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Les Québécoises entreprennent autant que les hommes

Emmanuel Martinez|Publié le 31 mars 2022

Les Québécoises entreprennent autant que les hommes

«La pénurie de main-d’oeuvre cause des problèmes aux entrepreneurs actuels et fait hésiter des gens qui ont peut-être l’intention d’entreprendre», a déclaré le directeur du Réseau Mentorat, Pierre Duhamel. (Photo : courtoisie)

La parité hommes-femmes au Québec est quasiment devenue réalité en ce qui concerne le désir de lancer une entreprise et les premières démarches en ce sens, selon l’«Indice entrepreneurial québécois 2021», dévoilé jeudi par Réseau Mentorat.

Ce résultat est l’aboutissement d’une tendance à la réduction de ces écarts qui se manifeste depuis 2015.

L’an dernier, 14,9% des femmes ont affiché un désir de fonder une PME contre 15,2% des hommes, selon les données de sondages de ce rapport. En ce qui concerne les démarches effectuées, il y a encore quasi égalité avec 7% des femmes contre 7,4% des hommes qui ont plongé.

En ce qui concerne qui dirige les entreprises ayant moins d’un an d’activité, le taux de nouveaux propriétaires est significativement plus élevé chez les femmes: 13,3% contre 7,2% pour les hommes. Ainsi, sur l’ensemble des nouveaux propriétaires, 64,8% étaient des femmes en 2021 contre 51,4% en 2017.

«Plus que jamais, les femmes jouent un rôle de premier plan dans le monde des affaires, et ces taux sont le reflet de leur dynamisme», affirme le Réseau Mentorat par communiqué.

 

Dynamisme maintenu chez les immigrants

Les Québécois issus de l’immigration restent toujours deux fois plus susceptibles dans leurs intentions, ainsi que dans leurs démarches pour lancer une entreprise que ceux nés ici. Du côté des intentions, c’est 25,7% des immigrants sondés qui en ont contre 13,3 pour les gens d’ici. En ce qui a trait aux démarches, 12,2% en ont fait comparativement à 6,4% pour les natifs du Québec.

Le taux de propriétaires est aussi plus marqué chez les immigrants: 6,9%, contre 5,3% chez ceux nés au Québec. Il s’explique surtout par la proportion plus élevée de nouveaux propriétaires qui s’élève à 15,7% chez les immigrants comparativement à 9% pour les natifs.

Les propriétaires issus de l’immigration se distinguent aussi pour les changements qu’ils apportent à leur PME. Ils sont plus sujets à offrir une nouvelle gamme de produits/services différente (55,3% contre 36,1% pour les personnes natives) et à adopter une approche commerciale différente (56,1% contre 37,5%).

 

Taux global en baisse

L’an dernier, le taux global d’intentions d’entreprendre s’établissait à 15,1%, un recul de plus de 5 points de pourcentage depuis 2019. Celui pour les démarches a aussi baissé, passant de 9,7% en 2019 à 7,2% en 2021.

«Les baisses dans la dernière année sont surtout liées à celle des taux des hommes et des jeunes, mais malgré cette fluctuation, les 18 à 34 ans demeurent le groupe d’âge ayant le plus grand désir d’entreprendre», explique le Réseau Mentorat.

Le manque de main-d’œuvre est vu comme l’obstacle le plus important par les entrepreneurs pour la croissance de leur entreprise. Les contraintes sanitaires et économiques liées à la pandémie de COVID-19 viennent au second rang.

«La pénurie de main-d’œuvre cause des problèmes aux entrepreneurs actuels et fait hésiter des gens qui ont peut-être l’intention d’entreprendre. Il faut trouver des moyens pour préserver et développer le capital entrepreneurial du Québec», a déclaré le directeur général du Réseau Mentorat, Pierre Duhamel.

Sur une note plus positive, 47,2% des propriétaires estiment que leur PME est en bonne position, un bond de plus de 10 points de pourcentage par rapport à 2020 (36,1%). Toutefois, la proportion d’entreprises risquant de fermer dans un proche avenir a doublé par rapport à l’année précédente pour s’établir à 4,2%. Le quart des PME en danger ont évoqué la pénurie de main- d’œuvre comme principale source de leurs difficultés.

Toutes ces données s’appuient sur des sondages auxquels 19 513 personnes ont répondu l’an dernier.