Plan en entrepreneuriat: formation et repreunariat encouragés
La Presse Canadienne|Publié le 31 mai 2022Le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon (Photo: La Presse Canadienne)
Québec — Le gouvernement du Québec souhaite donner un coup de pouce à l’entrepreneuriat avec un nouveau plan, qui mise sur la valorisation des entrepreneurs et le soutien à des environnements d’affaires favorables.
Le plan d’action, qui vise à créer davantage d’entreprises au Québec, a été dévoilé lundi. Une enveloppe de 121,7 millions de dollars sur trois ans est prévue.
Le gouvernement veut accroître la productivité et rehausser le niveau de richesse de la province, alors que le Québec est la province qui compte le moins d’entreprises par habitant. On en dénombre un peu plus de 220 000, dont la quasi‑totalité est des PME, qui emploient près de 2 millions de personnes.
Dans son Plan québécois en entrepreneuriat 2022-2025, le gouvernement Legault désire notamment améliorer la formation des entrepreneurs, alors qu’une majorité considère leur sentiment de compétence faible. Seuls 46% d’entre eux s’estiment compétents, selon une étude de l’Institut de recherche sur les PME parue en 2021.
Un montant de 36,9 M$ sera donc consacré au parcours d’accompagnement inclusif des entrepreneurs.
Aussi, afin de faciliter le transfert et la reprise des entreprises, 43,8 M$ viendront bonifier le soutien en repreneuriat au sein des Premières Nations.
Cette mesure a été particulièrement bien accueillie par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).
«Qu’un accent particulier soit porté sur le repreneuriat s’avère essentiel, car déjà en 2018, près des trois quarts des propriétaires de PME songeaient à céder leur entreprise dans un horizon de 10 ans», indique François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.
De manière générale, le plan vise à encourager davantage les groupes sous-représentés en entrepreneuriat, tels que les femmes, les jeunes, les personnes de la diversité ethnoculturelle, les membres des Premières Nations et les Inuits, les personnes vivant avec une incapacité et les membres de la communauté LGBTQ2+.
«Avec le Plan québécois en entrepreneuriat, notre gouvernement reconnaît les spécificités multiples des entrepreneurs et souhaite offrir la même chance à tous les groupes issus de la diversité de réaliser leurs projets d’avenir. C’est en misant sur l’être humain qui se trouve derrière chaque entrepreneur que nous pourrons bâtir une économie inclusive, plurielle et prospère», commente la ministre déléguée à l’Économie, Lucie Lecours.
Les 41 M$ restants du plan sont répartis en sept autres mesures, comme le développement d’une offre de financement innovant (14,1 M$), l’optimisation des services aux entrepreneurs (7 M$) et le soutien aux accélérateurs d’innovation des écosystèmes régionaux (6,5 M$).
Le plan d’action est issu de consultations menées par le ministère de l’Économie l’an dernier. Près de 80 chefs d’entreprise ont été entendus dans le cadre de groupes de discussion et le ministère a reçu une soixantaine de mémoires.
«Ce plan est plus que bienvenu, car l’environnement entrepreneurial québécois a été particulièrement chamboulé au cours des deux dernières années, notamment en raison de la pandémie», souligne M. Vincent, de la FCEI.
La FCEI rappelle néanmoins, dans un communiqué, que «la fiscalité reste l’une des variables qui influencent de façon significative la qualité et la vitalité de l’entrepreneuriat».
«Nous demeurons la seule province qui impose ses plus petites entreprises des services et de la construction comme des multinationales. (…). Par ailleurs, les taxes sur la masse salariale demeurent 27% plus élevées qu’en Ontario», explique M. Vincent.
L’École des entrepreneurs du Québec, qui participe à la bonification de la formation proposée par le plan, salue l’annonce. L’établissement, qui compte huit campus, œuvre depuis 36 ans dans le domaine.