PME DE LA SEMAINE. La météo fait vendre! Et cette donnée est loin d’échapper aux plus grands joueurs.
PME DE LA SEMAINE. La météo fait vendre! Et cette donnée est loin d’échapper aux plus grands joueurs qui proposent des services d’informations météo partout sur le globe. À commencer par Pelmorex, la société mère de MétéoMédia et de son pendant anglophone, Weather Networks.
La société qui partage ses principales activités entre Oakville et Montréal a, depuis 25 ans, décuplé le nombre d’utilisateurs qui consultent mensuellement ses services. Les sites web MétéoMédia et Weather Networks sont d’ailleurs les plus consultés au pays selon leur langue respective.
Même chose pour les applications mobiles de ces deux services. « Selon nos dernières statistiques, nous avons maintenant plus de 30 millions d’utilisateurs par mois au Canada, et plus de 30 millions autres utilisateurs ailleurs dans le monde », souligne Pierre L. Morrissette, fondateur et président du conseil de Pelmorex.
Il faut dire que l’entreprise, créée en 1989, a pris de l’expansion au cours de la dernière décennie. En plus de regrouper près de 500 employés, dont une soixantaine à Montréal, Pelmorex est en mode acquisition.
Elle a, en 2012, acheté El Tiempo, le fournisseur d’informations météo multiplateformes le plus connu en Espagne. Au cours de 2018, se sont ajouté les services météo sud-américains, Clima, et portugais, O Tempo.
Ces millions d’utilisateurs ont largement contribué à mousser les ventes publicitaires de l’entreprise qui génère désormais plus de 100 millions de dollars en revenus annuels, souligne le fondateur sans vouloir préciser le montant exact de son chiffre d’affaires.
En revanche, il signale que les revenus publicitaires pourraient être, d’ici 5 ans, dépassés par les revenus liés aux solutions de données.
Que ce soit à la télévision, sur le web ou à l’aide des applications mobiles, les fréquences d’utilisation des consommateurs de services météo ainsi que l’endroit où ils les consultent sont devenus de riches indicateurs pour des annonceurs, explique Pierre L. Morrissette.
En 2013, un article paru dans le Wall Street Journal démontrait comment Weather Channel, un service météo qui rejoint plus de 80 millions de foyers américains, pouvait, à l’aide des métadonnées, indiquer à ses annonceurs le bon moment et sur quelle plateforme déployer leur campagne publicitaire.
Des entreprises d’appareils d’air conditionné, à Chicago, ont su ainsi qu’il valait mieux annoncer leurs produits le jour même d’une canicule.
Mais pas à Atlanta, où les ventes de ces mêmes appareils grimpaient seulement lors de la deuxième journée consécutive de grande chaleur.
Afin de bonifier ce type de solutions de données offertes à ses partenaires d’affaires, Pelmorex a, en 2017, investi plus de 15 M$ pour faire l’acquisition d’Addictive Mobility, une importante plateforme de gestion des données et d’achat média mobile au pays.
« Cette plateforme de ventes publicitaires nous permet d’être encore plus concurrentiel face aux géants Facebook et Google », soutient Pierre L. Morrissette.
Cette acquisition coïncide d’ailleurs avec l’arrivée de Sam Sebastien, l’ex-vice-président de Google Canada. Il a été embauché à titre de président et chef de la direction de Pelmorex pour remplacer le fondateur qui occupait ces postes depuis la création de l’entreprise.
« Depuis 30 ans, nous excellons dans les services météo. Tous ces services, quel qu’il soit, ont chacun une durée de vie. Il faut donc constamment se réinventer », indique Pierre L. Morrissette.
Il faut surtout, conclut-il, être capable d’identifier des marchés en pleine croissance afin d’en être les leaders.
« Il y a trois ans, seulement quelques milliers de Sud-Américains (Argentins, Mexicains, Chiliens et Colombiens) consultaient les services de Clima. Depuis qu’on détient cette entreprise, on recense déjà plus de trois millions et demi d’utilisateurs par mois et ça ne fait qu’augmenter. »
Pelmorex en bref
– Année de fondation : 1989. En 1991, l’entreprise a conclu une entente pour acheter MétéoMédia et The Weather Networks (tous deux créés en 1988)
– Nombre d’employés : près de 500, dont 64 à Montréal. Le principal noyau de l’entreprise se trouve à Oakville avec plus de 344 employés. Toronto en compte 38, l’Espagne 33. Vancouver et Calgary en ont chacun deux. Pelmorex souhaite embaucher une à deux personnes en Amérique du Sud d’ici un an.
– Chiffre d’affaires : plus de 100 M$ par année
– Bon à savoir : Pelmorex souhaite poursuivre son développement de marchés en Inde et en Australie au cours de la prochaine année avec l’aide de son réseau canadien-anglais, Weather Networks.