Montréal qui leur fait confiance pour fructifier ses avoirs. Il faut aussi y ajouter une vingtaine d’investisseurs institutionnels et privés qui ont démontré de l’intérêt à placer leurs billes et qui pourront le faire selon leurs préférences.

«Notre modèle d’affaires est différent d’un fonds d’investissement classique, explique celui qui a remporté la médaille d’or en ski acrobatique aux Jeux d’hiver de 2010 et 2014. Normalement, tu investis dans un fonds qui fait de 5 à 8 acquisitions. Notre côté différenciateur, c’est que les investisseurs peuvent y aller par transaction en choisissant celles qui les intéressent.»

Viser la croissance

Depuis son lancement en novembre dernier, Partenaires A2 a examiné près de 100 dossiers. Deux sont à un stade avancé.  

«Un concerne une reprise et l’autre du capital de croissance pour un entrepreneur, afin de structurer son équipe, explique Alexandre Bilodeau. On s’était fixé de faire une transaction dans les 12 premiers mois d’existence. Ce devrait être le cas. On est dans une bonne posture et on a également de belles opportunités qui s’en viennent aussi.»

Se concentrant pour le moment au Québec, le fonds vise donc à prendre le contrôle d’une PME dont le propriétaire souhaite se départir ou à injecter de l’argent pour aider un entrepreneur à croître ou donner un coup de pouce à une relève familiale.

«On peut être minoritaire ou majoritaire, mais on ne désire pas être en dessous de 30%, car on veut être impliqués et avoir certains droits, mentionne l’ancien athlète olympique. On n’est pas un exploitant, mais on est là pour appuyer le dirigeant pour mieux structurer la PME. On va gérer la modélisation financière ainsi que les relations avec la banque afin d’amener une nouvelle couche de professionnalisme. La croissance et des acquisitions sont mises en place grâce à l’amélioration des processus, de la gouvernance, des équipes, etc.»

Il estime que le créneau des PME ayant un BAIIA de moins de 10M$ a beaucoup de potentiel. «Elles sont trop petites pour les fonds d’investissement qui en préfèrent de plus grosses, croit-il. Beaucoup d’entreprises à vendre sont mal desservies, malgré leur potentiel, que ce soit pour une vente complète ou pour faciliter la transition.»

Généraliste, Partenaires A2 ratisse large puisqu’elle s’intéresse aux PME dans les services aux entreprises, la distribution, le secteur manufacturier, la restauration, etc. Elle se tient toutefois loin de l’immobilier, la fintech, l’industrie pharmaceutique et d’autres domaines couverts par des fonds spécialisés.

Elle évalue ses investissements en fonction de quatre critères, soit le potentiel de croissance de la PME, ses qualités différenciatrices, son équipe et son modèle d’affaires. Avec le nombre de PME appelées à changer de main en raison du vieillissement de leurs propriétaires, la firme juge que les occasions seront nombreuses dans les prochaines années.

Transition réussie

Le passage d’une vie d’athlète olympique à simple citoyen peut parfois être chaotique. Toutefois, Alexandre Bilodeau avait bien planifié cette transition, puisqu’il a commencé à travailler dès l’annonce de sa retraite en 2014.

«J’avais débuté en finances à l’université en 2010, mais je me suis tourné vers la comptabilité, car un mentor m’a dit: « un gars de finance ne va pas apprendre la comptabilité, mais un comptable peut apprendre la finance ». Je suis reconnaissant, c’est une très bonne formation. Je ne fais pas de comptabilité au jour le jour, mais c’est une excellente base. C’est l’ingénierie derrière la finance.»

Après quatre années chez KPMG, puis presque la même période chez Walter Capital où il accompagnait des PME, Alexandre Bilodeau a eu envie de se lancer en affaires.

«Comme athlète, je me considérais comme un mini entrepreneur avec mon équipe de relations publiques, celle d’entraineurs, ainsi que les physiothérapeutes, dit-il. Maintenant avec Partenaires A2, c’est l’entrepreneuriat dans l’entrepreneuriat, car je veux appuyer des entrepreneurs. C’est très dynamique.»

Pour son entreprise, il est heureux de pouvoir compter sur un comité consultatif formé des gens d’affaires expérimentés comme le chef de la direction informatique de Dollarama, Nicolas Hien, et l’ancien banquier d’affaires, Eric Morisset qui a aussi occupé des postes de direction au Cirque du Soleil et chez Transcontinental.

Avec toute cette structure, il espère faire croître des PME d’ici et les aider à exporter leur savoir-faire.