«Fondamentalement, pour bâtir la confiance des autres, il faut avoir confiance en soi- même», affirme l’ancienne présidente du Mouvement Desjardins Monique Leroux. (Photo: courtoisie)
Même si les compétences des femmes sont beaucoup plus reconnues que par le passé, il arrive encore parfois qu’elles doivent faire leurs preuves pour montrer à leurs collègues qu’elles méritent leur poste.
Quelques fois confrontée à des regards sceptiques, Monique Leroux, l’ancienne présidente du Mouvement Desjardins, a un conseil pour les femmes. «On a deux choix. Un, dire « je me sens tellement mal et je vais quitter pour faire d’autres choses », ce qui n’est vraiment pas mon style. Deux, prendre le rôle dévolu et livrer la marchandise pour faire en sorte de n’être pas juste un crochet dans une boite pour des quotas.»
Celle qui est maintenant conseillère principale chez Fiera Capital, conférencière à l’Institut de Leadership et qui siège dans plusieurs CA estime que croire en soi est essentielle pour surmonter cette situation désagréable où la femme est victime de condescendance.
«C’est dur au début, mais il faut être capable de nuancer le contexte général pour se dire comment le défi doit être relevé afin de passer à la prochaine étape, dit-elle. Fondamentalement, pour bâtir la confiance des autres, il faut avoir confiance en soi- même. Cette confiance se valide avec du « feedback » et des conseils au fur et à mesure que vous avancez.»
Le rôle de l’État
Monique Leroux souligne qu’une « vraie contribution » dans une organisation permet ainsi de faire progresser la cause des femmes et de la diversité.
Elle note la grande influence de l’État pour l’accession aux femmes aux postes de directions dans le milieu des affaires. « Il y a eu du leadership par le gouvernement québécois qui a dit que pour ses sociétés d’État, il voulait tendre à la parité. Cela se fait aussi pour la relève et la diversité. Les sociétés d’État ont eu beaucoup d’impact. »
Elle juge que cela a eu un effet d’entrainement dans le privé. «Si on est capable de le faire à la Caisse de dépôt et placement du Québec, pourquoi ne peut-on pas le faire dans une grande entreprise? On a une bonne impulsion qui est alimentée par des acteurs institutionnels importants. Le Québec a du leadership par rapport au reste du Canada. J’en suis fière et bien contente.»
Cependant, Monique Leroux demeure consciente que les femmes sont encore peu représentées dans certains domaines. «Il reste du chemin à parcourir dans le manufacturier et l’ingénierie, ains que les sciences, la technologie et les mathématiques. Mais l’évolution est positive. Tout commence à l’école.»
Avoir des cibles
Monique Leroux constate que les femmes ont fait beaucoup de progrès depuis ses débuts comme comptable agréée il y a plus de 40 ans lorsqu’il y avait très peu de modèles féminins. Des pionnières ont influencé le style de leadership dans les organisations.
Celle qui avoue être passionnée par les questions de leadership soutient que davantage de diversité à la tête d’entreprises est cruciale pour réussir.
«Une saine représentativité des parties prenantes aide les entreprises à voir les choses de manière plus large et plus durable, croit-elle. Ceci s’exprime évidemment par la diversité des genres, des générations et du « background » culturel, mais aussi en fonction des profils et d’expériences différents. Cela prend des gens qui ne pensent pas tous de la même manière. »
Selon elle, les entreprises devraient toutes avoir des plans pour accroitre le pluralisme à leur tête. Ces objectifs devraient être couchés sur papier avec des cibles précises.
Monique Leroux estime donc que les femmes ont les compétences et les modèles pour prendre la place qui leur revient.
«Il faut qu’elles démontrent de l’ambition et de l’audace et qu’elles se mettent en action!»