L’école de gestion SKEMA à ouvert à Montréal son laboratoire mondial en intelligence augmentée.
L’école de gestion SKEMA à ouvert à Montréal son laboratoire mondial en intelligence augmentée, le Studio SKEMA Quantum. Un centre de recherche et de développement technologique va servir de salle de machines pour alimenter les 7 autres campus de Skema dans le monde.
Thierry Warin, directeur et fondateur, précise que même si Skema met de l’avant l’intelligence artificielle, elle ne forme pas d’ingénieurs ni de programmeurs.
«Dans les domaines de finances, de sciences politiques, de marketing, on a aussi de l’expertise et des données. Il faut faire sortir les outils d’IA des départements d’informatique ou d’ingénierie pour résoudre d’autres problèmes.» C’est pourquoi l’école utilise plutôt le terme intelligence augmentée.
Pour le fondateur, Il faut que les établissements d’étude supérieures aillent au-delà de la dichotomie programmeur/pas programmeur. «Si on ne forme que des ingénieurs en informatique, on ne formera pas des gens capables d’utiliser les outils en finance ou en ressources humaines, par exemple.»
Il donne comme exemple le potentiel de l’IA pour lire des manifestes politiques ou des brevets.
Selon lui, le potentiel de l’IA va révolutionner l’enseignement. «L’être humain a maintenant accès à une nouvelle boîte à outil. Depuis que j’enseigne, c’est la première fois que je vois ça.»
Si le centre ne donnera pas de formation diplomante, des étudiants de partout dans le monde vont pouvoir se connecter au campus virtuel hébergé dans les bureaux de la rue St-Laurent. La plateforme servira autant à la collaboration en ligne des étudiants qu’au développement d’applications pédagogiques.
On y trouvera aussi un robot conversationnel (bot), soit un professeur en science de données virtuel, dont l’intelligence artificielle se nourrira seulement des connaissances produites ou validées par Skema. «Ça ressemble à un gadget, mais c’est une révolution, explique M. Warin. C’est un robot avec un doctorat. On utilise l’intelligence artificielle pour renseigner les étudiants sur l’intelligence augmentée. Ses réponse sont documentées, validées académiquement et basées sur des connaissances universitaires, pas sur quelque chose que M. ou Mme tout le monde a publié il a plusieurs années.»
À l’ère des fake news, cette IA permettra de mieux informer les humains, pour qu’ils prennent de meilleures décisions.
L’outil fait toutefois face à une rude concurrence. «Il faut que ce soit le plus simple possible, sinon les gens vont utiliser Google ou d’autres moteurs de recherche non académiques», explique M. Warin.
L’IA bouleverse l’éducation
Cet outil laisse présager de grands bouleversements dans la structure de l’éducation. Une fois que la maîtrise des connaissances sera assistée par ordinateur, la méthode d’évaluation pour l’octroi d’un diplôme devra être adaptée.
Mais les professeurs n’ont pas à s’inquiéter pour leur travail. Selon M. Warin, «dans les universités qui auront appliqué la technologie, c’est toujours l’humain qui fera la différence, pour inculquer les détails non-techniques qui font notre humanité.»
Le laboratoire représente un investissement de près de 5 millions de dollars. Quatre personnes y travaillent à temps plein.
Skema Business School est une école de gestion française issue de la fusion entre le groupe ESC Lille et le CERAM Business School, survenue en 2009. Elle a des campus en France, mais aussi en Chine, aux États- Unis, au Brésil et en Afrique du Sud.
Le laboratoire Skema en intelligence augmentée a des partenariats avec IVADO, Bleu Blanc Tech, et l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle du numérique.