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Tourisme: Ottawa assumera au moins 65% des coûts fixes des PME

François Normand|Publié le 03 Décembre 2020

La subvention du gouvernement fédéral couvre jusqu'à 90% des frais fixes des PME situées dans les zones rouges.

Les PME oeuvrant dans l’industrie touristique — de la restauration aux promoteurs de festivals — auront bientôt une bouffée d’oxygène, car Ottawa s’est engagé à payer la grande majorité de leurs coûts fixes d’ici l’été 2021 dans sa dernière mise à jour économique.

Dans un entretien à Les Affaires, la ministre du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly, explique que ces sommes supplémentaires annoncées lors de la mise à jour du 30 novembre (65% des coûts fixes sur l’ensemble du territoire, et 90% dans les zones rouges) visaient à limiter l’endettement des PME canadiennes.

La députée d’Ahuntsic-Cartierville donne l’exemple d’un restaurant fermé dans une zone rouge en raison de la pandémie de COVID-19, et qui profiterait déjà de la subvention salariale créée plus tôt cette année — et qui a aussi été bonifiée, lundi.

«Avec les nouvelles mesures, 90% des coûts fixes [loyer, assurances, taxes foncières et scolaires] sont subventionnés, ainsi que 75% de la masse salariale. Il reste donc peu de choses à payer» pour ce restaurateur, souligne la ministre Joly.

Depuis le début de la pandémie, plusieurs organisations patronales telles que Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) et la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) ont déploré que l’aide financière des gouvernements — tant à Ottawa qu’à Québec — se limite essentiellement à des prêts, souvent accordés à des taux avantageux.

Or, même si cet appui a permis à des milliers de PME de survivre et de garder la tête hors de l’eau, cet endettement supplémentaire mine en revanche leur capacité de rebondir dans les prochaines années. C’est pourquoi ces organisations réclamaient davantage de subventions durant la crise économique, ce qui accroît en revanche l’endettement du gouvernement — et, de facto, des contribuables canadiens. 

Mélanie Joly affirme avoir discuté de cet enjeu avec des entrepreneurs, et d’avoir compris leurs préoccupations en ce qui a trait à leur niveau d’endettement.

La ministre explique qu’Ottawa est prêt à assumer les coûts fixes des entreprises jusqu’à concurrence de 75 000$ par mois. De plus, ces sommes sont rétroactives au 27 septembre, précise-t-elle.

L’enjeu des coûts fixes est de taille, car environ 750 000 travailleurs dépendent du tourisme, un secteur qui compte pour 2 % du produit intérieur brut (PIB) du Canada.

Cette industrie comprend surtout des PME, en plus d’employer une proportion de jeunes, de femmes et d’Autochtones plus élevée que sa part du marché du travail, selon le gouvernement fédéral.