Des barres tendres, des tortillas, des pâtes, des vinaigrettes, du beurre d’arachides, du thé et des épices font désormais partie de l'offre de Marché SecondLife. (photo courtoisie)
Des aliments imparfaits non périssables ont maintenant un nouvel avenir puisqu’ils seront offerts sur internet aux consommateurs par Marché SecondLife.
L’entreprise montréalaise, qui s’est spécialisée dans la réduction du gaspillage alimentaire avec la vente de fruits et légumes délaissés, s’attaque à d’autres types de nourriture. Des barres tendres, des tortillas, des pâtes, des vinaigrettes, du beurre d’arachides, du thé et des épices font désormais partie de son offre. Il s’agit d’aliments ne respectant pas les tailles ou les recettes prescrites par les détenteurs de marque, mais qui sont tout à fait comestibles. Parfois, c’est un défaut d’étiquetage ou un ancien emballage qui rend le produit invendable.
«Avec ces produits, on rentre dans l’épicerie du quotidien, dit le PDG de Marché SecondLife, Thibaut Martelain en entrevue avec Les Affaires. On veut que nos clients puissent faire l’ensemble de leur épicerie avec nous.»
Pour commencer, environ 350 produits seront vendus en ligne, dont une dizaine sous la marque Fièrement Différent, une première au pays selon la PME fondée en 2015. D’ici la fin de l’année, elle espère en avoir au moins 1500.
Cette nouvelle gamme de produits est bien sûr plus facile à gérer que les fruits et légumes frais qui requièrent de la réfrigération, une manipulation plus soignée et qui doivent être écoulés plus rapidement.
À terme, Marché SecondLife espère offrir tous les groupes alimentaires comme les produits laitiers, les condiments, ainsi que les protéines végétales et animales.
«On est convaincu que les clients vont comprendre que les produits ne seront pas disponibles tout le temps, mentionne le dirigeant. Cela dépendra de ce qu’on reçoit.»
Le consommateur y gagnera en se nourrissant à moindre prix, tout en combattant le gaspillage alimentaire.
Plan B
Marché SecondLife mise sur les bien-fondés économiques et écologiques pour convaincre les fournisseurs de leur vendre leur nourriture délaissée.
«On se positionne comme un plan B et une roue de secours pour les producteurs, car on sait qu’il y a des aléas dans la production ou la distribution. Et on ne veut pas que ces produits se retrouvent à la poubelle», précise Thibaut Martelain.
Il fait valoir qu’environ 58 % de la nourriture produite au pays est gaspillée, mais qu’une bonne partie peut être revalorisée.
«Certains items seront emballés pour nous directement chez le fabricant, tandis que pour d’autres, on apposera simplement une étiquette avec notre logo sur le paquet», souligne le fondateur de l’entreprise montréalaise.
Il cherche donc des producteurs qui sont pris avec des surplus ou des produits trop gros, trop petits ou dont la recette n’a pas été respectée à la lettre lors de son élaboration.
La PME mise sur des produits locaux et de petites productions pour lesquelles la traçabilité est possible.
«On ne vendra pas de la mayonnaise Hellmann’s», cite en exemple Thibaut Martelain.
Avec le nombre de producteurs et transformateurs alimentaires au Québec, il est optimiste de ne pas manquer de fournisseurs.