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Les PME moins préoccupées par la main-d’œuvre

Emmanuel Martinez|Mis à jour le 30 septembre 2024

Les PME moins préoccupées par la main-d’œuvre

Seulement 12% des propriétaires de PME prévoient augmenter leurs effectifs à court terme. (Luca Bravo pour unsplash.com)

Les PME semblent beaucoup moins soucieuses du manque de main-d’œuvre qu’auparavant, selon le dernier sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

La proportion de PME indiquant que les pénuries de main-d’œuvre qualifiée (40%) ou non-qualifiée (16%) freinent leur croissance est à son plus bas en deux ans. De plus, seulement 12% des propriétaires de PME prévoient augmenter leurs effectifs à court terme.

«Les indicateurs du marché du travail montrent clairement que les employeurs ont le pied sur le frein, soutient par communiqué Simon Gaudreault, économiste en chef et vice-président de la recherche à la FCEI. Par ailleurs, les plans de hausse des prix et des salaires sont près de leur moyenne historique et suivent une tendance à la baisse, ce qui est une bonne nouvelle.»

Ceci confirme l’assouplissement du marché du travail observé au Canada depuis le début de 2023 lorsque le taux de chômage a commencé à grimper. En janvier 2023, le taux de chômage au pays était de 5% avant de progresser presque sans interruption jusqu’à 6,6% en août dernier. Au Québec, le taux de chômage était à 5,7% en août.

L’insuffisance de la demande préoccupe davantage de PME que la main-d’œuvre. Environ 53% des PME ont mentionné que cela limite leur croissance, soit 9 points au-dessus de la moyenne historique. La FCEI fait valoir que les PME disent subir des pressions liées aux coûts, comme les assurances (68%), les coûts fiscaux et réglementaires (67%) et les charges salariales (67%). Ces chiffres sont supérieurs à leurs moyennes historiques depuis plus d’un an.  

«Les entreprises, qui font face à une baisse de la demande, une diminution de leurs revenus et une hausse des coûts, sont moins susceptibles d’embaucher et vont plutôt miser sur la rétention de leurs employés, juge Andrea Bourgeois, directrice de l’économie à la FCEI. Beaucoup de propriétaires de PME attendent de voir si la reprise économique va se concrétiser avant de recommencer à prendre des décisions qui favoriseraient la croissance de leur entreprise.» 

Hausse modérée des salaires

La forte augmentation des salaires observée ces dernières années avec le bond de l’inflation semble toutefois chose du passé.

«Les plans moyens de hausse des prix et des salaires s’établissent tous deux à 2,3 %, ce qui constitue également un creux record en plus de 2 ans», note la FCEI. Ces pourcentages se trouvent «près de leur moyenne historique et suivent une tendance à la baisse, ce qui est une bonne nouvelle», dit Simon Gaudreault. 

Cependant, le niveau d’optimisme des PME continue de s’effriter. En septembre, l’indice de confiance à long terme des PME a reculé de deux points pour s’établir à 55, soit moins que sa moyenne historique (60) depuis maintenant 27 mois. LA FCEI croit que ceci montre que la Banque du Canada  devrait «poursuivre, et en fait probablement accélérer, la baisse des taux d’intérêt.»