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SoupeSoup mise sur la livraison d’aliments préparés

Anne-Marie Tremblay|Publié le 19 Décembre 2019

PME DE LA SEMAINE. Elle a un concept qui, s’il fonctionne, pourrait ensuite s’exporter, espère Hervé Gévaudan.

PME DE LA SEMAINE. Même si les restos SoupeSoup ont fermé leurs portes en début d’année, la marque n’est pas morte. Au contraire, en plus de viser le marché canadien pour ses potages déjà distribués dans quelque 450 épiceries au Québec, la PME montréalaise se lancera bientôt dans la vente directe au consommateur.

« Le nom SoupeSoup est extraordinaire et bénéficie d’un grand capital de sympathie. Mais je ne crois pas à l’ancien modèle, basé sur la restauration et les franchises », explique d’emblée Hervé Gévaudan. C’est pourquoi celui qui s’est porté acquéreur de l’entreprise en septembre 2018 a décidé de mettre la clé sous la porte des six établissements de la marque, quelques mois après le changement de garde. « Cette activité générait des pertes de l’ordre de 50 000 $ par mois, peut-être plus », affirme-t-il.

En analysant les chiffres de l’entreprise fondée en 2001 par Caroline Dumas, bien connue dans le domaine de la restauration au Québec, Hervé Gévaudan a plutôt décidé de miser sur la vente de produits manufacturés, maintenant distribués dans les principales épiceries québécoises, comme IGA, Rachelle Béry et, depuis août, Métro. « Nous avons vraiment beaucoup développé ce secteur. Quand j’ai racheté, nous vendions autour de 25 000 caisses par année. En comparaison, en septembre et octobre dernier, on en a écoulé 12 000 caisses. »

Depuis, la PME a triplé ses ventes et débute la conquête du marché canadien avec ses déclinaisons de potages comme betterave et agrumes, chou-fleur et cheddar ou patates douces et cari. Mais c’est avant tout par la vente directe aux consommateurs, via Internet, qu’Hervé Gévaudan entrevoit l’avenir de SoupeSoup. « Les gens veulent recevoir des produits frais chez eux, préparés par une entreprise localement implantée. C’est ce que nous prévoyons faire grâce à notre site transactionnel, qui devrait être lancé en janvier ou février 2020. »

Ce type de vente permet aussi d’offrir des soupes plus artisanales que celles distribuées en épiceries, préparées en usine et conçues pour se conserver longtemps. Pour ce faire, l’entreprise vient tout juste de s’installer dans de nouveaux locaux à Montréal dotés d’une cuisine où seront concoctées les commandes web. La variété sera également au menu, alors que l’homme d’affaires d’origine française aimerait proposer au moins une centaine de sortes de soupes différentes. « Nous avons développé une méthode de fabrication très originale. Nous sommes d’ailleurs en train d’essayer de déposer des brevets », ajoute-t-il.

Les consommateurs devraient aussi pouvoir remplir leur panier virtuel avec d’autres produits ayant forgé la réputation de SoupeSoup, comme le pouding chômeur ou le chili végétarien, précise Hervé Gévaudan. Une façon de rejoindre les clients autrement que par la création d’un restaurant, qui demande un investissement important. D’ailleurs, SoupeSoup prévoyait ouvrir une nouvelle adresse, mais les négociations avec le propriétaire du local ont achoppé, affirme-t-il. « On ne laisse pas tomber le projet, mais ce ne sera plus le fer de lance de notre entreprise. »

Pour l’avenir, SoupeSoup mise donc sur un domaine très en vogue actuellement, alors que la livraison d’aliments préparés ou prêts-à-cuisiner se bataille un marché en croissance. « Dans les années qui viennent, Amazon va aussi se lancer dans la livraison de nourriture. Nous voulons être dans le mouvement, en ajoutant une touche locale. » Un concept qui, s’il fonctionne, pourrait ensuite s’exporter, espère Hervé Gévaudan.

SoupeSoup en bref

Année de création : 2001

Siège social : Montréal

Nombre d’employés : 7

Chiffre d’affaires : 3 M$ (prévisionnel)

Marchés desservis : surtout le Québec, avec quelques points de vente au Canada

Objectifs pour la prochaine année : ouvrir un site transactionnel au début de l’année 2020