François Vincent, vice-président pour le Québec de la FCEI (Photo: courtoisie)
Le gouvernement du Québec a mis en place une «boite à suggestions» pour que les entrepreneurs puissent s’exprimer sur des mesures afin de réduire la bureaucratie.
Passée sous silence, cette mesure fait partie du plan d’allègement réglementaire et administratif 2020-2025 annoncé en décembre.
«Je vous invite à faire des suggestions pour réduire et simplifier les exigences administratives et réglementaires», a dit la ministre déléguée à l’Économie, Lucie Lecours, lors d’un webinaire organisé par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), mardi.
«Pour faire des gains, on a besoin de votre collaboration. On est ouvert à bonifier notre plan avec les propositions reçues», a-t-elle ajouté.
La FCEI s’est réjouie de cette initiative qu’elle réclamait.
«C’est gros. Cela montre que les PME peuvent influencer les politiques et qu’il y a une ouverture du gouvernement d’avoir un processus d’amélioration continue. Les changements peuvent se faire en cours de route», a souligné François Vincent, vice-président pour le Québec de la FCEI, en entrevue avec Les Affaires.
Stimuler l’économie
L’adjoint parlementaire du ministre de l’Économie, Youri Chassin, a également fait valoir que la réduction des tracasseries administratives sera bénéfique pour l’économie québécoise.
«L’allègement réglementaire, c’est un moyen de contribuer à la relance à peu de frais. Et le ministère des Finances n’a pas à dépenser un sou, ce qui est important en période de déficit budgétaire», a mentionné le député de Saint-Jérôme, durant le webinaire.
Cette opinion est partagée par la FCEI. «C’est une clé de la relance, a déclaré François Vincent. Réduire la paperasserie, c’est offrir quelque chose de rare aux entrepreneurs: du temps. C’est sans coût pour le gouvernement du Québec», a-t-il dit.
Il a précisé que trois entrepreneurs sur quatre estiment que l’allègement réglementaire est important, selon les sondages effectués récemment par son organisation.
«Cela répond clairement à un enjeu qui freine les PME et l’économie québécoise. Plus l’entreprise est petite, plus son coût est important par rapport à sa taille. Le poids de paperasse est cinq fois plus lourd pour les entreprises de cinq employés et moins par rapport à celles de 100 employés et plus. Et il faut se rappeler que la moitié des entreprises au Québec ont moins de cinq employés.»
Même si la réduction de la bureaucratie est constamment promise par tous les partis qui ont été au pouvoir depuis une trentaine d’années à Québec, la FCEI croit fermement que les 44 mesures proposées dans le plan 2020-2025 seront réalisées. François Vincent souligne qu’il copréside, avec le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, le comité qui assurera le suivi de cette initiative. D’autres représentants du monde des affaires et des hauts dirigeants de l’État en font aussi partie.