«Nos membres ont souvent un manque de connaissance et on les aide pour bien s’implanter», soutient Mahmoud Guetif, vice-président au développement stratégique et aux services aux entreprises de la Jeune Chambre tunisienne du Québec. (Photo: Courtoisie)
Les rivalités sont parfois fortes au Maghreb, particulièrement entre le Maroc et l’Algérie, mais trois jeunes chambres de commerces d’ici représentants des pays de cette région ont décidé de s’unir afin d’aider des entrepreneurs.
Pour la première fois, la Jeune Chambre de commerce algérienne du Canada (JCCAC), la Jeune Chambre marocaine du Québec (JCMQ) et la Jeune Chambre tunisienne du Québec (JCTQ) ont créé un événement de réseautage conjoint à Montréal. Il aura lieu au siège social de la Banque de développement du Canada (BDC) le 8 février prochain.
L’objectif est de sensibiliser les membres de ces organisations aux occasions de financement, de coaching et de mentorat. Mahmoud Guetif, vice-président au développement stratégique et aux services aux entreprises de la JCTQ, estime qu’il s’agit d’une belle occasion pour transmettre des informations utiles aux gens d’affaires liés au Maghreb.
«Le défi, c’est de connaître la réglementation. Par exemple comment créer une entreprise, ainsi que d’être mieux renseigné sur des partenaires potentiels, dit-il en entrevue téléphonique. Nos membres ont souvent un manque de connaissance et on les aide pour bien s’implanter. On est là pour les encadrer, les diriger et les envoyer à la bonne place.»
Mahmoud Guetif ne croit pas que la discrimination constitue un gros obstacle pour les entrepreneurs maghrébins. «Ils parlent le français depuis leur jeune âge, donc ceci n’est pas une préoccupation, mentionne-t-il. Ils s’adaptent très vite.»
Meilleur rayonnement
Tina Sebti, chargée de compte à la BDC, croit qu’une telle initiative est un premier pas pour mieux faire rayonner ces communautés. «C’est important d’avoir des modèles pour les jeunes entrepreneurs, affirme celle qui est arrivée au Québec d’Algérie, à l’âge de 2 ans. Il y en a peu. Ces communautés sont moins bien positionnées d’un point de vue politique et économique, contrairement à d’autres comme les Portugais, les Libanais et les Italiens qui ont une présence plus forte. Il y a beaucoup de chemin à faire.»
Elle précise que les entrepreneurs originaires du Maghreb «utilisent souvent leurs propres fonds et connaissent peu les possibilités d’aller chercher de l’argent ailleurs».
Cet événement de réseautage est appelé à se répéter, selon Tina Sebti. «On aimerait que ce genre de rassemblement se fasse chaque 3 à 6 mois avec des thématiques et des panélistes, affirme-t-elle. C’est ma mission personnelle de multiplier les occasions pour les gens de ces communautés de rayonner. Et j’espère aussi contribuer à développer le sentiment d’appartenance au Québec et au Canada.»
Evol, Futurpreneur, Investissement Québec et PME Montréal sont également des partenaires de cet événement au même titre que la BDC.