«On vit déjà une explosion de l’offre de nos services, mais ce projet de loi est comme le 25 décembre au matin pour nous», affirme le président fondateur de Sunbird Énergie, Simon Lafleur. (Photo: Sunbird Énergie)
Le projet de loi 69 sur l’énergie présenté jeudi par le gouvernement Legault rehausse les occasions d’affaires pour des PME qui offrent des services dans la production d’électricité.
C’est le cas de la start-up montréalaise Sunbird Énergie, qui déploie des solutions pour l’autoproduction d’électricité, le stockage d’énergie et la recharge de véhicules électriques, couplé à un logiciel pour maximiser la consommation électrique.
«On vit déjà une explosion de l’offre de nos services, mais ce projet de loi est comme le 25 décembre au matin pour nous, affirme son président fondateur Simon Lafleur. On anticipe vraiment une éruption de la demande pour nos services, majoritairement dans les quartiers industriels de la province.»
L’entrepreneur souligne que la possibilité pour une entreprise de vendre l’électricité produite sur son toit à des voisins ou même à Hydro-Québec devrait stimuler l’autoproduction dans la province.
«On a une clientèle qui a plusieurs centaines de milliers de pieds carrés par bâtiment et qui est prête à mettre du solaire sur ses toits, mais qui ne voit pas l’incitatif à le faire, car au-delà de 50kW, soit une centaine de panneaux, l’énergie introduite dans le réseau doit être donnée.»
L’homme d’affaires note que les bâtiments de 10 000 pieds carrés et plus et de six étages et moins sont les endroits idéaux pour des panneaux solaires. On retrouve ce type d’édifice en grand nombre dans des parcs industriels.
Vive la modulation des tarifs!
Le fondateur de la start-up créée en 2022 souligne que la mise en place de la modulation des tarifs lors des pointes de consommation est également une bonne nouvelle. «On valorise la pointe pour nos clients, donc si la tarification augmente en période de pics, donc cela veut dire qu’on offre davantage de valeur pour nos clients, dit-il. C’est clair que cela va faciliter nos démarches, mais cela va aussi conscientiser les grands et petits consommateurs que ce n’est plus un buffet ouvert pour l’électricité.»
La jeune pousse commercialise une application permettant de mieux gérer la production et la consommation d’électricité. Elle évite notamment au client de trop en consommer en s’assurant que certains de ses appareils énergivores ne fonctionnent pas en même temps. Elle facilite aussi la gestion de l’électricité lors des pointes et dans les unités de stockage, installées par les entreprises, afin de répondre aux besoins.
«On pense que les entreprises peuvent consommer autant, mais plus intelligemment, affirme-t-il. Notre solution joue le rôle de chef d’orchestre pour la consommation.»
Bon pour le Québec
Même si le projet de loi sur l’énergie stimule ses affaires, Simon Lafleur estime qu’il est avant tout bénéfique pour le Québec, puisqu’il facilitera la transition énergétique en diversifiant les sources d’approvisionnement, en haussant les capacités de production et en offrant plus de flexibilité pour gérer les pics de la demande.
«On rentre dans une nouvelle ère énergétique, croit-il. C’est terminé de traiter l’énergie comme une ressource infinie. On considère que c’est une bonne nouvelle pour la société. Ma compréhension, c’est que ce projet de loi va outiller Hydro-Québec pour accélérer le déploiement d’initiatives de production d’énergie.»
Le président de Sunbird Énergie est optimiste pour l’implantation de petites fermes solaires sur d’anciens sites d’enfouissement ou des terrains contaminés, des lieux que son entreprise a déjà visés en contactant des propriétaires qui sont intéressés à accueillir ces installations en retour de fonds.
«On en a pour plus de deux gigas watts répartis sur une quinzaine de sites au Québec», dit le dirigeant de Sunbird qui a décroché des contrats ailleurs au Canada, mais également au Mexique et en République dominicaine.
Concernant ce projet de loi, il voit aussi d’un bon œil la possibilité pour Hydro-Québec de ne pas devoir passer par appel d’offres pour des projets d’électricité, un processus qu’il qualifie de long et qui se termine parfois dans une impasse selon lui.
«Le marché est presque vierge ici, car on ne voit presque pas de panneaux solaires, dit Simon Lafleur. Ce qui a fait notre force, la puissance de production d’Hydro-Québec et les tarifs très abordables, nous a rendu vulnérable en matière d’approvisionnement.»
Il croit donc que le projet de loi 69 sur l’énergie est un outil approprié pour répondre à la demande croissante d’électricité et décarboner notre économie.