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Newtrax : l’Internet des objets au service de l’industrie minière

Marie Lyan|Publié le 18 avril 2019

PME DE LA SEMAINE. La société conçoit des systèmes qui permettent de mesurer en temps réel différents paramètres.

PME DE LA SEMAINE. Se servir des atouts des objets connectés pour les adapter à un environnement de travail plus sûr. C’est ce que fait l’entreprise québécoise Newtrax qui a connu au cours des cinq dernières années une croissance de 90% grâce à ses technologies permettant d’apporter plus de sécurité aux travailleurs. 

La PME spécialisée dans le secteur des mines souterraines de roches dures n’aurait pas pu parier qu’elle mettrait, à terme, ses technologies au service de l’industrie minière. Fondée à Montréal en 2008 par deux ingénieurs en génie électrique, Alexandre Cervinka et Vincent Kassis, la compagnie avait pu identifier les besoins du secteur minier grâce à des contrats de R-D menés au sein de différentes industries. « Nous sommes partis de l’idée d’appliquer les technologies de l’Internet des objets aux mines souterraines de métaux », annonce Alexandre Cervinka, président de Newtrax.

La société conçoit notamment une gamme de systèmes qui permettent de mesurer en temps réel différents paramètres au sein des mines, allant de la qualité de l’air au niveau de l’eau, etc. « Nos dispositifs sont capables d’envoyer des signaux pour éviter que les mineurs ne soient écrasés par les machineries lourdes, ou de détecter si l’un d’eux tombe inconscient », résume le cofondateur.

Dix ans plus tard, la PME est passée de 20 à 125 employés. Elle prévoit encore de recruter, pour terminer l’exercice avec près de 200 collaborateurs, pour un chiffre d’affaires attendu de 50 millions de dollars. Au total, la compagnie dénombre une centaine de clients, avec parmi eux, les plus gros producteurs de métaux au monde (or, argent, zinc, cuivre…).

Opérant une grande partie de ses opérations à partir de son siège situé à Montréal, elle possède également des bureaux régionaux à Santiago, Londres, Johanesbourg, Moscou et Perth et sous-traite la fabrication de ses dispositifs à des partenaires. « Le fait d’être canadien nous a permis de bénéficier d’une excellente réputation et d’une crédibilité sur la scène internationale », ajoute-t-il.

(Photo: courtoisie)

Un passage à l’ère des mines connectées

Si les mines étaient donc en retard par rapport à d’autres industries sur le terrain du numérique, elles sont désormais en passe de se rattraper, à en croire les chiffres de Newtrax, qui a enregistré une croissance annuelle moyenne de 90 % au cours des cinq dernières années, tous pays confondus. « Beaucoup de sociétés n’avaient, jusqu’ici, aucune idée de ce qui se passait jusqu’à ce que leurs travailleurs ressortent de la mine. Mais nous avons affaire à une nouvelle génération de dirigeants qui ont grandi avec les technologies et qui regardent les choses d’un œil différent », confirme Alexandre Cervinka.

Pour continuer à suivre le rythme, l’un des défis de la compagnie québécoise sera de trouver une main-d’œuvre qualifiée, rare dans ce domaine, et de continuer également à la perfectionner. « Notre défi numéro un est celui de la formation, car nous œuvrons dans un secteur très technique », concède le cofondateur, qui ambitionne à ce titre d’étendre l’offre de partage de connaissances en interne.

Après avoir procédé, en 2016, à l’acquisition d’une entreprise de la rive sud possédant une division minière, ISAAC Instruments Inc., Newtrax songe déjà à réaliser de nouvelles croissances externes afin de lui permettre d’accélérer son développement. Avec un objectif : atteindre les 100 millions de dollars d’ici 2 à 3 ans.

Newtrax en quelques chiffres

– Année de création : 2008

– Chiffre d’affaires annuel : 50 millions de dollars

– Marchés desservis : Canada, États-Unis, Amérique latine, Asie, Afrique et Europe

– Emplacement du siège social : Montréal

– Objectif pour l’année à venir : Poursuivre sa forte croissance annuelle de 90 % enregistrée au cours des cinq dernières années, en répondant à la demande des grands groupes miniers pour des technologies digitales, en vue d’atteindre un chiffre d’affaires de 100 millions de dollars d’ici deux à trois ans.